Illustration : Cgdaw, montage : RE.
La Californie doit faire face aux défis de l’intermittence naturelle des énergies solaire et éolienne. Dans cet État pionnier en matière d’écologie, la variabilité de la production conduit à un gaspillage considérable d’électricité, faute de systèmes adaptés pour la stocker massivement. La situation contraint l’opérateur électrique californien de mettre en œuvre des stratégies pour mieux gérer l’intégration des renouvelables dans le mix.
Devenu récurrent en Californie, le délestage d’énergies renouvelables consiste à réduire temporairement la production d’électricité des panneaux solaires et éoliennes. Cette mesure est prise lorsque les lignes électriques atteignent leur capacité maximale et ne peuvent donc pas transporter davantage de courant. C’est également le moyen utilisé par l’opérateur d’énergie californien CAISO (ou California Independent System Operator) pour gérer les excédents de production des installations solaires et éoliennes lorsque la demande en électricité est faible, faute de systèmes de stockage massif d’électricité. Selon l’agence gouvernementale américaine Energy Information Administration (EIA), les délestages sont devenus de plus en plus fréquents depuis 2019. Cela reflète les défis liés à l’intégration rapide de sources d’énergie intermittentes dans le réseau électrique de l’État.
De l’énergie majoritairement solaire gaspillée
Selon l’EIA, en 2022, la Californie a délesté environ 2,4 térawattheures (TWh) d’électricité renouvelable, dont près de 95 % (environ 2,2 TWh) provenaient du solaire. Cette énergie gaspillée correspond à la consommation annuelle de plus de 230 000 foyers américains.
Les délestages sont particulièrement fréquents au printemps, une saison caractérisée par une production solaire abondante et une demande en électricité relativement faible. Cette situation reflète l’engagement profond de cet État envers l’énergie solaire. Par ailleurs, la Californie occupe la place de leader national dans le secteur. Fin 2022, elle a consolidé cette position en ayant atteint plus de 41 GW de puissance solaire installée, assez pour répondre aux besoins énergétiques de plus de 11 millions de foyers californiens.
Des efforts en matière de stockage
Le CAISO reconnaît la difficulté du maintien de l’équilibre entre production et demande en électricité à mesure que la Californie augmente la part du solaire dans son mix. Cette situation oblige parfois à s’appuyer sur des centrales au gaz pour répondre aux pics de demande en soirée, une mesure évidemment en désaccord avec les objectifs de réduction de la dépendance aux énergies fossiles.
Le contexte pousse l’opérateur du réseau à augmenter la capacité de stockage alors que la Californie se distingue déjà par ses avancées en matière de stockage énergétique. Ces cinq dernières années, elle a investi dans près de 5 GW de batterie, incluant la plus grande installation de ce type au monde, notamment le projet Moss Landing.
Le CAISO prévoit ainsi d’intégrer de nouvelles installations afin de pouvoir stocker davantage d’énergie excédentaire produite en journée pour une utilisation en soirée, réduisant ainsi le besoin de délestage. De nouveaux projets totalisant 4,5 GW sont attendus d’ici la fin de l’année. Sur le long terme, la Californie prévoit d’atteindre une puissance de stockage de 52 GW en 2045.
D’autres solutions stratégiques
Le CAISO prévoit également d’améliorer les infrastructures électriques afin de transporter plus de courant sans risque de surcharge. Actuellement, 45 projets sont en cours pour renforcer la capacité de transport, préparant le réseau à intégrer 40 GW de puissance renouvelable supplémentaire dans les dix années à venir.
En outre, l’opérateur californien participe activement au Western Energy Imbalance Market (WEIM), un marché d’énergie permettant aux participants extérieurs à la Californie d’acheter et de vendre de l’énergie. Ce système est une autre solution, permettant aux acteurs de mieux équilibrer les excédents et les déficits d’énergie. Par ailleurs, le WEIM a déjà eu un impact notable en ayant réduit de 10 % les délestages.
Commentaires
A evinyatar
"Vous finissez en pensant que tout l’éolien produira plus qu’un seul EPR, c’est évident (un peu malhonnête aussi)"
Ce n'est pas ce que j'ai dit
Ce que j'ai dit, c'est que 10 milliards dans 1 EPR donneront (peut-être) 32TWh d'ici 2040
Alors que 10 milliards dans l'éolien offshore donneront (avec certitude) 231TWh d'ici 2040
Calcul avec les données EDF (coûts, facteur de charge et délais) du parc éolien offshore de Dunkerque d'EDF
En fait, le 1er EPR2 est maintenant annoncé pour 2039 ou 2040 (au lieu de 2037 ou 2035 encore avant)
Donc d'ici 2040, 1 EPR2 donnera 0 à 10TWh
Et le Giec nous implore d'avancer la neutralité carbone en 2040 pour garder un monde vivable
Donc la priorité de macron, c'est essayer de sauver Framatome et EDF de la faillite mais pas réduire les émissions.
Il n'y arrivera pas
C'est vraiment regrettable de perdre cette production d'énergie quand je me répète à dire depuis plus de quinze ans qu'on peut stocker n'importe quelle énergie. Mais que ce serait plus facile à faire avec les renouvelables, puisqu'on a pas besoin de les extraires du sol , de les transporter, de les enrichir ou de les raffiner, pour les restituer avec un meilleur rendement que ce qu'on fait avec les fossiles ou le nucléaire et tout en réduisant la pollution liée à ces usages.
