Cette éolienne offshore fixée sur une plateforme flottante pourra dessaler l’eau de mer
L’entreprise allemande Synlift a conçu une plateforme flottante pour le dessalement de l’eau de mer. Equipée d’une grande éolienne, elle produira de l’eau douce en utilisant uniquement de l’énergie renouvelable. Cette unité mobile pourra être facilement déplacée par un remorqueur vers les zones en pénurie d’eau et elle pourra alimenter une ville d’un demi-million d’habitants.
La consommation mondiale d’eau potable est aujourd’hui six fois plus élevée qu’il y a 100 ans. Selon les Nations Unies, environ quatre milliards de personnes dans le monde souffrent au moins un mois par an de pénurie d’eau. Avec les changements climatiques et les épisodes de sécheresse toujours plus fréquents, ce nombre augmentera : d’ici 2050, la moitié de la population mondiale pourrait vivre dans des zones arides.
Si 70% de la surface terrestre sont recouverts d’eau, seuls 3% le sont par de l’eau douce pouvant être utilisée pour les usages domestiques, l’agriculture ou l’industrie. Dans de nombreuses régions, les sources d’eau potable étant insuffisantes ou rares, le dessalement de l’eau de mer est une solution de plus en plus répandue. En 2018, 95 millions de mètres cubes d’eau douce ont été produits et la capacité mondiale installée augmente en moyenne de plus de 10 % par an.
En quinze an le coût du dessalement a été divisé par dix
Auparavant, la technique de la distillation était la plus fréquente, mais elle est fort consommatrice d’énergie fossile. C’est pourquoi la technique de l’osmose inverse qui consiste à filtrer l’eau sous pression à travers une membrane affiche aujourd’hui 84% de part de marché. En quinze ans, le coût du dessalement a été divisé par dix et aujourd’hui il suffit de 2 kWh d’électricité pour fabriquer un mètre cube d’eau douce. S’il s’agit d’électricité verte, l’empreinte carbone de l’installation est fortement réduite.
C’est la raison qui a incité l’entreprise allemande Synlift à imaginer une unité de dessalement embarquée sur une plateforme flottante équipée d’une éolienne. Son développement est mené avec un partenaire saoudien, ce pays étant le leader mondial du dessalement de l’eau de mer. Le concept est basé sur les plateformes de forage flottantes ancrées dans le plancher marin.
Le coût est inférieur aux procédés traditionnels
Baptisées Floating WINDdesal (FWD), ces unités de dessalement mobiles seront construites sur la côte puis remorquées vers leur lieu d’utilisation. Elles peuvent aussi être facilement déplacées en fonction des besoins vers des zones où sévissent des pénuries d’eau.
Un premier prototype devrait entrer en service cette année au Moyen-Orient. Trois modèles sont prévus, avec des capacités journalières de production de 15 000, 30 000 ou 50 000 m3 d’eau potable. Le plus grand module pourra alimenter une ville d’un demi-million d’habitants. Selon Joachim Käufler, le responsable du projet, le coût de production du dessalement de l’eau de mer par une FWD sera inférieur à celui des procédés traditionnels. « Nous produirons de l’eau douce de façon écologique durable et rentable », explique-t-il, « tout en la rendant économiquement accessible à des endroits où ce n’était jusqu’à présent pas possible ».
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Commentaires
Proposer cette solution Floating WINDdesal (FWD) pour Mayotte ASAP ! Le constat montré ds les médias de procéder avec des bouteilles de 1l ou 1.5l pour tous les besoins des populations humaines et animales, pour boire, faire la popote, douches et donner aux animaux, aux plantes, etc...
Slts
Guy
Une centrale solaire à concentration, sur le rivage, ne ferait-elle pas aussi l'affaire ? En plus d'obtenir de l'eau déssalée après l'avoir chauffée, on pourrait produire de l'électricité avec la vapeur d'eau.
et aussi produire du sel!
L'osmose inverse produit, à partir de 2 litres d'eau de mer, 1 litre d'eau pure totalement déminéralisée et donc impropre à la consommation humaine, animale et végétale, et, surtout, 1 litre d'eau contenant, outre le sel, toutes les saloperies contenus dans les 2 litres initiaux. Que peut bien prévoir le projet pour répondre à ces 2 problèmes pourtant inhérents a l'osmose inverse ? Mystère et boules de gomme !
Pourquoi chercher des problèmes là où il n'y en a pas car rajouter un peu de calcaire à l'eau douce pour éviter le gouatre ou un peu de poudre de perlinpinpin ou n'importe quoi d'autre n'a jamais été un problème alors que desaliniser économiquement en a vraiment été un. Par ailleurs ce qui ne vous convient pas dans l'opération retournera à l'endroit d'où ça vient. À vous lire ce n'est pas un progres de desaliniser par ce moyen et il vaudrait mieux mourir de soif.
C'est quoi le problème? L'eau déminéralisée peut servir à tous les usages autres que la boisson (lavage, cuisine, arrosage...). On peut sûrement la potabiliser en ajoutant un petit quelquechose. Quant à l'autre litre, il est rejeté en mer, là d'où il vient, ce qui ne changera rien au niveau de pollution de la mer, et n'en augmentera que marginalement la salinité, l'immense brassage des vagues et des courants ayant vite dilué tout ça.
Marginalement, oui, mais la saumure etant plus légère que l'eau salée elle restera en surface avec les polluants. Quant à l'eau pure il faudra bien la minéraliser. Où, quand, comment ? De quel chimie dépendra-t'on alors. Tout cela se passe très bien si l'on est sur la terre ferme et que l'on dispose d'une source naturelle à déminéraliser, comme à "El hierro", mais en.pleine mer ?
La saumure (donc l'eau très chargée en sel) est plus dense que l'eau de mer "normalement" salée. Elle va couler! Et se diluer en même temps. L'eau pure est amenée à terre par un tuyau je suppose. Ou alors par un tanker. Et là on se retrouve sur la terre ferme et on fait ce qu'on veut avec!
Je suis bien d'accord avec vous Hubert, mais je brûle d'en savoir plus.
Désolé, mais il n'est pas exact de dire que l'eau déminéralisée est "impropre" à la consommation. Des millions de gens la boivent tous les jours. Si l'absence de minéraux est un problème de santé publique, les aspects que vous soulevez sont inhérents à toutes les techniques de dessalement. Ils sont même moins aigus avec l'osmose inverse puisque la saumure rejetée est 4 fois moins concentrée en sel qu'avec la technique plus classique de la distillation. Ces aspects qui ne sont pas spécifiques au projet décrit, dépassent donc de loin le cadre de cet article. Pour plus d'infos : https://fr.wikipedia.org/wiki/Dessalement
Je me demande simplement comment sont traités les flux,les intrants et les rejets, sachant que l"on est en pleine mer.