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Vous l’avez peut-être constaté, de brèves coupures d’électricité surviennent de temps à autre lors d’un épisode de canicule ou fortes chaleurs. Les températures élevées peuvent en effet mettre à mal le réseau de distribution et ses instruments. Comment s’explique le phénomène ?
Depuis l’arrivée de l’été, des coupures d’électricité plus ou moins brèves sont rapportées un peu partout en France. Nice, Toulouse, Marseille, Bordeaux et même Paris : aucune ville n’est épargnée. Ces interruptions sont localisées, elles touchent généralement un quartier ou quelques petites communes et ne provoquent que rarement un blackout général.
Si les causes peuvent être multiples, la chaleur est souvent à l’origine des dysfonctionnements. Le phénomène touche particulièrement les lignes électriques enterrées, nettement plus sensibles aux températures élevées que les lignes aériennes. En effet, les conducteurs sont enfouis à quelques dizaines de centimètres seulement sous la surface. Celle-ci peut atteindre 70 °C après plusieurs heures d’exposition au soleil et transmettre la chaleur plus en profondeur. Ainsi, « la température souterraine est susceptible de dépasser les 50°C », explique Enedis dans une vidéo.
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Un vrai problème, car les câbles électriques n’apprécient pas du tout les températures élevées. Leur résistance augmente, les électrons circulent moins facilement, ils s’échauffent davantage et perdent leur capacité à transporter suffisamment de courant. L’anomalie peut être détectée par des capteurs, qui déclenchent alors une coupure préventive.
Parfois, les câbles souffrent aussi des écarts de température entre la nuit et le jour. Les phases de dilatation et rétractation successives finissent par provoquer une rupture du matériel, surtout s’il est âgé. Enfin, l’assèchement des sols peut également être à l’origine de casses, comme l’explique un cadre d’Enedis au média Pour la Science : « Cela modifie leur comportement dynamique, ce qui accentue la pression sur les ouvrages et spécifiquement sur les accessoires de jonctions entre les différents câbles ».
Les lignes ne sont pas les seules à souffrir de la chaleur. Les appareils disposés sur le réseau de distribution peuvent aussi cesser de fonctionner lors d’une canicule. « Les équipements les plus touchés sont les combinés de mesure, qui permettent de connaître l’intensité et la tension d’un poste électrique […] Les éléments qui les composent (huile minérale, porcelaine et membrane isolante) n’ont pas tous la même résistance à la chaleur : la membrane devient poreuse, de l’eau se forme, la porcelaine explose et l’huile fuit » avance l’énergéticien Engie sur son site.
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Suite à la coupure qui a privé 6 000 niçois d’électricité le 16 juillet dernier, Enedis explique que « la chaleur s’est accumulée dans le sol et a provoqué la surchauffe du réseau sous-terrain ». Même justification du gestionnaire du réseau basse et moyenne tension après la coupure qui a impacté 10 000 foyers marseillais le 21 juin : « Les fortes chaleurs cumulées ces derniers jours avec une température ne descendant pas la nuit ont engendré plusieurs pannes simultanées sur le réseau électrique souterrain […] La chaleur caniculaire emmagasinée dans les sols goudronnés, additionnée à une forte consommation électrique, mettent en effet en contrainte les câbles électriques 20 000 volts souterrains ».
Le 19 juin, 50 000 habitants de Saône-et-Loire ont également subi une coupure, « liée de toute évidence aux fortes chaleurs » selon la préfecture. 4 postes sources d’Enedis s’étaient soudainement arrêtés en pleine nuit. « Fort heureusement, ces coupures se produisent dans les zones très urbaines, où l’organisation du réseau est bien dimensionnée. Dans plus de 90 % des cas, le courant est rétabli très rapidement », assure Enedis.
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Sur le réseau haute tension, RTE (Réseau de distribution d’électricité) exploite déjà un système destiné à réduire l’échauffement des conducteurs aériens. Grâce à des capteurs installés sur certaines liaisons 400 kV, le gestionnaire peut diriger le courant vers des lignes mieux refroidies par le vent. Dans le sud de la France, les jours de mistral permettraient ainsi de gagner 10 à 30 % de capacité de transport.
Chez Enedis, des renforcements de lignes sont prévus « afin de compenser la perte en conductivité ». Les postes sources qui abritent les transformateurs devront également être mieux refroidis. Le gestionnaire compte aussi sur l’interprétation de données pour prédire une panne avant qu’elle survienne. En fonction de la température du jour, du type et de l’âge d’un câble, Enedis dit pouvoir identifier les zones sensibles et procéder à leur renouvellement en anticipation d’un dysfonctionnement.
Commentaire
Merci pour ces informations très intéressantes.Je me permets toutefois une légère correction au sujet de RTE: cette entreprise gère le réseau de transport d'électricité avec des tensions supérieures à 63 000 Volts,Haute Tension B,HTB, (Réseau de Transport Électrique) à la différence d'Enedis qui gère le réseau de distribution d'électricité dans la majorité des agglomérations et communes sur un domaine de tension maximale de 20 000 Volts( la HTA communément encore appelée la moyenne tension).