Une ville australienne atteint le Graal des énergies renouvelables
C’est une première mondiale. La petite ville d’Onslow, dans la région de Pilbara en Australie-Occidentale, est parvenue à être alimentée à 100 % par de l’énergie solaire photovoltaïque. Et ceci ne pose aucun problème de stabilité de la fréquence et de la tension du réseau électrique.
C’est une musique qui revient régulièrement, de façon pavlovienne, dans le débat énergétique francophone. Le solaire PV et l’éolien seraient « intermittents » (alors qu’en réalité ils sont variables, ce qui est très différent) et cela compromettrait la stabilité des réseaux électriques. L’entreprise PXiSE Energy associée à Horizon Power (le RTE d’Australie-Occidentale) vient de prouver le contraire.
Un événement historique
Nom de code du projet : Onslow Distributed Energy Resource (DER). Une démonstration réussie concernant la façon dont les technologies avancées de contrôle des micro-réseaux et un système de gestion des ressources énergétiques distribuées (DERMS) peuvent permettre aux communautés d’adopter des quantités croissantes d’énergie renouvelable sans rencontrer de problèmes de stabilité du réseau électrique.
Dans le cadre de ce projet qui a duré près de deux ans, Horizon Power a chargé PXiSE de déployer le système de gestion des ressources énergétiques distribuées (DERMS) à Onslow, 800 habitants. Avec le contrôleur DERMS et le micro réseau conçus par PXiSE, les ingénieurs d’Horizon Power ont surveillé le réseau d’Onslow en temps réel, gérant la production à partir des nombreuses sources d’énergie solaire distribuées de la ville et d’une centrale électrique traditionnelle au gaz.
À lire aussi Australie : une nouvelle batterie géante va accélérer le développement des énergies renouvelablesUne fréquence et une tension en régime permanent garantis
Lors de la récente démonstration fin mai 2021, la ville était desservie exclusivement pendant 80 minutes par une puissance d’environ 700 kW de photovoltaïque d’origine domestique provenant de plus de 260 clients et 600 kW de photovoltaïque fournis par le service public, le tout avec un appoint batterie. Le contrôleur du micro-réseau, en coordination avec le contrôleur de la ligne électrique de la station, a géré les transitions en douceur, garantissant une fréquence et une tension en régime permanent. Le DERMS a géré le solaire résidentiel et a fourni des analyses prédictives des conditions solaires/météo.
« Il s’agit d’une étape importante (…), avec de larges applications possibles dans le monde entier », a déclaré Patrick Lee, PDG de PXiSE Energy Solution. « Nous sommes impatients de franchir d’autres étapes énergétiques avec Horizon Power, et nous remercions les résidents d’Onslow, dont les installations solaires domestiques ont été un élément essentiel pour permettre un réseau électrique entièrement renouvelable. »
La percée a été l’utilisation exclusive d’actifs solaires distribués, la coordination précise avec les ressources de stockage d’énergie, et les prévisions de charge et de météo pour fournir une énergie stable, continue et de haute qualité à un réseau.
Un modèle réplicable dans le monde entier
La PDG d’Horizon Power, Stephanie Unwin, a déclaré : « Les solutions d’énergie renouvelable sont au premier plan et nous avons des objectifs très clairs pour notre avenir énergétique. » Selon le ministre de l’Énergie de l’Australie-Occidentale, Bill Johnston, cet essai est un moment historique dans la transition énergétique : « L’exploitation du micro-réseau d’Onslow alimenté à 100 % par des énergies renouvelables représente une étape décisive vers la construction d’un avenir énergétique renouvelable, plus propre et plus intelligent pour notre État. Ce projet innovant démontre comment les ressources énergétiques distribuées peuvent être intégrées en toute sécurité au niveau du réseau, débloquant d’autres avantages de l’absorption solaire sur les toits de l’Australie-Occidentale, leader mondial ».
