Selon une récente étude de l’Université de Stanford, les effets de la sécheresse sur la production d’électricité dans l’Ouest américain ont conduit à une augmentation significative des émissions de carbone. Ce phénomène soulève des questions cruciales sur la dépendance à l’hydroélectricité et la nécessité de diversifier les sources d’énergies renouvelables.
Le changement climatique fait des vagues dans l’Ouest américain, mais pas seulement par le biais de la hausse des températures. Un aspect souvent négligé est la manière dont les sécheresses affectent l’approvisionnement en énergie. Les régions dépendantes de l’hydroélectricité sont frappées de plein fouet par ces phénomènes de plus en plus fréquents et graves, ce qui conduit à une augmentation alarmante des émissions de gaz à effet de serre. En effet, les services publics se voient obligés de compenser le déficit de production d’énergie en allumant des centrales électriques alimentées par des combustibles fossiles, déclenchant ainsi cette hausse de production de carbone.
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Dans certains États américains, face à la sécheresse qui assèche les rivières et qui vide les réservoirs, une transformation s’opère nécessairement. L’hydroélectricité cède sa place aux combustibles fossiles, avec le démarrage des centrales à charbon, à gaz ou à pétrole afin de satisfaire la demande énergétique du public. Or, la récente étude de Stanford a démontré que le remplacement de l’hydroélectricité par des combustibles fossiles lors de ces périodes difficiles conduit logiquement à une augmentation substantielle des émissions de carbone.
Dans les États qui dépendent fortement de l’hydroélectricité, comme la Californie, l’Oregon et Washington, ces émissions induites par la sécheresse pourraient représenter jusqu’à 40 % de toutes les émissions de CO2 provenant de l’électricité lors des années de sécheresse à venir. De plus, ces émissions ont un coût, non seulement écologique, mais aussi économique et social. Selon l’étude, entre 2001 et 2021, les répercussions sanitaires et économiques directement liées à l’augmentation de la production d’électricité fossile causée par la sécheresse dans l’Ouest américain s’élèvent à 20 milliards de dollars. De cette somme, les émissions de carbone génèrent un surcoût alarmant de 14 milliards de dollars.
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Face à cette situation, il est urgent de repenser la dépendance de ces régions à l’hydroélectricité et de mettre en œuvre une diversification des sources d’énergie renouvelable. Les auteurs de l’étude soulignent l’importance d’une expansion plus importante des énergies renouvelables, accompagnée d’une meilleure capacité de stockage de l’énergie. Cela réduirait la nécessité d’utiliser des combustibles fossiles lorsque la production d’hydroélectricité est insuffisante. La réduction des émissions de gaz à effet de serre est un défi majeur pour ces États, et il est clair que sans une transition énergétique plus rapide et plus complète, ce défi pourrait être insurmontable.
En fin de compte, cette étude rappelle que le changement climatique n’est pas un problème futuriste, mais une réalité actuelle avec des conséquences tangibles. Il est impératif d’agir maintenant pour minimiser l’impact de la sécheresse sur la production d’énergie et l’augmentation conséquente des émissions de carbone. La décarbonation du secteur de l’électricité, la diversification des sources d’énergie et l’investissement dans le stockage de l’énergie sont autant de mesures qui doivent être prises pour atténuer les effets de cette boucle vicieuse.
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La sécheresse à aussi d’autres conséquences, et pas besoin d’aller en Amérique pour le voir, le bassin méditerranéen est aux premières loges : Aggravation des incendies : cette semaine en Algérie, Tunisie, Grèce, Italie, Espagne, Turquie, Croatie, Syrie et Corse. Émissions de CO2 directe : à cause des incendies du point 1. Une forêt qui brule renvoie dans l’atmosphère tout le CO2 capturé pendant sa croissance. En cas de manque d’eau la végétation pousse moins : cela provoque une baisse des rendements agricoles et favorise les famines dans les pays fortement touchés. Baisse des puis de carbones : à cause… Lire plus »
L’Europe n’est quasi rien niveau incendie de forêt, comparé au Canda cette année:
Superficie brûlée en moyenne en Europe ces dernières années 320000ha, en 2022, 780000, en 2023, encore dans la moyenne pour l’instant.
Au Canada, on en est à 11millions… pour l’instant.
“Notre maison brûle et nous regardons ailleurs” nous disait un ex-président… Aujourd’hui c’est au sens propre.
Donc en plus de remplacer les énergies fossiles, le nucléaire, produire de l’hydrogène et des biocarburant, le PV et l’éolien doivent aussi remplacer les barrages?!?
Je crois que « La décarbonation du secteur de l’électricité, la diversification des sources d’énergie et l’investissement dans le stockage de l’énergie » seront très loin de suffire.