La centrale à gaz Knapsack II en Allemagne / Image : Statkraft.
Avant même d’être élu chancelier en fin d’année 2021, Olaf Scholz l’avait rappelé. Pour réussir sa transition, l’Allemagne comptera sur le gaz. Et malgré la guerre en Ukraine, le pays tient ses positions. Il compte même presque doubler sa capacité de production dans les années à venir.
Il y a plusieurs années déjà, l’Allemagne a résolument fait le choix des énergies renouvelables (EnR). Le gouvernement compte principalement sur le solaire et sur l’éolien pour subvenir, dès 2030, à 80 % des besoins en électricité du pays. Pourtant, aujourd’hui, c’est bel et bien pour ses centrales à gaz que l’Allemagne fait la une.
Car l’Agence fédérale des réseaux prévoit désormais de quasiment doubler la puissance installée des centrales à gaz allemandes. Selon le régulateur, ajouter entre 17 et 21 gigawatts (GW) sur la période 2025-2031 aux 27,5 GW existants permettrait, à la fois, d’assurer les 20 % de production d’électricité restante, et de garantir la stabilité et la fiabilité du réseau dans un contexte de sortie simultanée du charbon et du nucléaire.
À lire aussi Guerre en Ukraine : la France et l’Europe prennent des mesures pour favoriser le biométhaneEntre le gaz et l’Allemagne, une histoire passionnée
Doubler les capacités de production des centrales à gaz ? Alors que l’Europe est confrontée à la crise du gaz russe, l’idée paraît saugrenue. Mais elle n’est qu’une nouvelle démonstration de la capacité de l’Allemagne à rebondir pour assouvir sa soif de méthane. Le pays, fortement dépendant de ses importations russes, n’a pas attendu la guerre pour trouver des solutions pour s’approvisionner ailleurs. Et sous une autre forme.
Ainsi, il y a quelques jours seulement, un premier méthanier (navire citerne) est arrivé au port de Wilhelmshaven, en mer du Nord. Chargé de gaz naturel liquéfié. Un GNL provenant des États-Unis, qui sera regazéifié dans un terminal flottant, lui-même inauguré fin 2022. Déjà sur les tablettes de l’Allemagne — grâce à une loi d’accélération des projets —, plusieurs autres de ces terminaux destinés à accueillir, d’ici 2024, pas moins de 30 milliards de mètres cubes de GNL chaque année. Le tiers de la consommation totale du pays. Et à peine plus tard, des terminaux terrestres qui ont déjà obtenu des autorisations d’exploitations jusqu’en 2043. Des autorisations qualifiées par certains de « complètement déconnectées de la réalité ».
Une bombe climatique ?
Car ce qui inquiète surtout, c’est l’impact que pourrait avoir sur le climat, cette décision d’augmenter les capacités de production des centrales à gaz. Certains estiment en effet que le service attendu pourrait aussi bien être rendu par des centrales nucléaires, bien moins émettrices de gaz à effet de serre (GES). Notamment par les trois encore en fonctionnement en Allemagne et qui doivent être arrêtés prochainement.
D’autant que les émissions du gaz dont il est question ici — un GNL venant principalement des États-Unis — pourraient aller jusqu’à rivaliser avec celles… du charbon ! Le gaz produit de l’autre côté de l’Atlantique, en effet, est essentiellement un gaz de schiste. Pour l’extraire, il faut dépenser beaucoup d’énergie. Avec des risques importants de fuites. Une étape qui génère ainsi jusqu’à 4 fois plus d’émissions de GES que celle du gaz conventionnel. Pour le transporter à bord d’un méthanier puis l’exploiter, il faut ensuite le liquéfier et le regazéifier. Et tout cela coûte encore beaucoup d’énergie. En moyenne 2 fois plus, au kilomètre, que pour un gaz transporté par gazoduc.
Pour rester sur une note d’optimisme, notons toutefois que doubler la capacité de production de ses centrales à gaz ne signifie pas nécessairement en doubler la production d’électricité. Une part de cette capacité sera réservée à prendre le relais lorsque l’Allemagne ne pourra compter ni sur le soleil ni sur le vent. Mais s’il n’y a aucun moyen d’agir sur la météo, le pays a commencé à travailler à la mise en œuvre de moyens de stockage qui, tout le monde l’espère, pourraient au moins aider à compenser l’intermittence des EnR sans avoir à recourir à toute la puissance installée des centrales à gaz.
