Le risque de pénurie d’énergie n’a jamais été aussi fort depuis plusieurs décennies en France. Alors que des coupures d’électricité pourraient survenir cet hiver, comment s’y prendre pour assurer l’alimentation des appareils essentiels ?
Il est 19 heures, le 15 janvier 2023. Une intense vague de froid venue de Scandinavie recouvre l’Europe occidentale. En France, la puissance électrique appelée grimpe soudainement de 80 à plus de 100 GW. La moitié des réacteurs nucléaires sont à l’arrêt pour maintenance et le parc éolien tourne au ralenti faute de vent. Nos voisins allemands, belges et espagnols ne produisent plus assez, le gaz manque, tous leurs moyens de production fonctionnent déjà au maximum. Ils cessent les exportations pour préserver leurs réseaux.
Ne parvenant plus à satisfaire la demande, le réseau français est contraint de procéder à des délestages. Des millions de personnes se retrouvent sans éclairage, chauffage, eau chaude, réfrigérateur, ordinateur, ni télévision… Ce scénario catastrophe pourrait bien se produire l’hiver prochain, à en croire les alertes des principaux fournisseurs d’énergie. Mais sommes-nous condamnés à attendre dans le noir le rétablissement du courant lors d’un blackout ?
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Le réseau public n’est pas la seule source d’électricité disponible. Il est évidemment possible de produire du courant chez soi et couvrir tout ou partie de ses besoins. Plusieurs moyens existent, du plus carboné et dépendant comme le groupe électrogène au plus vertueux et autonome, comme l’installation solaire.
Très peu coûteux à l’achat, les petits groupes électrogènes à essence séduisent. Dès 300 €, il est possible de se procurer une mini centrale thermique de 3 kW, suffisamment puissante pour alimenter les appareils essentiels d’une maison. Un investissement réduit qui fait parfois oublier son coût de fonctionnement très élevé. Au prix moyen actuel du SP95-E10, un tel générateur coûte près de 6 € par heure (3 l/h), soit… 2 € par kWh généré ! C’est 12 fois plus qu’un kilowattheure acheté au réseau.
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De plus, les groupes électrogènes bon marché ne sont pas conçus pour fonctionner à charge élevée pendant plusieurs heures. Certains ne garantissent qu’un fonctionnement optimal durant 3 à 4 heures par jour maximum. Au-delà, il existe un risque de surchauffe puis de casse du moteur et/ou de l’alternateur. De nombreux groupes « inverters » vendus à prix bas ne supportent pas non plus les appareils à charges inductives (qui contiennent notamment un moteur électrique).
Inutile de préciser qu’en cas de coupure d’électricité, les stations-service ne peuvent plus distribuer de carburant. Une pénurie d’essence peut également survenir et ainsi rendre votre groupe électrogène parfaitement inutile. Opter pour un tel générateur n’est donc pas systématiquement une bonne affaire, pour votre portefeuille comme pour la planète.
À lire aussi Ces centrales vertes peuvent fournir de l’électricité en cas d’urgenceInstaller des panneaux solaires thermiques et photovoltaïques
Le soleil peut couvrir à la fois vos besoins d’eau chaude sanitaire et d’électricité. Auprès d’installateurs, renseignez-vous sur les différentes solutions solaires. Votre toiture est peut-être en mesure d’accueillir des panneaux solaires « thermiques » qui produisent uniquement de l’eau chaude, des panneaux « photovoltaïques » qui produisent uniquement de l’électricité ou des panneaux « hybrides » qui génèrent simultanément eau chaude et électricité.
S’équiper de panneaux solaires ne doit évidemment pas se faire à la hâte. C’est un projet qui doit être anticipé au regard de l’investissement de départ élevé. Comptez au moins 5 000 € pour un chauffe-eau solaire et 9 000 € minimum pour une centrale photovoltaïque de 3 kWc, matériel et main-d’œuvre comprise. Plus coûteuses, les centrales hybrides démarrent autour de 15 000 €.
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Si son coût paraît extrêmement élevé, l’investissement peut vous permettre d’économiser de grandes quantités d’énergie sur l’ensemble de l’année. Un chauffe-eau solaire couvre par exemple jusqu’à 80 % des besoins annuels. Selon votre emplacement, le niveau d’équipement de votre domicile et divers paramètres, les panneaux photovoltaïques peuvent satisfaire la quasi-totalité de vos besoins en électricité.
En fonction de leur configuration, ils vous rendront autonome lors d’un blackout. En effet, par défaut, une centrale solaire cesse automatiquement de produire lors d’une coupure sur le réseau. Ce système de sécurité peut être adapté si vous en faites la demande auprès de l’installateur. Ce dernier pourra placer un appareil spécifique isolant votre réseau domestique du réseau public et ainsi vous permettre d’exploiter la production de vos panneaux pendant une coupure.
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En appartement, il est impossible d’installer des panneaux solaires et encore moins envisageable d’utiliser un groupe électrogène. Une seule solution peut vous éviter de subir un blackout les bras croisés : la batterie. Il en existe de toutes les tailles et de toutes les capacités.
De nombreuses sociétés proposent depuis quelques années des modèles tout-en-un destinés au grand public. Vendues entre 500 et 4 000 €, ces batteries domestiques sont très simples à utiliser et embarquent au sein d’un même boîtier tout le nécessaire pour stocker, réguler et convertir l’électricité. Elles peuvent ainsi couvrir l’alimentation d’appareils essentiels de quelques heures à plusieurs jours, le temps du rétablissement du courant.
Une batterie de 2 kWh est par exemple capable d’alimenter un combiné réfrigérateur-congélateur de 170 L pendant près de 3 jours. Il suffit de brancher l’appareil directement sur une des prises 230 V intégrées au boîtier. Bien sûr, il est nécessaire de conserver un niveau élevé dans la batterie pour éviter d’être sec le jour où un blackout survient.
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« Ce système de sécurité peut être adapté si vous en faites la demande auprès de l’installateur. Ce dernier pourra placer un appareil spécifique isolant votre réseau domestique du réseau public et ainsi vous permettre d’exploiter la production de vos panneaux pendant une coupure. »
ça ne paraît pas si simple de faire fonctionner les panneaux pendant une coupure, quel est cet appareil de sécurité ? une onduleur hybride pouvant basculer de on-grid à off-grid ? Il faut que l’onduleur soit alimenté par du courant pour que les panneaux photovoltaïques puissent fonctionner !
je suis aussi très intéressé par cet appareil spécifique …
j’ai un générateur 2000w / test sur 1 week-end de fonctionnement (24 heures) avec E85 (petite modification) .
fonctionnement 6/8 heures avec 3.5L donc 2.8€
Si nous arrivons à un black out en 2022 avec toute l’électronique et les prévisions, il y plusieur causes.
1 on est nul. 2 on est super nul.
3 aucune mesure d’anticipation
4 le compteur linky peut moduler la puissance délivré à distance. Donc en cas de très forte crise on pourrait limiter la puissance max a 1 kW.
Attention la quasi totalité des installation solaire des particuliers fonctionne avec le réseau d’où l’importance de garder le réseau.
Effectivement, en cas de risque de surconsommation, Enédis pourrait brider les millions de Linky à quelques kW. La question que je me pose est « combien de temps faudrait-il à Enédis pour brider plusieurs millions de Linky ? ». Quelqu’un peut-il leur demander ?
En tout cas, à titre personnel, je préfèrerais que mon Linky soit bridé pendant les périodes de grand froid, plutôt de vivre sous la menace d’une coupure brutale d’électricité.
Ouais, rien d’insurmontable, du coup « survivre » dans le titre fait un peu BFM, non ?