Comment survient un blackout du réseau électrique ?
Aucun réseau électrique n’est à l’abri d’un effondrement massif et soudain. Si ce genre d’évènement est devenu rarissime en France, un blackout peut toujours survenir par effet « boule de neige ». Le célèbre youtubeur « monsieur bidouille » explique les mécanismes qui peuvent déclencher une telle catastrophe.
La production électrique doit satisfaire la demande en temps réel, sans excédent ni déficit. Cet inéluctable fonctionnement en flux tendu est le talon d’Achille des réseaux d’électricité. Le moindre évènement, même très localisé, peut aboutir à des défaillances en cascades jusqu’à l’effondrement total. Pour mieux comprendre les coulisses d’un tel évènement, le youtubeur « monsieur bidouille » a réalisé une vidéo d’une vingtaine de minutes. Il y vulgarise avec brio le déroulement d’un blackout.
Une ligne haute tension surchargée s’affaisse
« Si une centrale tombe en panne ou une ligne très haute tension se coupe, l’énergie doit passer par un autre chemin » explique Dimitri Ferriere, de son vrai nom. Or, ces lignes ont une capacité maximale. Elles peuvent tolérer une surcharge temporaire mais finissent par se couper, entraînant un report sur d’autres lignes, qui saturent à leur tour. L’incident peut ainsi se propager sur une zone géographique plus ou moins vaste, en fonction des protections mises en place par le gestionnaire.
De plus, lorsqu’une ligne est surchargée, ses câbles se dilatent sous l’effet de la chaleur et s’affaissent. « Un câble haute tension n’est pas isolé, s’il touche un arbre par exemple il amorce avec la terre. Le système de sécurité détecte le problème et coupe automatiquement la ligne » détaille l’électronicien vidéaste.
Préserver la fréquence et la tension
D’autres évènements peuvent également déclencher une instabilité, comme une chute locale de tension. Cela peut survenir par manque de puissance, si la production ne parvient pas à satisfaire la consommation. Une tension trop faible réduit la capacité de transport des lignes et génère des surcharges, qui peuvent aboutir à des coupures automatiques.
Une désynchronisation entre production et consommation peut aussi provoquer une irrégularité de la fréquence. Celle-ci doit constamment rester à 50 Hz en Europe. En dessous de 49,5 Hz, des sécurités s’enclenchent pour couper certaines zones et des centrales s’isolent pour préserver leurs générateurs. Tous les pays d’Europe interconnectés doivent afficher la même fréquence pour assurer leur stabilité.
Un blackout évité de justesse
Une mission délicate, qui peut être mise à mal par un simple incident local. Monsieur bidouille cite ainsi l’évènement du 8 janvier 2020, lorsque l’Europe de l’ouest s’est retrouvée scindée en deux zones suite à une défaillance dans une sous-station de 400 kV en Croatie. En 43 secondes, les systèmes de sécurité ont automatiquement séparé le continent en deux, empêchant tout échange. L’évènement a été corrigé en une heure par les gestionnaires de réseaux, notamment en coupant l’alimentation de gros consommateurs comme les industries.
Le youtubeur explore également le blackout intégral survenu en Italie dans la nuit du 28 septembre 2003. Grand importateur d’électricité, le pays s’est retrouvé dans le noir total suite à un contact entre un arbre et une ligne d’interconnexion avec la Suisse. L’ensemble des lignes transfrontalières s’étaient tour à tour déconnectées de l’Italie, en quelques dizaines de secondes. Il avait fallu 22 heures pour rétablir progressivement le courant.
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Commentaire
Le blackout total a peu de chances de se produire, sauf dans les configurations de charges extrêmes sur les réseaux car des mécanismes automatiques délestent des usager pour essayer de rétablir l'équilibre local . Cela se traduit par des décrochages partiels comme celui du 4 novembre 2006 qui sont beaucoup plus probables.
Dans cette config, les systèmes de délestage on montré leur efficacité.
En cas de situation extrême, le risque est supérieur, comme en 2016 une partie de l'Australie a subi un blackout de 48h, suite a une tempête.