La Chine est le leader mondial des installations solaires et éoliennes. Mais cela ne suffit pas à répondre à la consommation d’électricité toujours croissante dans le pays. Alors, le Gouvernement vient d’approuver un nombre record de nouveaux projets nucléaires.

La Chine poursuit sa transition énergétique. Elle développe massivement les énergies renouvelables. Mais le pays estime aujourd’hui que la demande en électricité est telle que le solaire et l’éolien ne suffiront pas. Pour décarboner son économie, la Chine comptera aussi sur l’hydroélectricité et sur le nucléaire.

Bientôt 11 nouveaux réacteurs nucléaires pour la Chine

En 2023, déjà, la Chine a produit plus de 405 térawattheures (TWh) d’électricité nucléaire. C’est plus que ce qu’a produit la France la même année, soit environ 320 TWh. Mais seulement 5 % de l’électricité produite dans le pays. Il n’empêche, l’énergie nucléaire a le vent en poupe en Chine. Car au-delà des 56 réacteurs nucléaires actuellement en opération — pour une capacité de plus de 54 gigawatts (GW) —, 30 autres réacteurs — pour une capacité de 32,5 GW — sont déjà en construction. Et le Conseil des affaires de l’État vient tout juste de donner le feu vert à 11 réacteurs supplémentaires répartis sur 5 sites. Un investissement de l’ordre de 30 milliards d’euros.

Selon l’Administration nationale de l’énergie (NEA), ces réacteurs seront implantés dans des provinces côtières comme celle du Shandong, celle du Zhejiang ou encore celle du Guangdong. Des réacteurs de troisième génération — de type Hualong One — et de quatrième génération, tous développés en Chine. Ils seront notamment exploités par des filiales de la société d’État China General Nuclear Power Group (CGN). Par la China National Nuclear Corporation (CNNC) ainsi que par la State Power Investment Corporation (SPIC). Leur construction pourrait être achevée d’ici… 5 ans !

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Le nucléaire pour décarboner l’industrie

Parmi les projets, celui de la centrale nucléaire de Xuwei, dans la province du Jiangsu. Cette centrale deviendra en effet la première au monde à combiner un réacteur à haute température refroidi au gaz avec deux réacteurs à eau pressurisée. L’objectif de cette centrale unique au monde n’est pas seulement de fournir de l’électricité — plus de 11,5 gigawattheures (GWh). Elle est aussi destinée à alimenter le centre pétrochimique de Lianyungang en vapeur industrielle bas-carbone. Environ 32,5 millions de tonnes par an. Les réacteurs à eau pressurisée permettront en effet de préparer de la vapeur saturée à partir d’eau dessalée. Et le réacteur à haute température refroidi au gaz sera utilisé pour réchauffer cette vapeur saturée. De quoi économiser plus de 7 tonnes de charbon par an. Et réduire les émissions locales de dioxyde de carbone (CO2) de près de 20 millions de tonnes. La première phase du projet est programmée pour 2025.

Le tout devrait aider la Chine à atteindre ses objectifs en matière de déploiement de l’énergie nucléaire. Le pays, en effet, a l’ambition de doubler la part du nucléaire dans son mix électrique d’ici 2035. Dès 2030, il pourrait devenir le plus grand producteur mondial d’énergie nucléaire. Si la Chine parvient à trouver les jusqu’à 6 000 professionnels du nucléaire dont elle aura besoin pour ça chaque année au cours de la prochaine décennie. C’est trois fois plus que le nombre de candidats actuels !