Imaginé par le groupe de construction Legendre, DIKWE est un projet de digue conçue non seulement pour protéger le port et le littoral mais aussi pour produire de l’électricité grâce à l’énergie des vagues.
L’énergie des vagues, appelée aussi énergie houlomotrice, présente notamment un atout intéressant : comme celle du vent, elle est surtout abondante en hiver, pendant la période au cours de laquelle la consommation est la plus forte.
Selon l’industrie européenne des énergies marines, 100 GW de capacités utilisant l’énergie des vagues et des courants marins pourraient être déployés en Europe d’ici 2050. Un potentiel capable de couvrir 10 % des besoins en électricité de notre continent.
De par le monde, de nombreuses startups s’activent au développement de projets houlomoteurs. Il y a quelques mois, la société allemande Sinn Power a parachevé avec succès les tests de sa petite centrale houlomotrice installée sur la digue du port de Héraklion, en Crète. Celle-ci n’est pas pourvue de volets oscillants mais de flotteurs en forme de soucoupe. En montant et descendant avec les vagues, ils entraînent des tiges de 10 mètres de long, lesquelles actionnent des générateurs d’électricité.
Une digue à énergie positive
« Notre projet, DIKWE, est particulièrement innovant, car il a un double objectif », explique Olivier Roualec, directeur général du groupe breton Legendre. « Nous avons conçu une digue qui produira de l’énergie renouvelable mais protègera également nos côtes ».
Pour développer la ‘digue à énergie positive’, l’entreprise s’est associé à l’Ifremer[1] et à la société d’ingénierie Geps Techno. Celle-ci possède une expérience dans le domaine de l’énergie des vagues puisqu’elle a participé au développement de la plateforme houlomotrice Wavegem installée actuellement au large du Croisic pour un test de 18 mois en haute mer.
Le système imaginé par les trois partenaires consiste à intégrer dans la digue (côté mer) des volets oscillants, lesquels amortiront l’énergie des vagues et la convertiront en électricité.
Les premiers tests réalisés dans le bassin profond de l’Ifremer à Brest, se sont révélés concluants. « Cette étape a permis de valider le futur design du concept et a confirmé les prévisions numériques du consortium », explique le groupe Legendre dans un communiqué. Le projet se poursuivra par les essais d’un prototype à Sainte-Anne-du-Portzic en rade de Brest fin 2021, avant la réalisation d’un premier ouvrage à taille réelle dans le port d’Audierne (Finistère) en 2024.
Composée de caissons, la digue sera assemblée sur place, ce qui réduira l’impact et le temps de la construction.
Avec l’électricité produite par DIKWE, le consortium prévoit la production d’hydrogène pour assurer la propulsion du bateau qui fait la liaison entre Audierne et l’île de Sein.
À lire aussi Les énergies marines poursuivent leur progression en Europe[1] L’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer est un établissement public à caractère industriel et commercial sous la tutelle du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie et du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Initiative intéressante, pourvu que ça marche et que ça dure. On a déjà vu des dizaines de prototypes très divers pour exploiter l’énergie des vagues, ils ont tous été détruits au bout de quelques mois et au plus tard à la première tempête… La mer est rude! Je regrette simplement la petite phrase « greenwashée » à propos de l’hydrogène. On retrouve le même discours avec tout un tas d’autres projets à base de biogaz, d’éoliennes ou autres. Il est stupide et irréaliste d’imaginer une petite unité de production d’H² associée à une « petite » source d’électricité renouvelable, juste pour un « petit » bateau.… Lire plus »