On n’y a vu que du feu ! Allumé à l’issue de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, l’impressionnant chaudron, qui s’est embrasé sous le regard de quelques légendes du sport français, fonctionne exclusivement à l’électricité. 

Voilà sans aucun doute une image qui restera dans l’histoire des Jeux Olympiques : Marie-José Pérec et Teddy Riner bravant une pluie battante pour allumer le chaudron olympique au cœur du jardin des Tuileries, avant qu’il ne s’élève dans le ciel de Paris. Remplie de symboles, cette scène cache une particularité qu’il est difficile de saisir au premier regard : la flamme issue du chaudron est… électrique ! Annoncée par EDF comme le symbole de jeux alimentés exclusivement grâce à des énergies renouvelables, cette flamme ne consomme donc pas de combustible fossile, mais brille grâce à la subtile combinaison de projecteurs et de nuages d’eau brumisée. Ici, pas de véritable prouesse technologique, mais un effet visuel particulièrement réussi grâce au travail conjoint du designer Mathieu Lhanner et des équipes du laboratoire Pulse Design d’EDF.

Une flamme sans combustion

Dans les détails, le chaudron accueille une flamme créée grâce une très forte projection de lumière sur un nuage d’eau. D’abord envisagée pour les JO de Londres, en 2012, cette flamme olympique aura nécessité 3 ans de travail. Le chaudron en lui-même prend la forme d’un anneau de 7 mètres de diamètre, équipé de 40 projecteurs LED pour un total d’environ 4 millions de lumens. Le nuage d’eau, lui, est obtenu grâce à 200 buses de brumisation haute pression utilisant près de 3 mètres cubes d’eau par heure quand le ballon est en vol, et 2 mètres cubes d’eau par heure quand il est au sol. L’eau est en partie récupérée grâce au miroir d’eau habillant la fontaine du jardin des Tuileries.

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Le chaudron olympique, évocation du premier ballon à gaz

Équipé d’un ballon, le chaudron olympique s’élève chaque soir à 60 mètres de hauteur, dans le ciel de Paris. Pour rendre cela possible, les ingénieurs du laboratoire Pulse Design ont dû redoubler d’effort pour respecter des exigences de légèreté, d’intégrité et de sécurité semblables à celles de l’ingénierie aéronautique. Un câble assure son ancrage, mais également l’alimentation en électricité et en eau du chaudron. Avec son ballon, celui-ci évoque, d’ailleurs, le premier vol habité en ballon à gaz, qui s’est tenu dans ce même jardin des Tuileries, le 1ᵉʳ décembre 1783. Ce jour-là, près de 400 000 curieux étaient venus assister à la première mondiale de Jacques Charles et Nicolas Robert. Le ballon, fabriqué en taffeta imperméable recouvert d’une gomme élastique, et rempli d’hydrogène, avait alors porté les deux hommes sur une quarantaine de kilomètres grâce à la force du vent, et atteint une altitude record de 2 200 mètres.