La ville n’a pas eu besoin de puiser son électricité dans sa centrale au gaz, et il n’y a pas non plus d’hydroélectricité dans la région. Une telle approche pourrait être appliquée n’importe où dans le monde, y compris en Europe de l’ouest, pour aller vers le 100 % renouvelable.
Elle sert surtout de modèle pour les îles et les territoires isolés. Il est en effet beaucoup plus facile, compte-tenu de l’effet de foisonnement, d’intégrer les EnR variables dans un grand réseau électrique national et a fortiori continental.
Pour plus d’infos, vous pouvez consulter ce rapport
Pour mieux comprendre l’importance de ce projet : À lire aussi Le solaire et l’éolien vont-ils conduire à l’effondrement du réseau électrique ?
À lire aussi STEPSol : une technologie innovante pour accroître l’autonomie énergétique des îles À lire aussi En Corrèze, un « smart grid » rural permettra de remédier aux coupures de courant
Commentaires
mais au fait,
ce beau "bousin" permet il d'economiser du relargage du CO² ou laisse -til du carbone dans le sol ( ce qui rfevient au m^me)
par rapport a une bete centrale a gaz a cycle combiné à 50% de rendement pendant un temps de l'ordre d'une année en comptant l'amortissement de l'energie grise de touts ce composants?
le reste n'est que du pipeau
PEANUTS
Entièrement d'accord avec STUDER sur l'aspect marginal de l'expérience qui n'a rien du Graal mais tout de l'illusionnisme en l'état actuel de l'industrie électrique. Les enjeux climatiques et la transition énergétique requièrent des niveaux de puissance et de stockage de l'électricité qui sont sans comparaison avec les 80 mn de la sois-disante autonomie EnR.
Mais cela n'enlève rien à la recherche développée par cette expérience, dont acte.
Petit détail : "Le climat de la région est aride ou semi-aride avec des températures élevées et des précipitations faibles. Durant les mois d'été (de fin décembre à fin mars), les températures maximales dépassent 32 °C presque tous les jours et il n'est pas rare qu'elles dépassent 45 °C. La ville de Marble Bar est réputée pour être l'une des villes les plus chaudes du monde. Elle a une fois atteint le record de 161 jours consécutifs où la température maximale avait atteint ou dépassé 37,8 °C."
Ça paraît intéressant mais faudrait essayer vers Clermont Ferrand si ils ont le même rendement.Surtout que l'Australie n'est pas connue pour ses ciels couvert .
M. Danielo ferait bien de prendre du recul avec son Graal, et de réfléchir : le solaire PV est intermittent comme l'éolien, et le foisonnement est une chimère, il suffit d'analyser les courbes de production de cette filière au lieu d'asséner des bêtises.
Le cas qu'il relate est d'une banalité déconcertante : une installation PV stabilisée par batteries "résiste" pendant 80 minutes aux fluctuations aléatoires inhérentes à la source de production autant qu'à la consommation, mais c'est loin d'être un exploit !!
Les australiens ne sont pas fous, ils ont prévu un secours sous forme d'une centrale au gaz (berk !) pour palier l'intermittence du PV sur le moyen terme (la nuit ! ) et long terme (baisse de production pendant l'été austral). Le fait qu'elle n'ait pas été sollicitée pendant 80 minutes, surtout si pendant ce court laps de temps aucun nuage n'a perturbé les installations PV, n'est pas vraiment une surprise.
Cet exemple ne démontre donc rien sur le plan technique, et il serait intéressant de savoir à combien émarge le kWh produit !
Ceci étant dit, et c'était nécessaire, il ne faut pas condamner le PV. Personnellement j'en ai installé sur mon camping car, couplé à une batterie, et j'en suis très content. D'accord je ne peux alimenter une PAC et encore moins une machine à laver, mais l'installation fait le job attendu. Mais de là à alimenter une ville sans le secours d'une source pilotable c'est une autre histoire.