La startup Seaturns vient d’installer au large de Brest un prototype à l’échelle 1⁄4 de son convertisseur d’énergie houlomotrice. L’objectif : tester l’appareil en conditions réelles pour espérer une commercialisation à l’horizon 2025.
À quoi peut bien servir cette étrange bouée jaune qui flotte au large de Sainte-Anne du Portzic, sur le site d’essais en mer de l’IFREMER ? À produire de l’électricité, pardi ! Il s’agit d’un prototype de convertisseur d’énergie houlomotrice mis au point par la startup bordelaise Seaturns. D’une longueur de 3,6 mètres pour un diamètre de 1,5 mètre, ce cylindre dispose d’un fonctionnement novateur qui est censé faire réduire le coût de captation de l’énergie grâce à une conception simple et robuste.
Le principe de l’appareil repose sur une sorte de pendule à eau. À l’intérieur du cylindre, une masse d’eau est mise en mouvement grâce à la combinaison de la houle et d’un système d’amarrage spécifique. Cette masse d’eau, lorsqu’elle bouge à l’intérieur du cylindre, engendre des déplacements d’air contrôlés qui servent à faire tourner une turbine. En résulte un système avec très peu de pièces en mouvement, ce qui permet de limiter au maximum les besoins en entretien et en maintenance. La société explique en détail le fonctionnement de sa technologie sur son site internet.
Si les résultats de ces essais en mer s’avèrent positifs, les équipes de Seaturns espèrent pouvoir commercialiser ce convertisseur à partir de 2025, après une ultime campagne d’essais avec un prototype taille réelle. Le convertisseur définitif devrait disposer d’une puissance de 100 kW à 200 kW pour une taille de 14 mètres de long par 6 mètres de diamètre. Il devrait être destiné à l’alimentation des réseaux électriques, mais également de sites industriels dédiés, par exemple, à la production d’hydrogène vert. Pour atteindre des puissances de plusieurs dizaines de MW, ces flotteurs pourraient être installés sous forme de fermes, à la manière des parcs éoliens offshore.
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Le concept de Seaturns se distingue principalement par son système d’ancrage breveté qui permet de convertir le mouvement de cavalement engendré par les vagues en un mouvement de tangage. Ce mouvement de tangage peut être obtenu quelle que soit la longueur d’ondes des vagues rencontrées. Cette particularité permet, non seulement, d’obtenir un niveau de captation d’énergie intéressant, mais aussi de rendre le système compatible avec de nombreux milieux marins.
La mise au point de cette technologie a nécessité de nombreuses années d’études, et des essais en bassin un peu partout en Europe, comme au LHEEA de l’École Centrale de Nantes, à Aalborg (Danemark), Porto (Portugal) ou encore Santander (Espagne). Pour l’heure, les équipes de Seaturns doivent être rassurées de savoir que leur prototype à l’échelle ¼ a résisté sans encombre à la récente tempête Ciaran.
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Encore un gadget subventionné
Une garantie de tarif d’achat sur nouveau nucléaire comme EDF est en train de le négocier, c’est quoi pour vous ? Et un passage de l’ARNH au dessus du prix des nouvelles productions renouvelables ? Je doute effectivement que l’énergie houlomotrice soit un jours compétitive, mais il faut reconnaitre que personne il y a 15 ans n’aurait imaginé que le solaire photovoltaïque pourrait devenir la source d’électricité la moins chère… Ces projets ne coutent pas cher en argent public (j’ai trouvé une levée de fond de 900 k€ en 2020, qui comprend des investissement privés). J’aimerais savoir combien à couté… Lire plus »
ce systeme pourrait meme se deployer au sein des fermes d eoliennes offshores qui existent deja. on economiserait l ancrage !!! Vive les ingenieurs made in France