Commentaires
Je ne m'attendais pas à lire un article aussi pro-nucléaire dans ce média. L'Allemagne augmente aussi drastiquement sa production de gaz renouvelable. Et c'est tout l'intérêt des centrales à gaz qui, justement, n'ont pas besoin de gaz fossile pour fonctionner. De construire des centrales gaz fait partie de la transition énergétique, précisément. L'Allemagne veut devenir un champion de l'hydrogène et de la méthanation ainsi que du biogaz. Les importations de GNL ne sont là que pour substituer le gaz russe, c'est une action momentanée qui permettra à la fois de renoncer au charbon tout en fournissant l'énergie nécessaire à son industrie. et en développant son marché du gaz renouvelable.
Par ailleurs, il est absolument CONSTERNANT de lire que les énergies renouvelables sont intermittentes, alors qu'il est avéré que ce n'est justement pas le cas. Les énergies renouvelables n'ont pas besoin d'autre chose que de l'interconnexion, qui est en plein déploiement.
Franchement, c'est le plus piètre article, mal documenté, pétri de biais cognitifs, primaire, que j'aie lu dans ce média depuis un moment. Digne des bas-fonds d'internet >> POUBELLE !
Bonjour, heureusement que l'on est sur un site qui parle d'énergie et tout ce qui tourne autour de la production et consommation car je ne sais pas si le titre interne "Entre le gaz et l’Allemagne, une histoire passionnée" est judicieux si on repense à la première ou seconde guerre mondiale... c'est alors beaucoup moins à-propos.
Sinon construire de nouvelles centrales est juste une anticipation sur la fermeture des plus anciennes sachant que comme nous, on ne sait plus se passer du nucléaire malgré tous les risques et que la fin abrupte des centrales en fin de vie est en train de provoquer une baisse "incontrôlée" (car l'ASN peut décider de nous protéger dès la détection d'un problème pouvant être généralisé) de notre capacité de production... n'ayant pas réalisé les investissements intelligents préalables à la transition énergétique. Donc dans l'urgence on va vouloir reconstruire des nouveaux réacteurs... mais on voit le naufrage technologique actuel de l'EPR, le coût gaspillé tout en oubliant les risques, l'approvisionnement du combustible et son stockage ensuite... et les délais inconsidérés.
De plus même si on a l'objectif d'augmenter la part des renouvelables dans le mix électrique, il faut bien s'imaginer que la consommation va obligatoirement augmenter et donc on aura dans tous les cas besoin de nouveaux moyens de production. Je n'ai jamais cru à la réduction du nucléaire à 50% mais plutôt à une augmentation de la demande et des autres moyens faisant mécaniquement baisser la part sans obligatoirement réduire la capacité (donc fermer des réacteurs sans en construire d'autres équivalents).
Par contre j'ai complètement l'impression qu'on va encore trouver des solutions industrielles coûteuses pour l'intérêt général plutôt qu'une solution collective intelligente comme le V2x et les smartgrids répartis pour diminuer les grands échanges d'électricité à longue distance ou par des moyens centralisés... et donc avec plus de pertes et d'infrastructures.
Mais il est inadmissible de faire rentrer du gaz de schiste américain avec tous les effets néfastes en cascade que cela représente... j'ai honte de notre Europe !
Z'etes au courant que le méthane n'a rien à voir avec le zyklon B?
Donc selon vous le mot "gaz" doit disparaître du dictionnaire européen, parceque c'est nazi.
Ça arrangerait bien Merkel et son energiewende remarque... Un peu de cancel culture pour éviter de parler du fait que 80% de l'énergie allemande va provenir du gaz et donc d'un combustible fossile...
J'avais raté ce commentaire. Effectivement, je n'ai pas eu droit au pire. On est vraiment dans de l'intox grossière. Vous n#avez pas envisagé d'essayer de faire un tout petit peu crédible ?
L'intox grossière n'est pas de moi, mais de Mathieu SENEGAS, auteur du premier post.
Le méthane n'as effectivement rien a voir avec le Zyklon B (une pesticide à base d'acide cyanhydrique) ou le gaz moutarde (une vilaine molécule associant chlore et souffre).
C'est juste de la chimie....
Autre info technique crédible : le V2G n'existera jamais.
