Une opération dans l'usine de recyclage de panneaux solaires de Rousset (13) / Photo : Véolia
Une seconde unité de valorisation des panneaux photovoltaïques sera lancée en France en 2023. Le projet est porté par Rosi Solar (Return of Silicon), une jeune entreprise grenobloise qui érigera sa première usine à La Mure en Isère. Le site ambitionne de recycler 3 000 tonnes de modules solaires chaque année.
Une seule usine permet aujourd’hui d’assurer le traitement des panneaux photovoltaïques en fin de vie sur le sol national. Il s’agit du site Véolia de Rousset dans les Bouches-du-Rhône, qui traite environ 4 000 tonnes de modules annuellement. Inaugurée en 2018, cette unité n’aura bientôt plus le monopole du recyclage des panneaux solaires en France.
15 employés pour recycler 3000 tonnes de panneaux
La start-up grenobloise Rosi Solar (Return of Silicon) vient en effet de signer le bail actant la création de sa première usine de traitement des déchets de l’industrie photovoltaïque. Le site sera implanté à La Mure, une commune iséroise de 5 000 habitants et devrait ouvrir courant 2023. Rosi Solar prévoit d’y valoriser 3 000 tonnes de panneaux chaque année. Un volume qui permettrait de récupérer 3 tonnes d’argent et 90 tonnes de silicium. Les opérations seront assurées par 15 employés, dont le recrutement interviendra d’ici la fin 2022.
Des procédés sans « chimie agressive »
Sur son site web, la jeune entreprise affirme avoir développé des procédés de recyclage « basés sur des phénomènes physiques, thermiques, et de chimie douce ». Ces derniers « séparent fortement les différents matériaux présents dans les panneaux photovoltaïques en fin de vie. ». Ils permettraient ainsi de « récupérer le silicium ultra-pur des cellules ainsi que l’argent des fils servant à collecter le courant produit par chaque cellule ».
94 % de la masse d’un panneau solaire est valorisable
Pour rappel, les panneaux photovoltaïques au silicium cristallin sont généralement composés à 67 % de verre, 12 % d’aluminium, 9 % de polymères (plastiques), 4 % de silicium, 1 % de cuivre, 1 % d’étain et 6 % de matériaux divers non valorisables. Si les plastiques sont généralement incinérés pour produire de l’énergie, le verre, les métaux et le silicium sont facilement récupérés et recyclés.
Dans l’hexagone, 50 000 tonnes de panneaux photovoltaïques en fin de vie devront être traités chaque année d’ici 2030 selon l’organisme de recyclage Soren (ex-PV Cycle). Il sera donc nécessaire de lancer de nouvelles usines en France afin de valoriser cet impressionnant volume de déchets de façon responsable.
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Commentaires
Mais on verra encore longtemps des gens se croyant éclairés pour dire que l'on ne sait pas recycler les ppv, les éoliennes, les batteries.... Bref tout ce qui est le renouvelable, et certainement convaincus que seul l'uranium est recyclable et recyclé.
Oui, en effet après, sans prendre parti, il faut savoir rester critique et prendre toujours beaucoup de recul pour voir les problématiques plus largement et non de manière tronqué.
Sans rejeter les gros progrès de recyclage (au niveau technique mais aussi en amélioration et standardisation des circuit de recyclage) qui sont faits, il y a souvent une part non recyclé, 15% d'après cet article(dont une partie est tout de même valorisé par récupération de l'énergie par combustion, avec les filtrage nécessaires pour limiter les rejet atmosphérique).
Neammois, comme pour beaucoup de domaines c'est au bilan final (global) avec analyse complète des cycles de matières et d'énergie que peuvent apparaître les bénéfice ou les pertes (exercice très long et compliqué, incluant souvent son lot d'hypothèse pas toujours détaillées, parfois de manière à avoir la conclusion voulue...).
Cet article présente bien le travail continu pour améliorer le recyclage des panneaux solaires afin de diminuer au final les impact environnementaux.
Bref l'impartialité n'est pas un exercice facile ! :)
Tout à fait d'accord