Une pompe à chaleur en façade / Image : EE image database - Flickr CC.
Le marché européen des pompes à chaleur n’est peut-être pas aussi robuste qu’imaginé. En début d’année 2023, le nombre de ventes a été prometteur avec une hausse de 22 % par rapport à la même période en 2022. Mais une baisse importante a suivi, notamment au cours des deuxième et troisième trimestres. Voici les raisons.
L’Union européenne mise sur les pompes à chaleur (PAC) pour diminuer la consommation énergétique et les émissions de CO2 du secteur du chauffage, avec l’objectif d’en installer 30 millions d’ici 2030. Cependant, l’Association européenne des pompes à chaleur (EHPA) exprime des inquiétudes quant à la réalisation de cet objectif face à la récente chute des ventes enregistrée ces derniers mois.
L’analyse menée par l’EHPA a concerné dix pays européens incluant l’Autriche, le Danemark, l’Allemagne, la Finlande, la France, l’Italie, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède et la Suisse. Le rapport révèle une baisse globale de -14 % des ventes entre juillet et septembre 2023 comparées au même trimestre en 2022. La Finlande, le Danemark et l’Italie ont enregistré les baisses les plus marquées, affichant respectivement -66 %, -56 % et -45 %. L’Allemagne et les Pays-Bas sont les seuls pays à avoir connu une croissance des ventes, de respectivement 60 % et 25 %.
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L’EHPA identifie deux facteurs majeurs contribuant au déclin des ventes de pompes à chaleur en Europe. Premièrement, l’association souligne la communication incohérente et contradictoire des responsables politiques, qui a engendré incertitude et confusion parmi les consommateurs. Deuxièmement, la baisse significative des prix du gaz naturel, parallèlement à l’augmentation du coût de l’électricité, a rendu le chauffage au gaz plus attrayant sur le plan économique.
Cette tendance à la baisse ne menace pas seulement l’atteinte de l’objectif de 30 millions de PAC installées d’ici 2030, mais elle crée également une incertitude économique pour les fabricants et investisseurs du secteur. Les plans d’investissements annoncés pour les PAC s’élèveraient effectivement à 7 milliards d’euros, destinés à la construction et à la rénovation d’installations de production entre 2022 et 2025.
Que faire pour inverser la tendance ?
Afin de remédier à la situation, l’EHPA suggère aux gouvernements de fournir une communication claire et cohérente concernant leur soutien aux technologies de PAC. Cela inclut des directives et des politiques stables qui encouragent l’utilisation et l’installation de ces systèmes. Les États devraient également travailler à réduire les coûts de l’électricité, en particulier pour les applications résidentielles, commerciales et industrielles. Selon l’association, le prix maximal de l’électricité ne devrait pas dépasser le double de celui du gaz. En outre, elle recommande de rendre la fiscalité énergétique plus équilibrée, favorisant les énergies renouvelables par rapport aux combustibles fossiles.
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Commentaires
Personnellement, j’ai investi dans une pompe à chaleur il y a quelques années et je ne l’ai pas regretté. Au début, le coût de l’investissement initial m’avait inquiété, mais lorsqu’on fait appel aux professionnels qualifiés, des aides financières sont mises à notre disposition. C’est un investissement non seulement économique, mais également écologique.
Tant que notre Elite ne comprendra pas complétement les mécanismes tant sur le plan de l'impact de la consommation (au sens large) que sur les mécanismes économiques (qui impliquent les effets d'aubaine), il ne sera pas possible de mettre en œuvre une réelle politique de développement durable (appelons la 'démarche Econologique'). Les différents revirements sont liés au Géo-politique, aux lobbys divers (et ils sont nombreux - et autorisés - en France) et au fait que notre Elite n'a pas compris que parmi la Plèbe le niveau d'éducation qui s'est élevé permet de comprendre ces mécanismes (souvent mieux qu'eux même, voir mieux que les journaleux). Ce déphasage est alimenté par le fait que ces Elites sont protégés (dixit les hôpitaux privés, les écoles privés, les 'milices' privés assurant la sécurité,...bref un service public...plutôt privé pour certains) ce qui les a coupés des réalités. Plus d'efficacité dans les mesures avec moins de 'Agir pour' et d’affichage d'Ego à tout va et surtout instaurer plus de pérennité sur les mesures permettrait de faire les choses en douceur et d'éviter d'avoir à les refaire dans la douleur. La principale mission d'un Etat (et on peut l’élargir au niveau d'un continent) est d'offrir un cadre sécurisé (sur tout les plans) qui est le terreau nécessaire pour faire pousser les projets vertueux. L'équation n'est pas simple, sinon nous serions tous ministre, mais elle doit être au cœur des programmes et pourrait même être un crédo 'partager la même équation'. Bref, le politique, le vrai, (le 'citoyen dans la cité' pour les Grecs anciens), c'est à cet endroit qu'est la clé de la transformation !
Quand on compare le prix d'une chaudière au fioul qui pour ce qui me concerne fonctionne depuis plus de 25 ans sans problème, de la qualité du matériel essentiellement fabriqué en Europe et de la qualité de chauffe, comparé à une pompe à chaleur, fabriquée en chine, qui ne durent pour la plupart qu'une dizaine d'années et encore avec des pannes, du prix du carburant et de celui de l'électricité qui vient de prendre 25 % d'augmentation en une seule année, on peut comprendre qu'on hésite à faire le grand saut.
Enormément d'installations sont vendues le double (voir le triple quand il y a une prime d'état à la clef) du prix que ça vaut, installation comprise.
Les consommateurs ont fini par bien comprendre par l’expérience que le prix de l’électricité est au moins 3x celui du gaz, avec les règles du marché actuel, sans compter l’effet des primes de risque...
Avec un rendement x3, ça n’est donc pas intéressant financièrement, même si on nous rabache que le vent ou le soleil sont gratuits. Associé à un coût d’installation prohibitif, une incertitude de performance lorsqu’il fait froid, les résultats sont là: les consommateurs deviennent frileux... à juste titre. Marre d'être pris pour des pigeons. Les ventes baissent et le gaz se maintient, tant pis pour le climat... :-(
Tant qu’il n’y aura que le porte-monnaie qui compte, la seule solution sera de taxer un maximum les énergies fossiles. Qu’attend on?
"Associé à un coût d’installation prohibitif" Tout à fait d'accord. Quand je vois le prix du matériel seul et le prix par un installateur, je me dis qu'il y a de l'abus, surtout pour des air-air qui n'ont rien de compliqué à installer.
Bonsoir,
Complétement d'accord sur le coût prohibitif d'une installation PAC air air
2 devis un de 21k l'autre de 30k! Ne parlons pas d'amortissement. Si j'installe des radiateurs chaleur douce. Il me faudra entre 10 à 15 ans pour amortir mon investissement et peut-être plus... Sans compter l'entretien, la durée de vie du matériel<20 ans