Je ne vais pas rentrer dans les querelles à ce sujet (ou sur les autres commentaires), c'était une remarque à prendre au second degré comme je l'espère l'auteur a tenté de faire passer cela... on peut "rire de tout" mais "pas avec n'importe qui"... il n'était absolument pas nécessaire d'étaler de la science en chimie pour distinguer les produits ou parler de cancel culture... juste de respect pour les éventuelles susceptibilités... comme on dit "il ne faut pas prendre le risque de se priver d'une partie de son lectorat" :-)
Sinon plus sérieusement, je suis très attaché à l'efficience des techniques utilisées et à l'intérêt général des solutions financées par nos impôts (donc actuellement l'inverse des boucliers tarifaires, chèques énergie et plafonnement avec prise en charge par "l'état" des différences... cela ne sert qu'à engraisser les multinationales/fournisseurs/spéculateurs)...
Aussi l'inverse de toutes ces solutions technologiques complexes qui vont "nous sauver" alors qu'on peut facilement démontrer l'échec à venir... comme la séquestration profonde du CO2, l'hydrogène vert, les nouveaux EPR... faisons simple, foisonnant et individuel pour le collectif... On n'est pas dans le monde des licornes mais où chacun participe selon ses capacités (donc plutôt Colibri :-) )
Vous dites que le V2G n'existera jamais... c'est hélas une vision encouragée par l'industrie car cela va justement vers une solution d'intérêt général... j'espère participer rapidement à des projets pour vous faire mentir dans quelques années... les possibilités sont tellement nombreuses et vertueuses qu'on se demande comment les détracteurs pourront arriver à les contrer !
Vous dites : " on peut facilement démontrer l’échec à venir… comme la séquestration profonde du CO2," Pourtant celle-ci est une nécessité , reconnue, et devrait dès lors s’imposer : voir la contribution de Mme Florence Delprat-Jannaud de l’IFP ( présentée dans les magazines « Transitions et Energies » et « Le monde de l’Energie). A noter que cela justifie l’utilisation de l’hydrogène bleu , rapide même si elle est temporaire, en attendant que les autres sources d’hydrogène ( pas seulement le vert) soient matures : https://youtu.be/JEVrfVDueTs . L’hydrogène est un vecteur d’énergie bien souvent préférable à l’électricité, ( dès lors réduisant son utilisation) : voir dans ce numéro l’article sur une ville future en Corée du sud.
Dixit : " on peut facilement démontrer l’échec à venir… comme la séquestration profonde du CO2," Pourtant celle-ci est une nécessité , reconnue, et devrait dès lors s’imposer : voir la contribution de Mme Florence Delprat-Jannaud de l’IFP ( présentée dans les magazines « Transitions et Energies » et « Le monde de l’Energie). A noter que cela justifie l’utilisation de l’hydrogène bleu , rapide même si elle est temporaire, en attendant que les autres sources d’hydrogène ( pas seulement le vert) soient matures : https://youtu.be/JEVrfVDueTs . L’hydrogène est un vecteur d’énergie bien souvent préférable à l’électricité, ( dès lors réduisant son utilisation) : voir dans ce numéro l’article sur une ville future en Corée du sud.
L'augmentation de la consommation, c'est de l'ordre de 1% par an et ça, malgré l'électrification des usages. C'est largement dans les cordes des industriels.
Le gros problème, c'est de remplacer les réacteurs nucléaires. L'industrie nucléaire est en ruine (d'où les 50%, c'est pas un objectif mais un aveu d'échec) et on a pas vraiment d'alternative (la production d'ENR est déjà au maximum).
À l'échelle européenne, et même si on arrive par miracle à sortir plus que la douzaine de réacteur programmés, ça veut dire plus de mines et plus usines. Il faut extraire plus de matières premières, les raffiner et les transformer en moyens de production pour mailler le continent. Mais ça, c'est pas gagné.
Entre les anti-tout et les postures idéologiques (on en a quelques spécimens plus hauts), va falloir un paquet de capital politique et des gouvernements qui ne se tirent pas dans les pattes comme c'est le cas actuellement au sein de l'UE. Et faut dire, l'Allemagne aide pas de ce côté là. Tant que c'est pas bon pour la balance commerciale ou l'industrie allemande, ça bloque à tout va. Mais bon, on peut espérer que ça change avec le passage des générations (ça coûte rien de rêver).
