L’utilisation de charbon dans les centrales électriques européennes a chuté de 19 % au cours des 6 premiers mois de l’année. En Amérique, malgré un supporter de poids en la personne du président Trump, les centrales au charbon ferment les unes après les autres : plus de 20 pendant la seule année 2018. En Asie, par contre, plusieurs pays comme la Chine et l’Inde continuent malheureusement à investir dans le charbon pour leur production d’électricité.
Gros émetteur de CO2, le charbon reste dans le monde la première source d’énergie pour la production d’électricité. Mais dans de nombreux pays, son déclin est amorcé. 4 des 7 puissances du G7 ont déjà annoncé la fermeture de toutes leurs centrales au charbon d’ici 2030 : France, Italie, Canada et Royaume-Uni. L’Allemagne qui est le plus gros utilisateur de charbon en Europe s’est fixé le même objectif pour 2038, mais de nombreuses voix s’élèvent dans le pays pour réclamer une « sortie du charbon » plus rapide. La part du charbon dans la production électrique allemande a déjà chuté d’une dizaine de % depuis le sommet atteint en 2013. Une réduction qui s’est accélérée au 1er trimestre de cette année, puisqu’une baisse de 22% par rapport à l’année précédente a été enregistrée. Le Japon est le seul de ce « club des 7 pays riches » à projeter la construction de nouvelles centrales au charbon.
Aux Etats-Unis, l’administration Trump se montre ouvertement favorable au maintien de la filière charbon. Elle a par exemple aboli le Clean Power Plan concocté par Barack Obama qui visait en particulier à réduire les émissions des centrales au charbon. Malgré cela le déclin du charbon s’y poursuit au profit du gaz naturel et des énergies renouvelables, financièrement plus rentables. Depuis 2010, 40% des capacités de production électrique au charbon des USA ont fermé ou annoncé leur fermeture. En 2018, la moitié des 45 centrales au charbon fermées dans le monde l’ont été dans ce pays alors que depuis l’arrivée de Trump à la Maison Blanche, une seule nouvelle centrale au charbon a ouvert, en Alaska.
« La tentative du gouvernement Trump de maintenir en vie une industrie obsolète s’avère futile : depuis qu’il est entré en fonction, plus de cinquante centrales au charbon ont fermé », a déclaré un responsable de la campagne Beyond Carbon, financée par le milliardaire new-yorkais Michael Bloomberg, lequel a décidé de consacrer 500 millions de dollars de sa fortune à liquider le charbon aux USA d’ici 2030.
Le début de la fin du charbon en Europe
En Europe, le recours au charbon dans les centrales électriques a fortement baissé pendant la première moitié de cette année: 19 % en moyenne. « 2019 marque le début de la fin du charbon comme source d’énergie en Europe », constate Dave Jones, un analyste du think thank Sandbag, basé à Londres. La perte de cette production a été remplacée pour moitié par les énergies renouvelables, alors que l’autre moitié a été compensée par les centrales au gaz. « Les chutes les plus importantes sont enregistrées dans les pays qui encouragent l’éolien et le solaire et ont planifié une sortie du charbon » ajoute-t-il. Mais une baisse est observée dans presque tous les pays de l’Union européenne qui exploitent encore des centrales au charbon. Seules la Bulgarie, la Slovénie et l’Autriche ont relevé une légère hausse de l’utilisation du charbon.
Si cette tendance se poursuit au 2e semestre 2019, Sandbag estime que les émissions de CO2 de l’Europe pourraient être réduites de 65 millions de tonnes sur l’année, ce qui correspond à une diminution de 1,5 % par rapport à 2018.
Avec une baisse de production des centrales au charbon de 75 % de janvier à juin, le résultat de la France est particulièrement remarquable. Seule l’Irlande, avec 79 % a fait mieux. Mais en termes absolus cette « performance » française n’est pas significative. Les 4 dernières centrales encore en service dans l’Hexagone n’ont en effet produit qu’environ 1 % de l’électricité consommée dans le pays en 2018. Comme on le sait, le gouvernement a programmé leur fermeture d’ici 2022.
L’effort du Royaume-Uni pour réduire la production de ses centrales au charbon est particulièrement remarquable. Alors que leur part dans le mix électrique d’outre Manche était encore de 40 % en 2012, elle a chuté à moins de 5 % en 2018. Cette baisse s’est encore poursuivie au cours du premier semestre 2019, avec une chute de 65 %. Pendant 2 semaines au mois de mai, le réseau électrique anglais s’est passé complètement du charbon, ce qui n’était encore jamais arrivé depuis le début de la révolution industrielle au 19e siècle.
En valeur absolue c’est toutefois en Allemagne que la réduction de la production des centrales au charbon a été la plus importante. Les centrales allemandes fournissent en effet encore le tiers de l’électricité produite par le charbon dans l’UE. Avec une diminution de 22 % de leur activité, leur contribution aux efforts européens de réduction des émissions de CO2 a donc été prépondérante.
