Comment une centrale solaire flottante est-elle assemblée ?


Comment une centrale solaire flottante est-elle assemblée ?

La centrale solaire flottante de Peyrolles-en-Provence. / Photo : H.L. - Révolution énergétique

Une des plus grandes centrales solaires flottantes de France est en construction à Peyrolles-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Installée tel un puzzle sur un lac artificiel, elle produira chaque année l’équivalent de la consommation électrique de 25 000 personnes. Révolution Énergétique vous emmène sur cet étonnant chantier.

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De nombreux projets de centrales solaires flottantes émergent depuis quelques années en France comme dans le reste du monde. L’idée est en effet séduisante : elle consiste à placer des panneaux photovoltaïques sur des plans d’eau généralement artificiels et pas ou peu exploités. Contrairement à la plupart des parcs solaires terrestres, elle n’entre donc pas en compétition avec d’autres usages.

À Peyrolles-en-Provence, c’est une ancienne gravière qui a attiré l’opérateur québécois Boralex. La société a démarré les travaux en avril 2021, quelques mois seulement après l’arrêt des extractions. Le lac formé par l’activité minière s’est rapidement paré d’îlots photovoltaïques, assemblés avec une simplicité déconcertante. Mais comment cette centrale solaire flottante a-t-elle été aménagée ?

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Les étapes d’assemblage d’une centrale solaire flottante

D’abord, pas moins de 600 blocs de béton appelés « corps morts » ont été déposés sur les fonds limoneux du lac. Ils permettent de maintenir la centrale en position via des câbles et chaînes. Ici, les ancrages sont conçus pour supporter un marnage (variation du niveau du lac) de 4 mètres. Le plan d’eau est en effet alimenté par capillarité par la toute proche rivière Durance, dont le débit est très fluctuant.

Sur les berges, les panneaux d’une puissance de 330 Wc chacun sont assemblés par « table » de 4 unités. Ils sont simplement boulonnés sur une structure en aluminium qui est ensuite enfichée sur des allées de flotteurs. Ces petits cubes de plastique creux sont strictement identiques à ceux utilisés dans les ports pour créer des pontons flottants.

Des îlots assemblés comme un puzzle

Les tables sont regroupées en îlots, au nombre de 96 sur la centrale de Peyrolles, puis remorqués par bateau jusqu’à leur emplacement. Ils y sont arrimés aux ancrages ainsi qu’aux îlots voisins. Les techniciens procèdent ensuite au minutieux travail de câblage. Chaque îlot est relié à une boite de jonction qui centralise le courant dans des câbles de 400 mm², avant de l’expédier à une tension de 1 500 V DC vers 3 postes de transformation.

Situés en hauteur sur les berges, ils convertissent le courant continu produit par la centrale en courant alternatif injectable sur le réseau public. La tension est portée à 20 000 V avant de rejoindre le poste source d’Enedis situé à quelques kilomètres. Au total, 70 km de lignes sillonneront le parc.

Les opérations de câblage. / Photo : H.L. – Révolution énergétique

Une production équivalente à la consommation de 25 000 habitants

À sa mise en service prévue pour décembre 2021, la centrale solaire flottante de Peyrolles comptera un total de 43 776 panneaux photovoltaïques. Ils ont été produits en Chine par Jinko Solar, le plus grand fabricant mondial. Elle occupera 30 % de la surface du lac soit 12,6 hectares, laissant les 70 % restants à des projets de restauration ornithologiques et de loisirs (pêche, baignade et activités nautiques).
Avec ses 14,7 MWc de puissance installée, le site doit produire 22 GWh chaque année. Une quantité d’énergie qui correspond à la consommation annuelle d’environ 6400 foyers ou 25 000 habitants hors chauffage.

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La centrale solaire de Peyrolles depuis les berges. / Photo : H.L. – Révolution énergétique

Mieux connaître les avantages du solaire flottant

Grâce à un partenariat entre Boralex et le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), le parc contribuera également à étoffer les données sur les centrales solaires flottantes. Les panneaux sont en effet équipés de sondes de température, dont les relevés permettront de mieux cerner l’effet du plan d’eau sur leur refroidissement. L’étude devrait probablement confirmer l’amélioration du rendement offert par cette régulation thermique naturelle.

Le chantier, qui s’achève actuellement par les ultimes opérations de câblage, aura mobilisé 35 à 40 employés en moyenne, avec des pics ponctuels à 50 personnes. Cinq années ont été nécessaires entre les premières études environnementales et l’inauguration, dont seulement 8 mois de travaux. Un délai de réalisation particulièrement court pour un moyen de production d’électricité, d’autant plus décarboné et 100 % renouvelable.

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