Ce n’est pas un scoop : la France accuse un sérieux retard en matière de stockage d’énergie. Ce nouvel inventaire mis en place par la Commission Européenne ne fait que confirmer ce constat.
La Commission européenne vient de dévoiler un inventaire de toutes les capacités de stockage d’énergie en Europe. Très intéressant, cet inventaire permet d’en savoir plus sur les capacités actuelles et futures de près de 32 pays. Mis à jour en temps réel, et évolutif, l’inventaire fait actuellement état de presque 67 GW de capacité de stockage opérationnelle, plus de 66 GW de projets en construction ou annoncés.
En tête de ce classement, on retrouve l’Allemagne et le Royaume-Uni. L’Allemagne compte, au total, 249 installations opérationnelles, et 193 projets annoncés pour une capacité de stockage effective de 8,08 GW et 4,67 GW de projets. Outre-manche, le Royaume-Uni compte 8,45 GW d’installations opérationnelles, et plus de 33 GW annoncés ou en cours de construction ! Parmi ces 33 GW, 6 GW de capacité sont en cours de construction, et 8 GW ont été autorisés.
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Il est intéressant de noter que, pour l’heure, c’est le stockage mécanique qui domine. Les STEP affichent, au total, presque 55 GW de capacité de stockage. Les installations de stockage par batterie (BESS) opérationnelles ne représentent que 11 GW de capacité, tandis que les systèmes de stockage d’énergie thermique ne sont responsables que de 1,1 GW de capacité, presque exclusivement en Espagne.
Néanmoins, dans les années à venir, les rôles pourraient s’inverser, car les projets de stockage électrochimique sont très nombreux. À travers l’Europe, ces projets annoncés, ou en cours de construction, représentent 57,33 GW répartis à travers 755 installations.
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En observant la carte des installations de stockage d’énergie, on constate une constellation de points représentant les actuelles et futures installations de stockage, en particulier dans l’ouest de l’Europe. Néanmoins, un pays fait exception : la France. L’Hexagone peut compter sur ses STEP, qui représentent une puissance totale de 5,72 GW. Néanmoins, au-delà de ces installations vieilles de plusieurs décennies, les projets français sont rarissimes. On ne dénombre ainsi que 190 MW d’installations en construction, et 180 MW de projets annoncés. Ces chiffres sont dérisoires en comparaison aux 33 GW de projets anglais par exemple.
Il ne s’agit pas d’une surprise : la France a choisi de miser sur la flexibilité plutôt que sur le stockage. Cette stratégie singulière a été illustrée par la récente Programmation pluriannuelle de l’énergie, qui fixe les grands objectifs français en matière d’énergie pour les 10 prochaines années, et dans laquelle la notion de stockage est presque absente. Reste désormais à EDF de relever le défi de l’intermittence des ENR avec le parc nucléaire, sans accélérer le vieillissement de ce dernier.
Les PDG d’EDF qui se sont succédé ont inlassablement répété que l’électricité, ça ne se stocke pas, et c’est pour ça qu’il nous faut absolument du nucléaire. Les politiques les ont crus. Les Français ont fait confiance. Et maintenant, on s’enfonce dans le déni. Tant pis pour nous.
C’est aux producteurs d’énergies intermittentes d’investir… On ne peut investir dans la production et ne pas se soucier de la consommation.
On doit arrêter le prix d’achat garanti qui fausse le marché.
Si la production intermittente n’est pas rentable en l’etat car ne trouve pas des consommateurs, les financiers doivent arrêter ou intégrer le stockage pour vendre plus cher à un moment plus propice.
La France a fait des choix différents des pays voisins, elle n’a donc pas la même structure industrielle en place. C’est normal.
La France a bien raison de parler de flexibilité car le stockage de l’électricité n’existe pas. La seule technologie qui pourrait s’apparenter à un stockage sont les grands barrages et leurs immenses lacs artificiels. Tout le reste (steps, giga-batteries et autres) ne sert qu’à lisser les pics de consommation du soir.
Il faut se réveiller, nous sommes au XXI siècle et vos à priori de 50 ans sont quelque peu obsolètes.
Il y a quelques mois vous contestiez la possibilité même que le stockage sur batterie puisse couvrir la pointe du soir
C’est bien , vous progressez, lentement, mais vous progressez.
Désolé, mais il a raison. Nous avons des centrales nucléaires et des steps. Ça suffit pour alimenter la France 24/24 7/7, y compris pour les voitures électriques, quand on n’est pas saboté par des pastèques. Le problème, c’est que les allemands, qui se sont mis dans la mouise, voudraient bien qu’on les alimente aussi et qu’on s’enfonce avec eux… Le ‘en même temps’ version allemande. Les steps sont là pour les pics du matin et du soir et on les recharge quand il y a un excédent. Tout les reste, les ventilateurs dans les champs et les panneaux solaires, c’est… Lire plus »
Quelques questions face à cette brillante démonstration, avec l’augmentation importante de la consommation d’électricité dans le monde depuis 20 ans ou sont les centrales nucléaires correspondantes ?
