Après un retard de plusieurs mois sur le calendrier, le nouvel espace réservé aux énergies marines renouvelables sur le port de Brest (29) s’apprête à accueillir les entreprises qui s’activent autour de cette filière.
Un peu d’histoire
Depuis le milieu du XIXe siècle, le port de commerce de Brest a connu bien des aménagements et rebondissements qui ont rythmé le dynamisme de la ville bretonne. Il y avait déjà le port militaire voulu par Richelieu vers 1630, puis quelques dizaines d’années plus tard l’érection des remparts dessinés par Vauban.
Le port de commerce est cependant plus récent, ayant fait l’objet d’un décret signé par Napoléon III en 1859. Le transfert du site, à peine quelques années après les premiers travaux, a eu pour résultat d’étirer les contours de Brest. Le trafic s’est relativement rapidement organisé, avant même l’achèvement des infrastructures d’accueil.
Les 2 guerres mondiales du XXe siècle ont profondément modifié le port. Après la première, le site cherche à diversifier ses activités converties par la présence forte des Américains. Les 165 bombardements que va essuyer la ville entre 1941 et 1944 vont rendre méconnaissable la zone portuaire.
Nouveau polder pour les EMR
Vracs solides pour l’alimentation du bétail, gaz liquide, ciment, sable, viandes et volailles congelées croisent au port de Brest en 2014 des marchandises diverses qui sont acheminées par des conteneurs aux dimensions européennes.
Cette année-là marque aussi le début des travaux préparatoires pour développer sur place une spécialité supplémentaire : une industrie des énergies marines renouvelables. Il s’agit, en 5 ans, entre 2016 et 2021, de faire émerger de nouveaux espaces, dédiés à cette filière, sur les réserves foncières disponibles à l’est du site.
Au bout d’une enveloppe de 220 millions d’euros, garnie en particulier par la région en tant qu’autorité portuaire, les industriels vont pouvoir profiter de 40 hectares pour s’installer sur place, dont 14 gagnés sur la mer.
En raison de déformations constatées au niveau de la structure du quai réservé au débarquement des lourdes charges en lien avec les énergies marines renouvelables, le calendrier a connu un glissement estimé à près d’un an.
Navantia-Windar : éolien offshore
L’histoire devrait cependant retenir le 2 octobre 2020 comme date officielle de démarrage de l’activité sur le nouveau terminal dédié aux énergies marines. C’est Navantia-Windar qui a ouvert le bal des installations sur le site, comme annoncé dès l’été 2019. Le groupement espagnol a commencé en juin 2020 la construction des bâtiments (170 m de long et 15 m de haut) dont la première réalisation, déjà en cours, est très symbolique pour la région.
En tout, 34 000 tonnes d’acier devraient y passer sur 2 ans pour obtenir les pieds et autres composants supportant les 62 éoliennes Siemens Gamesa Renewable Energy 8 MW du futur parc offshore de la baie de Saint-Brieuc (22).
Le site, dont la mise en service est prévue en 2023, bénéficiera d’une puissance installée de 496 Mégawatts. Avec une production annuelle attendue de 1 850 GWh, le parc pourrait essuyer la consommation de 850 000 habitants, chauffage électrique compris. L’éolienne tripode la plus proche sera tout de même éloignée des côtes de plus de 16 kilomètres.
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En date du 19 novembre 2021, l’entreprise sud-coréenne Ingine a officiellement confirmé l’installation, sur le nouveau polder dédié aux énergies marines renouvelables, de son siège européen. Le site abritera des équipes commerciales et de R&D. Créée en 2012, la société a annoncé déjà depuis plusieurs mois son intention de développer et construire en France ses solutions. Notamment son système de production d’énergie avec les mouvements de la mer.
Compacte, ancrée tout proche de la côte en eau peu profonde, l’innovation INWave d’Ingine se présente comme la solution idéale pour remplacer les générateurs diesel. En particulier ceux qui sont parfois seuls à alimenter en énergie nombre de petites îles à travers le monde, dont quelques-unes en Bretagne.
L’implantation en France de l’entreprise sud-coréenne n’est pas vraiment un effet du hasard. Il existe de liens entre elle et notre pays. En mai dernier, elle a été lauréate du prix Tech4Earth du Tech4Good Summit 2021, organisé conjointement par La FrenchTech Seoul et la Chambre de commerce et d’industrie franco-coréenne (FKCCI). Ingine poursuit 3 projets dans l’Hexagone, dont un en Bretagne et un autre sur la côte Atlantique.
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Le polder EMR de Brest se présente aux industriels du secteur comme un site de choix. Ses opérateurs n’hésitent pas à mettre en avant la présence du bassin d’essais de l’Ifremer basé à Sainte-Anne du Portzic. Seulement une poignée de kilomètres séparent les 2 localisations.
Bénéficiant de conditions avantageuses, le bain permet de tester à une échelle réduite de nouvelles solutions de productions d’électricité à partir des énergies renouvelables.
La huitième édition des rencontres internationales de l’éolien offshore flottant (FOWT), qui s’est tenue à l’autre bout de la Bretagne, à Saint-Malo (35), du 16 au 18 novembre dernier, aurait semble-il décidé de nouveaux acteurs à s’ancrer dans le port de Brest.
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