L’incinération des ordures ménagères peut générer de l’électricité, mais aussi de l’hydrogène. L’unité de valorisation de Créteil sera la première de France à explorer ce débouché. Avec son électrolyseur, elle produira à terme jusqu’à une tonne d’hydrogène chaque jour.
En brûlant les ordures de 615 000 habitants, l’incinérateur de Créteil (Val-de-Marne) génère de l’électricité, de la chaleur de chauffage, de l’eau chaude sanitaire et bientôt de l’hydrogène. Le site, qui engloutit jusqu’à 30 tonnes de déchets ménagers par heure, va s’équiper d’un électrolyseur. En consommant l’électricité produite sur place, l’appareil fournira quotidiennement 500 kg d’hydrogène vert. Sa mise en service est prévue pour la fin 2022. A terme, sa capacité doit être portée à 1 tonne par jour.
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Le projet baptisé « H2 Créteil » est porté par le groupe Suez et Sipenr, filiale d’un des syndicats d’énergie d’Île-de-France. Il promet de fabriquer de l’hydrogène « décarboné » à « prix stable, indépendant des fluctuations et aléas des marchés des énergies fossiles ». La production pourra « couvrir l’équivalent de la consommation de 500 voitures [à hydrogène] parcourant 100 km par jour » explique un communiqué de Suez. Il faut toutefois préciser que la fabrication d’un kilo d’hydrogène par électrolyse requiert 55 kWh d’électricité. Utilisée directement dans une voiture électrique, cette énergie permettrait de faire le « plein » de 550 Renault Zoé disposant de 395 km d’autonomie chaque jour.
Bientôt un puits de carbone
Le gestionnaire du futur électrolyseur évoque d’autres usages, à bord de « bus, bennes à déchets ménagers […] véhicules spéciaux ou encore utilitaires ». Nécessitant davantage de puissance et d’autonomie qu’une voiture individuelle, ces engins pourraient consommer l’hydrogène de façon plus pertinente. L’incinérateur Valo’marne de Créteil entend poursuivre son développement au-delà de la production d’hydrogène. Il prévoit notamment de créer un « puits de carbone » et d’augmenter la quantité de vapeur fournie au réseau de chaleur local.
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Comment peut-on appeler cela de l’hydrogène « vert »? Il est quand même créé à partir de la combustion de déchets, pas ce qu’il y a de plus vert me semble-t-il; et s’il n’y avait pas d’électrolyseur, l’électricité serait directement utilisable sur le réseau, alors l’intérêt de passer par l’hydrogène me semble moyen… De plus je ne comprends pas bien ces chiffres: Il faut toutefois préciser que la fabrication d’un kilo d’hydrogène par électrolyse requiert 55 kWh d’électricité. Utilisée directement dans une voiture électrique, cette énergie permettrait de faire le « plein » de 550 Renault Zoé disposant de 395 km d’autonomie chaque jour.… Lire plus »
Oui, l’électricité produite chaque jour permettrait de faire rouler 550 Zoé disposant d’une autonomie de 395 km, au lieu de 500 voitures à hydrogène parcourant 100 km. Donc, comme vous dites, l’intérêt de passer par l’hydrogène semble « moyen », puisque la production d’hydrogène s’accompagne de pertes d’énergie.
C’est même franchement nul et ce genre de démonstration destiné à faire le buzz autour du renouvelable le dessert plus qu’elle ne le valorise.
Merci! j’ai fini par comprendre le sens de la formulation qui m’échappait au début.
C’est soit du verdissement médiatique soit de l’utilisation de subventions. Créteil n’est pas un site isolé! La production d’électricité doit logiquement être injectée dans le réseau public. Si nécessité ou envie de produire de l’hydrogène il y a, cela peut se faire n’importe où et pas spécialement à Créteil.
C’est que le combustible (les déchets) est au même endroit que l’implantation de l’usine de transformation est bienvenue.
Toutefois le fait de brûler des déchets pour de l’hydrogène n’est pas la meilleur idée car si cette énergie n’est pas utilisée immédiatement elle va fuire à moins d’utiliser encore plus d’énergie pour l’en empêcher. Dans ce cas de figure ça ressemble alors en effet à de l’utilisation de subventions.