Comment expliquez vous qu’en quelques années le nucléaire soit passé de 18% à 9% de la production mondiale ?
Comment expliquer que personne n’ai suivi notre si bel exemple ?
Il suffit d’ouvrir les yeux : Quelle est la part des énergies renouvelables électriques dans le monde ? | Éolise Alors que la production électrique mondiale augmente, la part du charbon stagne et celle du gaz augmente. Produire de telle centrales aux côtés des ENR est rapide et pas cher. Quand il n’y a pas assez de soleil ou de vent (si si, ça arrive), on continue de bruler du fossile. En 20 ans, on est passé de 35 à 37% d’énergie propre. Quelle saut ! Faut arrêter de se voiler la face et prendre tout le monde de haut.… Lire plus »
Il a tort quand il dit que les batteries ne servent qu’à la consolidation réseau et au lissage du pic de conso du soir. C’est assez simple à voir que le stockage par batterie est un game changer complet des réseaux électriques mondiaux d’où son développement exponentiel.
Après, vu les âneries que vous proférez sur les éoliennes, les insultes sur les écologistes ou les prix de l’électricité éolienne et solaire, votre avis on va finalement s’en passer. Vous êtes juste un bon climato sceptique qui n’admet pas les conclusions du GIEC sur l’impact potentiel des EnR.
Les 30% de conso couverts tous les soirs par des batteries en Californie c’est donc uniquement du lissage…
C’est marrant ce retard à l’allumage constant pour Karim.
Il y a une erreur sur les unités dans cet article.
Quand on parle de capacité de stockage on parle de Wh (GWh en l’occurrence), pas de W qui est une unité de puissance.
Les deux sont intéressants car, au delà de la capacité, il est aussi bon de connaître la puissance maximale pouvant être délivrée.
En toute logique vous devriez avoir raison, cependant, et vu l’usage actuel des batteries réseau, la puissance est actuellement le paramètre déterminant (implicitement avec une durée minimum de 1,5 h) Leur rôle actuel (sauf en France) est de remplacer les turbines à combustion fioul ( vous pouvez jeter un œil sur eco2mix pour voir l’utilisation) et aussi de capter les courtes périodes de prix minimum pour revendre durant les courtes périodes de prix maximum. Ce n’est qu’une fois que ces marchés seront saturés que l’importance relative de la capacité augmentera. Pour les batteries derrière le compteur (résidentielles) l’importance des paramètres… Lire plus »
Oui, comme j’ai écris, les deux notions (puissance et capacité) sont intéressantes.
Mais il n’en reste pas moins que lorsque vous parlez de capacité dans votre article on ne doit pas mettre en face des W mais des Wh
Ce n’est fort heureusement pas mon article et je ne faisais que répondre à votre interrogation.
Dans l’absolu je suis tout à fait d’accord avec vous, cependant il m’a été expliqué par certains auteurs de ce site que rigueur et vulgarisation ne faisaient pas bon ménage. Je n’adhère pas forcément mais les choses semblent être ainsi dans ces publications.
Le site source affiche bien les 2 notions pour chaque stockage. Elles sont effectivement techniquement indispensables toutes les 2. Maintenant, je n ai pas recompté pour savoir si l article affichait l un ou l autre. Ça serait quand même étonnant que l’auteur ait confondu. Et aussi, je pense que pour évaluer les coûts à investir, la capacité aurait été plus intéressante, car c’est la chimie qui fait la valeur. La puissance onduleur derrière doit valoir 20% du tout. Mais ça peut évoluer aussi. Ceci dit , il me semble qu il y a un développement non négligeable du stockage… Lire plus »
Il n’y a pas d’erreur. Un moyen de stockage se caractérise par la quantité d’énergie qu’il peut accumuler, mais également la puissance maximale qu’il peut délivrer.
« Un moyen de stockage se caractérise par la quantité d’énergie qu’il peut accumuler, mais également la puissance maximale qu’il peut délivrer » ==> Oui
Mais lorsque l’on écrit, par exemple : « l’inventaire fait actuellement état de presque 67 GW de capacité de stockage opérationnelle » ==> c’est faux. Il faut écrire 67 GWh.
La capacité de stockage c’est de l’énergie accumulée, donc des Wh, pas de la puissance.
Il faut aussi savoir arrêter de pinailler, car même 67GWh est faux dans le cas des batteries.
La quantité d’énergie stockée d’une batterie dépend également de la puissance de décharge. Les 67GWh, c’est en 0,5C, 1C, 2C ?