Centrales solaires au-dessus des cultures : pourquoi ces paysans veulent l’interdire


Centrales solaires au-dessus des cultures : pourquoi ces paysans veulent l’interdire

Une centrale solaire en agrivoltaïsme à Étoile-sur-Rhône / Image : Révolution Énergétique.

L’agrivolatïsme est-il réellement bénéfique pour les agriculteurs, ou est-ce un cadeau fait aux énergéticiens ? Dans le monde agricole, la question fait encore débat, alors que le décret concernant l’encadrement de cette pratique devrait bientôt être publié.

Alors que le décret visant à encadrer le développement de l’agrivoltaïsme en France devrait bientôt être publié, la Confédération Paysanne a réaffirmé son engagement contre cette pratique qui, selon le syndicat, « est incompatible avec la souveraineté alimentaire et l’agriculture paysanne ». Pour justifier cette position, la Confédération Paysanne avance de nombreux effets délétères comme l’artificialisation des terres, la concurrence entre production énergétique et la production alimentaire, la précarisation des baux ruraux ou encore l’atteinte à la biodiversité.

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À l’origine, la mise en place de ce décret était pourtant censée encadrer la pratique de l’agrivoltaïsme pour protéger la production alimentaire. Il est ainsi mentionné que l’installation solaire devra « rendre des services à la parcelle agricole » grâce, par exemple, à l’amélioration du potentiel et de l’impact agronomique, à une adaptation au changement climatique en évitant, notamment, les surchauffes en été, ou encore à la protection contre les aléas comme la grêle ou la neige. Afin de certifier cette contribution au rendement agricole, une perte limitée de rendement a été fixée, à savoir 10 % de moyenne pluriannuelle.

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Le taux de couverture au cœur des débats

Néanmoins, c’est justement ce chiffre qui pose problème. Plusieurs fois critiqué, notamment par l’INRAE, le contrôle des installations par le biais du rendement est difficile à appliquer, notamment du fait de la rotation des cultures et d’autres facteurs comme la météo qui font varier le rendement des parcelles.

L’INRAE et le syndicat Jeunes Agriculteurs plaident ainsi pour la définition d’un taux de couverture maximale par parcelle, une donnée beaucoup plus facile à contrôler. Mais c’est là que le bât blesse. Quand l’INRAE indique qu’une perte de rendement et de qualité de la culture a lieu dès 25 % de taux de couverture, le projet de décret évoque plutôt des taux de couvertures proches des 40 % en fonction des technologies employées, et même au-delà pour les puissances inférieures à 10 MW, laissant craindre une baisse drastique de rendement pour les agriculteurs. Dans les mois qui viennent, des taux limite de couverture pourraient être ajoutés au décret par le biais d’un arrêté. Compte tenu de leur importance capitale, nul doute que ces valeurs feront l’objet de débats tout au long de l’année 2024.

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