Ce n'est pas plus compliqué de stocker quand on produit avec du fossile ou du nucléaire, c'est inutile, puisqu'en creusant on obtient un stock que l'on brûle quand on a besoin (sauf quelques cas particuliers). C'est le grand avantage des productions pilotables.
Avec les EnR c'est vrais qu'il faut du stockage, et il existe des solutions, le problème est l'échelle.
C'est totalement faux.
Il n'existe aujourd'hui aucune solution sérieuse et viable pour stocker l'électricité à grande échelle.
Faut arrêter avec ces blagues s'il vous plaît.
Et ne me parler pas des batteries au lithium, sodium ou je ne sais quoi.
Les gens ne réalisent pas à quel point les énergies fossiles sont quelques chose de miraculeux et que tout notre niveau de vie actuel serait totalement impossible sans le pétrole.
Rien ne remplacera les fossiles, pas même le nucléaire car il est trop compliqué à gérer pour les pays pauvres.
La fin des énergies fossiles , c'est juste le retour au moyen âge et encore....
Etrange de commencer par "c'est totalement faux" alors que je suis entièrement d'accord avec ce qui suit héhé! (Vous vouliez peut être répondre à Fournier?)
J'ai dit qu'il n'y a pas besoin de stockage avec de la production pilotable, qu'il existe quand même des technologie de stockage mais pas du tout a l'échelle (on sait stocker de l'électricité pour un téléphone, au mieux pour une voiture mais pas bien plus).
Quant à une société avec une technologie avancée, un modèle basé sur la croissance et pas d'énergie fossile, cela semble illusoire.
Bref on est souvent d'accord!
Votre réponse me ferait rire si elle n'était pas aussi éloignée de la réalité ! Parce qu'il ne suffit pas d'avoir des stocks pour avec les fossiles ou le nucléaire produire de l'électricité. Il faut d'abord des moyens pour extraire la matière. Il faut ensuite des moyens pour transporter cette matière .Encore des moyens pour la transformer et pouvoir l'utiliser. Il faut encore des usines de production électrique. Et de l'eau en suffisance pour que le système fonctionne. Hors abonder tous ces besoins c'est en réalité brûler du pétrole et de l'électricité, donc multiplier l'ensemble des pollutions .. Et enfin pour le nucléaire il faut encore un site de décroissance et d'enfouissement des déchets dont on ne sait pas quoi faire et qu'il faudra surveiller éternellement.
Alors que produire avec les renouvelables c'est disposer d'une installation PV ou éolien.
qui alimente un stocks sans problème d'échelle. Qui lui restituera l'énergie stockée en faisant tourner une dynamo.
Et visiblement, il ne faut aucun moyen pour fabriquer des eolienne, aucun moyen pour fabriquer des panneaux photovoltaique, aucun moyen pour construire des nouvelles lignes électriques, aucun moyen pour construire des batteries de stockage, aucun moyen pour construire des électrolyseurs destinés à stocker sur la longue durée et aucun moyen pour construire des centrales à gaz destinés à assurer l'intermittence des eoliennes (et oui !)
Et pour les pales eoliennes, il n'y a pas de site d'enfouissement, elles sont enterré sous terre ni vu ni connu ou brûlées dans des incinérateurs.
Historiquement, on a abandonné les moulins à vents pour passer aux centrales nucléaires.
Mais peut-être que tous les ingénieurs d'aujourd'hui sont des crétins ?
C'est surtout vous qui faites rire avec vos blagues de bistrot...ah ha ha.
lorsqu'un produit a un prix negatif, cela devient un dechet.
ce qu'illustre tres bien la photo.
l'electricité renouvelable peut etre un dechet. plus il y en a plus cela arrive, c'est le principe des rendement decroissants (qui peuvent devenir negatif)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_des_rendements_d%C3%A9croissants
il n'est pas utile d'en produire plus. (donc d'en installer plus).
là place du solaire : les quelques% qui permettent d'ecreter le "dos du canard" .
pour les plus motivés : https://fr.wikipedia.org/wiki/Courbe_en_canard..
pour le reste : nuke (n'en deplaise à 400G/reacteur) ou centrale gaz a cycle combiné.
Une batterie en kW ? C'est le stagiaire qui écrit l'article ?
La puissance d'une batterie s'exprime bien en watts et ses multiples.
Certes, mais il aurait été bien plus utile de connaître la capacité (qui elle s’exprime en kWh) de ces systèmes.
C'est le principe de l'écrêtage : on accepte de perdre une partie de la production lors du pic pour avoir un meilleur rendement sur la journée. Le lien suivant explique très bien avec un graphique.
https://www.energreen.be/help-center/pourquoi-surdimensionner-une-installation-solaire
Maintenant je pense qu'on est tous d'accord pour dire qu'il vaudrait mieux utiliser cette énergie (batterie, H2, autre?)
Bien sûr, néanmoins le titre est choisi pour faire le buzz, un panneau solaire une fois installé produit quand il est exposé au soleil, qu’on utilise ou pas cette énergie ne change rien.
Cela montre juste que l’on est incapable de penser à long terme, car la problématique des réseaux devraient être abordée avant ou en même temps que l’installation, pas après. De même penser à comment utiliser au mieux les surproductions devrait faire partie intégrante du projet.