Le charbon est remplacé par le vent, le soleil et le gaz
La moitié de la chute de production des centrales européennes au charbon a été remplacée par des éoliennes et des installations solaires, et l’autre moitié par les centrales au gaz. Dans l’Union, la quantité d’électricité produite par les centrales au charbon s’est réduite d’environ 50 TWh, contre une augmentation de 30 TWh de la production éolienne et solaire et de 30 TWh de la production de gaz.
Dans l’est de l’Europe, la réduction de la part de l’électricité générée par le charbon a été beaucoup moins importante en raison du déploiement quasi nul des énergies éoliennes et solaire. Seules 5% des capacités éoliennes et photovoltaïques installées dans l’UE en 2018 l’on été dans les pays de l’Est. Sur les 17.000 MW de nouvelles installations de production d’électricité renouvelable construites l’année dernière, la Pologne n’a installé que 39 MW, la République tchèque 26 MW, la Roumanie 5 MW et la Bulgarie 3 MW (soit l’équivalent d’une seule grande éolienne).
Toujours la première source d’électricité dans le monde
Malgré ces bonnes nouvelles venues d’Amérique et d’Europe, il faut bien admettre que la houille est toujours la première source d’énergie pour la production d’électricité dans le Monde. « De nombreuses économies en développement considèrent le charbon comme important pour leur développement économique en raison de sa disponibilité et de son coût relativement bas », constate l’AIE ( Agence internationale de l’énergie ). La Chine et l’Inde continuent à investir massivement dans le charbon pour leur production d’électricité, mais d’autres pays asiatiques comme l’Indonésie, la Malaisie, le Pakistan, les Philippines et le Vietnam suivent leur exemple. Or, pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris (COP 21), les pays développés comme ceux du G7 et de l’Europe devraient se passer de charbon d’ici 2030, la Chine d’ici 2040 et le reste du monde d’ici 2050.
Rentabilité en berne
L’argument économique pourrait jouer un rôle salvateur. D’après une enquête du think tank Carbon Tracker, plus de 40 % des centrales au charbon de la planète ne sont pas rentables et cette proportion pourrait atteindre 70 % en 2040. Ces experts estiment que d’ici 2030, il sera moins coûteux de produire de l’électricité par les énergies renouvelables que par 96 % des centrales au charbon existantes ou en projet.
Sources :
The Great Coal Collapse of 2019 (étude du think tank Sandbag)
42% of global coal power plants run at a loss (étude de Carbon Tracker)
Commentaires
Alors que le solaire photovoltaïque fait encore des progrès énormes en terme de rendement proche de 35 % atteins , il est patent que les nouveaux investissements dans le charbon seront de moins en moins retable dans les pays bénéficiants de soleil. Mais c’est la décentralisation de la production localement qui va faire le plus souffrir le charbon, l’autoconsommation et la symbiose avec la mobilité électrique qui va l’achever a terme. Qui va prendre le risque d’investir encore dans le charbon pas grand monde. Mais le plus difficile avec le charbon c’est les centrales actuelles s’ il n’y a pas la pression localement pour les fermer comme en Australie.
Le coût de l’eolien lui aussi est capable à lui seul presque de remplacer les capacités du charbon mais il faut toujours assurer l’intermittence par un mixte énergétique et du stockage c’est le sens de l’histoire qui précipite jour après jour.
https://tecsol.blogs.com/mon_weblog/2019/08/interview-laetitia-brottier-lautoconsommation-délectricité-solaire-une-source-de-valeur-qui-va-révél.html
https://tecsol.blogs.com/mon_weblog/2019/08/fraunhofer-ise-établit-deux-records-pour-lefficacité-des-cellules-solaires-monolithiques-à-triple-jo.html
https://youtu.be/N_DUArvLO-U
Le problème du stockage est un fantasme, le besoin en énergie c'est l'activité économique et elle s'exerce de jour lorsque le Soleil est levé. Et le solaire n'est pas intermittent, il est variable mais produit tant qu'il y a de la lumière. Entre un ciel complétement bleu et sec à Narbonne et un ciel chargé au point de ne pas pouvoir localiser exactement la position du Soleil la production ne baisse que de 73% pour la même surface de PPV et c'est le pire des cas relevé 830 et 220 KW. Un ciel chargé de nuages diffus, le cas le plus fréquent ici quand il n'est pas bleu c'est 560 KW soit - 33%.
La production solaire donc capable d'assurer le besoin de l'activité économique et la nuit, on n'a besoin de presque rien, considérablement exagéré par les détracteurs des productions variables, les ballons d'eau sanitaire, comme la recharge des voitures, c'est le jour que ça doit se faire.. En ajoutant l'éolien, dont la courbe de production dans le temps comble parfaitement la production solaire :
https://www.connaissancedesenergies.org/electricite-etat-des-lieux-sur-le-developpement-des-principales-filieres-renouvelables-180919?utm_source=newsletter&utm_medium=fil-info-energies&utm_campaign=newsletter/le-fil-info-energies-19-sept-2018
le besoin de stockage n'est plus qu'une aimable plaisanterie, une simple affaire de petitds trains qui dévalent des pentes avec une efficacité 2,5 fois supérieur aux steps de barrages qui de plus inondent des vallées fertiles et expulsent les occupants.