Illustration : Révolution Énergétique.
Le chauffage au bois permet de produire de la chaleur à partir de ressources locales (les forêts françaises sont relativement bien portantes), renouvelables et en principe neutres en carbone – même si ce point fait l’objet de nuances. La conversion d’un système de chauffage aux énergies fossiles vers le bois implique toutefois des coûts significatifs, que les aides publiques peuvent considérablement réduire. Ces aides sont nombreuses et complexes, et changent souvent ; nous faisons sur les évolutions prévues en 2025.
Pour commencer, présentons les conditions nécessaires pour bénéficier des aides financières. Tout d’abord, l’appareil de chauffage au bois doit montrer une bonne performance environnementale ; pour ce faire, il doit bénéficier du label Flamme verte, un label lancé en 2010 par l’Ademe (Agence de la transition énergétique), ou afficher une performance égale ou supérieure. En deuxième lieu, l’installation doit être réalisée par un professionnel RGE (Reconnu garant de l’environnement).
Ces conditions ouvrent plusieurs types d’aides, sous trois formes : MaPrimeRénov’, les Certificats d’économie d’énergie (CEE) et sa bonification (le Coup de pouce chauffage), l’éco-prêt à taux zéro et enfin les autres aides (notamment locales).
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MaPrimeRénov’ est une subvention versée par l’Anah (Agence nationale de l’habitat). Mise en place au 1ᵉʳ janvier 2020, il s’agit aujourd’hui d’une des principales aides à la rénovation énergétique de logements construits depuis au moins 15 ans. Depuis 2024, MaPrimeRénov a évolué, et est déclinée, pour le logement individuel, sous la forme de deux parcours : le « Parcours par geste » (destiné à des travaux limités), et le « Parcours accompagné » (destiné aux rénovations dites « d’ampleur », c’est-à-dire permettant de gagner deux classes énergétiques).
En ce qui concerne le bois énergie et le parcours par geste, la liste des appareils concernés par les aides font l’objet d’une liste définie par le gouvernement : poêle et cuisinière à bûches, poêles et cuisinière à granulés, chaudière bois à alimentation manuelle ou automatique, foyer fermé et insert à bûches ou à granulés. Le montant de la subvention est notamment dépendant de conditions de ressources et du nombre de personnes qui constituent le ménage (conduisant à un classement par couleurs, par ordre de revenu croissant : bleu, jaune, violet et rose). Selon les revenus et la nature chauffage au bois installé, les subventions peuvent aller aujourd’hui de 600 € à 7 000 €.
En cette fin 2024, le gouvernement Barnier a annoncé de sévères réductions du budget de MaPrimeRénov’. Toutefois, si l’on en croit les propos des ministres, cet ajustement de budget est une adaptation à l’usage, et elle ne devrait donc pas affecter l’enveloppe réellement utilisée en pratique. Ainsi, les règles d’attribution des subventions pour les subventions MaPrimeRénov’ par geste devraient être sensiblement identiques en 2025, par rapport à fin 2024. Il est difficile d’être tout à fait affirmatif sur les modalités qui seront définitivement retenues l’année prochaine.
🪵 Les certificats d’économie d’énergie (CEE) en 2025
Ces certificats sont des aides financières proposées par les fournisseurs d’énergie pour des travaux de rénovation énergétiques ; tous les fournisseurs d’énergie sont concernés : électricité, gaz, GPL, fioul domestique, chaleur et froid. Ces aides sont définies par décrets, au cours de cycles de quatre ans. Le régime applicable aujourd’hui est celui dit « P5 », c’est-à-dire la cinquième période. Il couvre la période allant du 1ᵉʳ janvier 2022 jusqu’à fin 2025.
Les CEE sont destinées aux propriétaires ou locataires d’une maison individuelle construite depuis plus de 2 ans. Leur montant est dépendant des fournisseurs d’énergie et peuvent dépendre des revenus ; il est donc recommandé de mettre en concurrence plusieurs fournisseurs. Ces primes sont cumulables avec MaPrimeRénov’. Le gouvernement décrit les conditions d’octroi sur une page dédiée. En ce qui concerne le chauffage au bois, les CEE peuvent être octroyés pour l’installation d’une chaudière biomasse individuelle ou d’un appareil indépendant de chauffage au bois (poêle, foyer fermé ou insert, cuisinière).
Les CEE sont applicables jusqu’à fin 2025, elles ne devraient donc pas changer entre 2024 et 2025.
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La prime Coup de pouce est une bonification des CEE et elle s’applique pour le remplacement d’une vieille chaudière au charbon, fioul ou gaz par une chaudière biomasse performante, ou un équipement indépendant de chauffage au charbon par un appareil de chauffage au bois dit très performant. Son montant est au minimum de 4 000 € dans le premier cas, et de 800 € dans le second cas ; le montant définitif dépend du niveau de revenus du ménage, et est destinée aux propriétaires ou locataires d’une maison individuelle construite depuis plus de 2 ans. Les opérations doivent être engagées avant le 31 décembre 2025 et achevés au plus tard le 31 décembre 2026.
Les conditions d’application de cette prime sont détaillées par le gouvernement, mais il est à noter que les pages officielles sont en cours de mise à jour à la suite de la publication de l’arrêté du 18 novembre 2024 ; ce nouvel arrêté ne semble pas toutefois concerner le chauffage au bois.
Note : la prime Coup de boost Fioul, qui s’appliquait au remplacement d’une chaudière au fioul par un système plus performant n’est plus applicable depuis le 30 juin 2023.
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Un chantier de rénovation énergétique bénéficie d’un taux de TVA réduit, à savoir 5,5 %. À ce jour, cet avantage n’est pas remis en cause par le gouvernement. À noter que le dispositif des chèques énergie, destiné à aider les ménages modestes à faire face à la flambée des prix des combustibles en 2022, a pris fin le 31 mai 2023.
Enfin, certaines collectivités territoriales peuvent distribuer des aides locales, par exemple, pour financer le remplacement d’un vieux chauffage au bois par un système plus moderne.