Bonne chance pour le V2G. C'est vraiment passionnant comme sujet et il y a beaucoup de potentiel (j'ai bossé quelques années dans la borne de recharge, c'était étudié déjà à l'époque mais l'infrastructure en était au tout début).
Ah, les info techniques existent maintenant :-)
Ma remarque portait sur la fin de votre commentaire estimant que 80% de l'énergie allemande va provenir du gaz (fossile j'imagine, puisque le reste est du « prout de licorne » pour vous), alors qu'ils visent un mix 100% renouvelable et que leur consommation de gaz est stable. Du grand n'importe quoi, comme les fanatiques du nucléaire savent nous le pondre, la bave aux lèvres, quand il s'agit de l'Allemagne.
Bon bah s'ils visent, c'est qu'on est sauvé. Heureusement que les Allemands sont la
Je ne pense pas que répondre une fois de plus change quoi que ce soit, mais si jamais vous avez retrouvé un pouls normal entre-temps, vous pourrez peut-être noter qu'il n'a été nulle part question d'une solution magique qui nous « sauverait », ni de décerner des prix de vertu à tel ou tel pays.
"ils visent un mix 100% renouvelable et que leur consommation de gaz est stable"
Il n'y a aucune contradiction ici.
méga-lol.
Non, je confirme qu'il n'y a aucune contradiction. Avec un peu de concentration, ça doit être dans vos cordes, courage.
Je ne comprends pas ce qui permet d'écrire « centrale à gaz fossile ».
Dans leurs projections, les Allemands prévoient de produire du méthane à partir d'hydrogène vert et d'utiliser ensuite ce méthane dans des centrales à gaz.
l'Allemagne va importer de l'hydrogène vert, vraisemblablement il proviendrait de France où l'on va construire de nouvelles centrales nucléaires pour en produire sans GeS.
En revanche l'Allemagne qui a tendance à donner son avis sur la production d'énergie et sur les gaz à effet de serre devrait parfois s'abstenir car effectivement comme l'explique l'article les futurs Centrale à Gaz émettent des GeS pour compenser l'intermittence des énergies renouvelables et l'abandon de leurs centrales nucléaires (d'ailleurs l'Allemagne a toujours eu l'habitude d'importer de l'électricité "nucléaire" venant de France...)
allemagne produit 49% de son electricite a partir du vent et du soleil. C est des milliards de tonnes de gaz en oins doc d importations en moins, d ou economies spectaculaires !!!!
Je serais très surpris que l'Allemagne importe de l'hydrogène de France, étant donné que la France va avoir elle-même de grosses difficultés avec sa production électrique (voir le rapport de RTE), mais vous avez probablement des sources ?
Par contre, l'Allemagne noue des partenariats avec le Maroc et la Namibie, oui.
Et dans le cas de méthane de synthèse, on a une production éelctrique bas carbone contrairement à ce que vous sous-entendez. C'est d'ailleurs une condition qui a été imposée pour que des centrales à gaz entrent dans la catégorie des énergies de transition dans la taxonomie européenne : émettre moins de 100g de CO2 par kWh.
Christophe .Ne le prenez pas mal. Le lobby nucleaire ( a l oeuvre dans ces commentaires )est tres efficace en France. Regardez le retard qu il a provoque dans les ENR. La françe doit meme payer une amende pour le retard dans le deploiement des ENR. c est dire.....
C'est beau de croire aux licornes.
C'est du niveau de Musk et de son starship à méthane qu'il espère ravitailler sur Mars...
Faire du methane avec de l'hydrogène "vert" (qui est une gabegie en soit) pour ensuite le brûler, le rendement final, c'est quoi ? 5%? =))
C'est dommage de ne pas avoir des réponses constructives, mais j'y suis habitué.
Le principe de ce que vous appelez une licorne est bien envisagé dans le rapport de RTE également. Le rendement doit être légèrement supérieur à 20%. Mais en France, cela concernerait une très petite partie de la production électrique (pas plus de 15TWh). Cela ne me semble vraiment pas pire que de produire 70% de notre électricité avec des centrales nucléaires dont le rendement est de 30%.
Quoi qu'il en soit, cela ne répond pas du tout à ma question :-(
Comparer le rendement d'un moyen de production et d'un moyen de stockage ne fait que peu de sens.
Il faut comparer le retour sur investissement énergétique sur la durée de vie si on veut vraiment comparer ce qui est comparable.
