Comment déployer toujours plus de panneaux solaires quand l’espace manque ? En couvrant nos autoroutes de toitures photovoltaïques, par exemple. D’autant que l’idée ne serait pas seulement bonne pour réduire nos émissions de CO2.
La France a pour ambition de déployer 240 mégawatts de capacité solaire le long des autoroutes du pays. Comprenez, au-dessus d’aires de stationnement ou d’échangeurs. C’est non négligeable. L’équivalent de plus de 7,5 % de la capacité des panneaux photovoltaïques connectés au réseau français en 2023. L’idée est la suivante : exploiter au maximum, des surfaces déjà artificialisées. Mais imaginez que ce soit l’ensemble des autoroutes de France qui se voient recouvertes de moyens de production solaire ?
Des toitures solaires sur toutes les autoroutes du monde
C’est le travail que des chercheurs de l’Académie chinoise des sciences ont fait. À l’échelle de la planète, même. Et leurs calculs aboutissent à un chiffre un peu fou. Si toutes les autoroutes du monde étaient équipées de toits photovoltaïques, la production pourrait atteindre 17 580 terrawattheures (TWh), soit 17,58 pétawattheures (PWh) d’électricité par an. C’est plus de 4 fois la production totale des États-Unis et même 60 % de la consommation mondiale de 2023. Étendre le projet aux routes principales permettrait même de générer 13,57 PWh supplémentaires !
Dans la réalité, l’idée de couvrir nos autoroutes de toitures solaires n’est pas encore très répandue. Quelques programmes pilotes ont tout juste été lancés. L’Institut autrichien de technologie (AIT) et le Fraunhofer Institute for Solar Energy Systems ISE (Allemagne), par exemple, misent beaucoup dessus. Et des modèles existent déjà pour la couverture de pistes cyclables. Mais rien à l’échelle imaginée par les chercheurs chinois. Des toits photovoltaïques qui couvriraient les plus de 3,2 millions de kilomètres d’autoroutes qui serpentent la planète.
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Dans le détail, les chercheurs calculent qu’il faudrait mobiliser pour cela, pas moins de 52,3 milliards de panneaux solaires en polysilicium d’une puissance maximale de 250 watts, placés à une inclinaison de 10 degrés vers les voies extérieures de l’autoroute. Pour ce qui est du coût et du potentiel de production en local, il varierait bien sûr en fonction des régions. Mais l’avantage certain serait que la production serait proche des centres de consommation. Car les autoroutes sont construites en lien étroit avec les zones les plus peuplées.
Les chercheurs estiment ainsi que couvrir nos autoroutes de panneaux solaires ferait baisser nos émissions de dioxyde de carbone (CO2) de 9,66 gigatonnes par an. L’équivalent des deux tiers des émissions des États-Unis en 2022. Ou encore près de 28 % des émissions mondiales de carbone. Mais ce n’est pas réellement une surprise. C’est même l’objectif de l’opération : limiter le recours aux énergies fossiles.
Des avantages, mais aussi des défis à relever
En revanche, ce que les chercheurs révèlent aujourd’hui également, c’est que l’installation de toitures solaires sur les autoroutes pourrait réduire aussi le nombre de décès dus aux accidents de la route. De manière non négligeable. Il est question de presque 11 % de morts en moins dans le monde. Surtout dans les régions qui connaissent de fortes précipitations. Car les panneaux photovoltaïques auraient pour effet collatéral intéressant de protéger la route et donc, les conducteurs, aussi bien de la pluie que de la neige.
Pourtant, même si les avantages semblent nombreux, nous ne verrons sans doute pas tout de suite les toitures solaires fleurir au-dessus de nos autoroutes. L’installation de tels panneaux photovoltaïques reste très coûteuse. Jusqu’à quatre fois plus que pour des panneaux posés au sol. Et c’est sans parler du coût de la maintenance. Ou des difficultés logistiques posées par le nettoyage de ces dizaines de milliards de panneaux solaires. C’est pourquoi les chercheurs préconisent pour l’heure de lancer des programmes dans les régions les plus adaptées. Comme les longs tronçons d’autoroute plats du sud-ouest des États-Unis.
Et quels problèmes pour la régulation du réseau !
Attention au faux ami. Sur quelque kilomètres en périphérie de ville ok mais imaginer rouler dans un semi tunnel cela reste oppressant. Sans compter la suite des thermique qui vont encrasser les panneaux.
Autre point les toitures des ZA et des particuliers, 100 giga watt plan Macron mais quel mesure a t’il prit de bonne ? Et 200 gw scénario EDF bas carbone.
Comment est-ce que 2/3 des émission d’un pays produisirent ~13% des émissions mondial peu équivaloir a 28% des émission mondial?
Très chère Nathalie,
Comment vous dire ?
Technologiquement, on est très loin du compte.votre article est plus proche là SF que de l’anticipation.
Voilà bien une étude idiote et de l’argent encore dépensé pour rien ! Puisque déjà si on arrivait à stocker seulement une partie de la production renouvelable existante, ce qui est tout à fait possible avec de l’air comprimé, ça nous éviterait de devoir acheter des énergies fossiles quand la production renouvelable et nucléaire sont insuffisantes pour couvrir nos besoins. Et ça éviterait d’avoir à arrêter nos centrales nucléaire ou nos éoliennes quand la consommation est en berne !
En attendant les chercheurs de l’Académie chinoise des sciences font de la propagande, et les solutions attendent toujours qu’on s’y intéresse ?
L’avantage en question c’est de polluer comme pas possible, les panneaux solaires n’apparaissent pas par magie, ils demandent beaucoup de métaux rares qui sont cher et polluants.
et les millions de tonnes de béton des centrales nukes apparaissent par magie peut être, ainsi que la synthèse spontanée de l’uranium et du mox ?
En 2024 le PV c’est de la couche ultra mince, un panneau pèse à peine 20 kg dont 90% de verre et d’alu. L’amortissement CO² se fait en moins de 5 ans pour 25 ans d’espérance de vie.
Ensuite ça peut produire 40 ans dont 25 de production nominale et quasiment sans maintenance.
Couvrir les autoroutes de PV est encore une belle idiotie. Si une étude sortait en expliquant la production en recouvrant les océans de PV ça ferait sûrement un article. Le nombre d’accidents causés par la pluie n’a pas l’air significatif en France. La proximité des sites de consommation, quand on fait un Paris-Marseille on est plus souvent au milieu des champs que des villes. Un autre inconvénient est la hauteur, au moins 5m sur l’autoroute, les poteaux des panneaux sont déjà gros, je n’imagine pas la quantité d’acier pour porter tout cela au dessus de la chaussée. Mais surtout, dans… Lire plus »