Le chantier de la centrale électrique de l’ouest guyanais a enfin démarré. Plusieurs fois retardé, ce projet inédit va associer une centrale solaire à des systèmes de stockage à hydrogène et batteries. Il abritera la pile à combustible la plus puissante au monde.
En Guyane, 51 % de l’électricité provient de ressources renouvelables. Elle est majoritairement produite par des barrages (44 %) et plus modestement par le photovoltaïque (6 %) et la biomasse (1 %). Le département ultramarin reste toutefois dépendant des ressources fossiles : il satisfait un peu moins de la moitié de ses besoins à partir de moteurs au diesel (28 %) et de turbines à combustion (21 %). La Guyane s’est fixée l’objectif d’atteindre l’autonomie énergétique en 2030. Elle devra donc exploiter au mieux ses ressources naturelles renouvelables.
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Un projet assez original y contribuera : celui de la centrale électrique de l’ouest guyanais (CEOG). Le site associera un parc solaire de 55 MWc à deux moyens de stockage d’énergie. Le premier est un ensemble de batteries capables d’emmagasiner 38 MWh pour 20 MW de puissance. Le second est un complexe composé d’un électrolyseur de 16 MW, d’une pile à combustible de 3 MW et de cylindres pouvant stocker 88 MWh.
L’électrolyseur permettra de générer de l’hydrogène vert à partir de la production excédentaire des panneaux photovoltaïques. La pile à combustible, qui sera par ailleurs la plus puissante au monde, transformera ensuite l’hydrogène en électricité. Elle délivrera une puissance trois fois supérieure à l’actuelle plus grande pile de la planète. Pour se faire une idée, cela correspond à l’alimentation d’environ 1600 ballons d’eau chaude sanitaire.
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Idéalement située à proximité de l’équateur, la Guyane bénéficie d’une douzaine d’heures d’ensoleillement par jour sans grande variation saisonnière. La centrale photovoltaïque fonctionnera donc à régime soutenu. Grâce aux systèmes de stockage, elle constituera un moyen de production utilisable en base, sans l’inconvénient de la variabilité. Typiquement, le parc solaire et les batteries fourniront au réseau une puissance continue de 10 MW entre 8 h et 20 h, avant de passer le relais au complexe à hydrogène qui injectera 3 MW de 20 h à 8 h.
Plusieurs fois retardé, le projet est désormais lancé. Les travaux ont débuté le 30 septembre 2021 et devraient être achevés en 2024. La centrale électrique de l’ouest guyanais a nécessité un investissement de 170 millions d’euros. Elle sera exploitée par les sociétés françaises Meridiam (60%), Raffinerie des Antilles (30%) et HDF Energy (10%). L’allemand Siemens Energy est chargé de la construction et de la gestion du site. La production d’électricité est garantie pendant 25 ans grâce à un contrat de capacité conclu avec la filiale locale d’EDF.
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Pouvez vous m’expliquer comment il peut y avoir de l’électricité d’origine photovoltaïque excédentaire dans un système électrique Guyanais pour lequel environ la moitié de la production est d’origine fossile et que les réseaux électriques sont dimensionnés pour la puissance max de production électrique installée ?
Je me demande pourquoi la France n’utilise pas ses finances pour ce type de centrale au lieu de les gâcher pour le nucléaire fossile, dangereux et ruineux et veut persister en en construisant de nouvelles.
C dommage que le journaliste ne vérifie pas ses données. Une simple vérification sur meteo France permet de voir que l’ensoleillement est bcp plus bas qu’annonce 166h par mois contre 360h théorique et surtout très variable de 95h par mois a 225h.
Donc 1- forte Variabilité et 2 incapacité à fournir 10mw pendant 12h tous les jours soit 3- impossibilité de fournir 3mw la nuit
Sachant que le projet coûte 170 millions cela relativise le coût de l’epr
Pourquoi faire une transfo hydrogène plutôt que d’utiliser un stockage stationnaire à base de batteries ?
Parce que la batterie au bout de mille cycle elle est morte. Et la la pile va servir toutes les nuits…
Parceque les batteries ne peuvent stocker que de petites quantités d’électricité. Dans tous les projets de ‘gigabatteries’ annoncés en ce moment, il ne s’agit en fait que de stocker 1 ou 2h de production pour lisser les pics de demande.
Pour rappel, en guyane le PV ne représente que 10 % de la consommation électrique… Dans ces conditions un stockage hydrogène (et la perte des 3/4 de l’énergie qu’il implique), n’a aucune justification… Sauf peut être tenter de montrer (contre toutes les modélisation…) qu’un mix renouvelable demande plein de stockage très cher.
Beau projet collectif issu de la défiance vis à vis des renouvelables et d’une tentative de soutien institutionnelle à des filières industrielles qui n’aboutiront jamais…
Dire que l’énergie issue des barrages guyanais est « renouvelable » parait difficile quand on voit que l’impact du principal barrage (le petit saut). En effet l’étude menée sur ce barrage montre que son impact est pire que celui d’une centrale à charbon (800 g eq CO2 / kWh). Ce calcul à été réalisé en comptant le méthane avec un PRG de 25, alors qu’on sait depuis l’AR5 que ce PRG est de 34 (28 pour le méthane en lui même, 6 pour les produits de dégradation, en particulier la vapeur d’eau en haute atmosphère…). https://www.guyane.ademe.fr/expertises/energies-renouvelables/hydraulique On voit qu’il y aurait beaucoup… Lire plus »
Vous dites ‘sans variabilité’.
Mais 10mw le jour et 3 mw la nuit c’est pourtant fortement variable.
C’est probablement dû à la baisse de consommation la nuit tout simplement. Donc baisse de la production que ça soit fossile ou renouvelable.
Dans les 24 dernières heure la conso d’électricité en France a varié entre 60gw à 19h et 50gw au creux de nuit.
En partie parce que la conso française s’est adaptée à l’énergie nucléaire et à l’hydro