Mais si on compare purement l'aspect financier, le stockage par électrolyse est une voie sans issue (à l'heure actuelle, ça veut pas dire qu'il faille abandonner la recherche).
Électricité=>hydrogène, c'est un rendement de 33% max par électrolyse. Une centrale en cycle combiné (sans carbon capture), 55%. On ignore l'étape H2=>CH4 pour le moment. 18% de rendement max.
Pour rentabiliser un électrolyseur, il faut qu'il tourne 60% du temps.
Donc, il faut que le prix spot de l'électricité (quand les centrales à methane fonctionnent) soit 5.5x supérieur au prix moyen sur 60% du temps (pas le cas) et qu'on ait un surplus d'énergie pendant cette période (c'est le cas)
Dans la réalité, on est plus de l'ordre de 5% de rendement pour un cycle électrique -> H2 -> CH4 -> électricité. Donc le prix de l'électricité de sortie doit être au moins 20x plus chère que l'électricité d'entrée (ça ne prend pas en compte l'amortissement des installations).
Il vaut mieux avoir des STEP, des CAS ou des batteries qu'un stockage par méthane. À la limite, on peit passer par un réacteur Sabatier couplé à de la méthanisation comme à Morbach.
Bien entendu, c'est une solution envisagée. On ne peut pas savoir si on ne va pas trouver une solution technologique novatrice. Mais miser dessus, c'est jouer avec la chance (surtout quand on a déjà de quoi stocker). D'ailleurs, les estimations de RTE sont très conservatives pour ce genre de technologie futuristes (pour se permettre de les remplacer par autre chose en cas d'impasse technique).
Je n'ai compris ni ce que voulez comparer, ni pourquoi vous voulez les comparer. De plus, il ne s'agissait pas du rendement d'un moyen de stockage, mais bien du rendement d'une production, incluant un cycle de stockage/destockage.
L'aspect financier ne m'intéresse absolument pas. Ça, c'est uniquement affaire de convention. Vous pouvez très bien calculer les coûts ou les prix d'une autre manière. Mon sujet est comment avoir l'énergie disponible à peu près en temps voulu. Je ne cherche pas à gagner de l'argent :-)
Par ailleurs, le stockage par hydrogène et éventuellement méthane de synthèse n'est pas du tout en concurrence avec les batteries ou les STEP. Les batteries sont plus là pour stabiliser le réseau ou faire du très court terme, les STEP pour quelques heures voir une journée maximum et l'hydrogène est envisagé pour passer les rares périodes de plusieurs jours sans vent ni soleil. Naturellement, si vous isolez cette petite production d'électricité du reste, il va être difficile de la « rentabiliser financièrement ». Mais peut-être vous ai-je mal compris...
C'est vous qui comparez plus haut qui citez le rendement thermique d'une centrale en réponse à la remarque de votre interlocuteur.
Si vous ne voulez pas comparer sous l'aspect financier, il suffit de le comparer sous l'aspect énergétique sur le cycle de vie. Le EROI du power to gas est mauvais pour les raisons déjà citées. Son utilité ne change rien à ses résultats.
D'ailleurs, son utilité est plus que questionable. Une période sans vent et sans soleil à l'échelle de la France sur plus d'une journée, ça n'existe pas. Encore moins à l'échelle européene avec 3 façades maritimes distinctes et des régimes climatiques variés et suffisamment indépendants.
Pour le "coût" (en argent, en matériaux ou en équivalent énergie, c'est globalement la même chose) d'un stockage "longue durée" suffisant, on peut ajouter entre 6 et 10 fois la puissance installée en renouvelable ailleurs. Sur l'année 2022, on est jamais tombé sous 10% de solaire (1.5GW pour 15GW installés). Idem pour l'éolien, la production n'est jamais nulle (même si elle baisse fortement par période du fait d'une mauvaise répartition sur le territoire).
Comme je le disais, ça ne veut pas dire qu'il faut arrêter la recherche, on est jamais à l'abri d'une surprise. Mais en l'état, ce n'est pas une solution de stockage envisageable comparée aux alternatives. Au mieux, c'est une solution marginale pour alimenter l'industrie en hydrogène/méthane ou pour certains systèmes de chaleur qui n'ont pas d'impératifs de temps sur la durée
Je ne sais toujours pas de quel rendement vous me parlez, désolé. Une personne m'a parlé du rendement du power-to-gaz-to power. je signale juste que le rendement de la source primaire à l'électricité finalement consommée est de l'ordre de 30% avec une centrale nucléaire, de l'ordre de 30% avec énergie renouvelable - hydrogène - pile à combustible et de l'ordre de 20% avec énergie renouvelable - méthane de synthèse - électricité. Ceci ne prend pas en compte le fait que l'on peut valoriser les pertes dans des réseaux de chaleur. Quel est votre problème ?
