Ça ressemble bien à une amende ! La Commission de régulation de l’énergie (CRE), qui veut en finir avec le déploiement des compteurs Linky, a décidé de hausser le ton, et compte facturer des frais supplémentaires à tout client refusant de s’équiper de ce compteur connecté. Voilà une annonce qui devrait faire des étincelles.
La CRE a décidé de serrer la vis auprès des rares abonnés qui refusent toujours les compteurs Linky. Une mesure, actée en 2022, mais dont l’application devrait avoir lieu à partir de l’été prochain, prévoit en effet de facturer des frais supplémentaires à toute personne n’étant pas équipée du compteur communicant « par choix délibéré ». La CRE parle de « frais de relevés résiduels » engendrés par le relevé manuel des compteurs. Dans les détails, cette facturation, dont le montant n’a pas encore été dévoilé, inclurait :
- Le coût du passage d’un technicien,
- Les dépenses liées aux contrôles des anciens compteurs,
- Les frais liés aux relances réalisées auprès des clients pour la transmission des index de consommation.
Derrière ces frais se cachent surtout une volonté de la CRE d’achever définitivement le déploiement des compteurs Linky. Si 94 % des foyers français en sont désormais équipés, il reste tout de même 2 millions de foyers non équipés. Or, les impossibilités techniques empêchant l’installation d’un compteur sont rarissimes.
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Depuis 2015, le déploiement des compteurs Linky est inscrit dans la loi relative à la « transition énergétique pour la croissance verte », et fait suite à des directives européennes sur la question. L’objectif initial d’Enedis était d’équiper l’ensemble des foyers français à l’horizon 2021.
Outre la possibilité de relever automatiquement les consommations des utilisateurs, le Linky a l’avantage de mesurer également les puissances et volumes d’électricité produits par un foyer. Cette fonctionnalité est indispensable pour le développement de centrales de production d’énergie renouvelable à domicile, quelles que soient leurs tailles. Il devrait également permettre d’améliorer les connaissances à propos des flux d’électricité sur les réseaux de distribution, ce qui permettra d’en optimiser le fonctionnement. Enfin, les compteurs Linky devraient faciliter l’intégration des énergies renouvelables dans le réseau électrique, et permettre une gestion plus flexible du réseau électrique. Des expérimentations ont déjà eu lieu dans ce sens, dans le Puy-de-Dôme par exemple.
L’article n’indique pas ( voir l’information donnée le 30 août par Stéphane Lhomme) que , encore maintenant, l’auto-relève par les personnes qui n’ont pas le linky est acceptée, et qu’un recours contre le projet de CRE qui voudrait l’ interdire ( !) a été déposé auprès du Conseil d’ État.