Je ne vois pas ce que le EROI apporte à la question. Naturellement, il est mauvais.
Une période sans vent ni soleil, on vient d'en connaître une belle au mois de décembre. Je vous recommande les 49eme et 50eme semaine de l'année dernière pour vous faire une idée. Non, le vent n'est jamais nul, évidemment. Mais pas loin. Si vous avez une alternative, je veux bien, mais pour l'instant je n'en connais pas.
Désolé, j'avais mal compris votre propos. Effectivement, 30% sur un cycle total avec pile à combustible.
Mon problème, c'est qu'outre le rendement (il vaut mieux récupérer 30% du surplus que rien du tout), il faut pouvoir rentabiliser (que ce soit économiquement ou énergétiquement) le système de stockage. Sans ça, on consomme plus d'énergie que de simplement perdre le surplus en deconnectant les unités excédentaires du réseaux. Mais il est vrai que dans certains cas, cet excès peut se justifier par des contraintes de stabilité du réseau ou d'alimentation. J'espère me tromper mais je doute que ça devienne un jour un moyen de stockage utilisé de façon globale. Je vois difficilement comment le stockage pourrait être privilégié par rapport à plus de puissance installée quand on voit la variété météorologique européene. Il y a bien trop de paramètres qui impacte négativement cette technologie. Mais je n'ai pas la science infuse et on est jamais à l'abri d'une decouverte.
Par contre, je ne trouve pas que le mois de décembre soit si catastrophique. Certes, nous sommes loin des valeurs usuelles mais une production minimale de 12% (en pic) pour le solaire et de 8% pour l'éolien (11% de moyenne sur S50, le plus bas), c'est pas si mauvais que ça. Surtout quand on tient compte du manque d'implantation dans la vallée du Rhône, l'absence totale en Aquitaine et le manque cruel de parcs offshore.
Je n'ai pas non plus la science infuse et étant donné les infrastructures nécessaires, je serais pur qu'on accepte de temps en temps d'entrer en mode dégradé plutôt que d'avoir des dizaines de centrales thermiques mobilisées quelques jours par an. Mais si on regarde les semaines 49 et 50, éolien et solaire ensemble n'ont pas produit 1/7eme de l'électricité allemande, alors qu'ils vont devoir augmenter sensiblement cette production pour décarboner leur mix énergétique. Surcapacités et foisonnements ne suffiront jamais.
Pour info l'hydrogène est déjà un combustible, et il faut plus d'énergie pour "l'extraire" de l'eau (électrolyse) que ce qu'il n'en rendra à la combustion. L'utiliser ensuite pour faire du méthane consome également énormément d'énergie. A moins de réinventer la thermodynamique au pays des licornes, le rendement global est en fait quasiment négatif... Surtout si on ajoute l'énergie nécessaire pour fabriquer le béton, l'acier et les pales jetables des éoliennes....
Sinon effectivement une centrale nucléaire produit effectivement 35% d'une énergie colossale et ce sans CO2 et quasiment sans déchets. Pourquoi faire du nucléaire qui marche depuis 70 ans alors qu'on peut tenter des idées débiles qui ne marcheront jamais ?
Pour info aussi, la centrale à méthane hypothétiquement "vert" ou même à hydrogène "vert" à aussi un rendement thermodynamique de 35%..... C'est la meme turbine hein...
Vos « informations » n'en sont pas, mais merci pour l'effort.
Quant à votre question sur le nucléaire : les scientifiques du monde entier ont ce genre d'idées « débiles » parce qu'il produit aujourd'hui moins de 3% de l'énergie finale mondiale et pourra au mieux doubler cette production d'ici 2050 selon l'AIEA elle-même. L'AIEA est probablement un repère de débiles comme les autres agences d'expertise, mais a priori, baisser la conso d'énergie de 94%, risque de ne pas se faire sans douleur.
Que les centrales a gaz (fusse-t'il du prout de licorne) et les centrales nucléaires utilisent les même turbines, et ont donc le même rendement, ce n'est pas une information, c'est une réalité technique....
Donc autant utiliser la source d'énergie thermique primaire la plus puissante et au meilleur rendement global possible en premier lieu, et ce n'est absolument pas l'hydrogène "vert" ou le méthane de licorne.
Si l'énergie nucléaire n'est pas plus rependue c'est a cause de l'investissement colossal et sur le long terme nécessaire, que peu de pays peuvent se permettre. Pas même les communistes chinois qui se prennent pour les rois du monde mais crament plus de charbon que le reste du monde réunit...
Les centrales à gaz et les centrales nucléaires n'utilisent pas les mêmes turbines. Le rendement moyen (chaleur - électricité) varie de 30 à 35%
Une centrale nucléaire utilise une turbine à vapeur à haute pression et à multi-étages.
Une centrale à gaz, aussi appelée centrale à cycle combiné utilisé une turbine à gaz alimentée par les gaz d'échappement de la combustion. Ces gaz sont ensuit réutilisés pour produire de la vapeur et alimenter une turbine à vapeur (différente d'une centrale nucléaire en règle générale). Le rendement moyen varie de 35 à 55% pour ce genre de technologie.
Dire que les deux utilisent des turbines, c'est comme dire qu'un avion est un hélicoptère car les deux volent.
Il se peut que vous ne soyez pas francophone et je ne voudrais pas être trop abrupt, mais vous avez écrit : « Pour info aussi, la centrale à méthane hypothétiquement “vert” ou même à hydrogène “vert” à aussi un rendement thermodynamique de 35%….. C’est la même turbine hein…». « Pour info » est généralement l'abréviation de « Pour information », il est donc amusant que vous entamiez sur un ton agressif et donc ridicule en me reprenant pour m'informer de ce qu'il ne s'agit en fait pas d'une information, après l'avoir présentée comme telle vous-même. D'autant plus que votre argument est qu'il s'agit d'une « réalité technique », comme si l'un excluait l'autre.
Bref, vous m'avez l'air d'un vilain garçonnet qui a très envie de montrer qu'il est en colère, mais qui n'a malheureusement pas beaucoup d'arguments à faire valoir.
Votre dernier paragraphe n'est pas plus cohérent que le reste, puisque vous expliquez pourquoi le nucléaire n'est pas plus utilisé (et en oubliant au passage le petit souci sur les réserves d'uranium, mais vous n'êtes pas à cela près), ce qui ne change naturellement rien au problème : le nucléaire produit très peu. Beaucoup trop peu.
Les ingénieurs et scientifiques n'ont pour l'instant que des idées débiles, mais nous sentons que vous allez leur apporter vos lumières et que tout cela va s'arranger...
Condescendance de Christophe....pas très constructif dommage
laule.
C'est con que la mauvaise foi n'est pas une énergie, parce que sinon, avec les anti-nucléaires, on sauverait le monde ^^'
Allez salut. Retournez donc chassez la licorne avec Merkel pour en extraire leurs prouts.
PS: e=mc² . C'est un carré, le truc à la fin... Voila qui coupe court à l'affirmation que le nucléaire produit peu XD
C'est moi que vous traitez d'anti-nucléaire ? Parce que je vous rappelle simplement des chiffres bien connus ? Le degré de fanatisme atomique de certains est vraiment consternant.
Chiffres bien connu qui s'appliquent autant aux centrales nucléaires qu'aux centrales brûlant du prout de licorne recombiné a base d'hydrogène "vert", effectivement.
C'est de la thermodynamique sérieuse et sévère, on ne rigole pas avec ces chiffres. Et ils sont en défaveur de la filière "prout de licorne", désolé.
(après je conçoit, c'est mignon de réver)
Le chiffre dont je parle est la production nucléaire, à savoir mins de 3% de l'énergie finale mondiale, c'est à dire un petit peu plus que que dalle. Pas de problème sur le reste, si ce n'est que cela ne change strictement rien au problème. C'est du même niveau que les gars qui nous expliquent qu'une centrale nucléaire prend moins de place que des anneaux solaires. Oui, bonhomme, et alors ?
Et je ne rêve pas du tout, mais vraiment pas du tout quand je vois l'avenir proche qui va nous tomber sur le coin de la figure. Et encore moins quand je sors d'un « échange » de ce niveau.