La batterie de Waratah en Australie / Image : Akaysha Energy.
Le succès de la transition énergétique passera par le développement de moyens de production d’énergie renouvelable et le déploiement massif de systèmes de stockage d’électricité. Cet adage est encore plus vrai en Australie, puisque le pays ne peut compter sur des interconnexions pour stabiliser son vaste et fragile réseau. Pour répondre à ces contraintes, le développeur Akaysha Energy s’apprête à mettre en service l’une des plus grandes batteries stationnaires au monde, à une centaine de kilomètres au nord de Sydney.
Une nouvelle batterie géante est sur le point d’être mise en service, en Nouvelle-Galles du Sud. D’une puissance de 850 MW pour une capacité de stockage de 1 680 MWh, cette BESS aura de quoi rivaliser avec celle de Moss Landing en Californie, l’actuelle plus grande batterie de stockage au monde. Appelé Waratah Super Battery, ce système de stockage est composé de 2 592 batteries de type LFP, et a été construit sur le site de l’ancienne centrale à charbon Munmorah Power Station. Celle-ci, d’une puissance de 1 400 MW, a été détruite en 2018.
Stabiliser le réseau, une priorité absolue en Australie
Cette nouvelle batterie, aux dimensions hors norme, témoigne de l’importance donnée au stockage de l’électricité et à la stabilisation du réseau dans le cadre de la transition énergétique. La situation géographique de l’Australie lui confère de solides avantages pour réussir cette transition avec d’immenses espaces propices notamment au développement de centrales solaires. Mais le pays étant quasiment un continent à lui tout seul, il a aussi des inconvénients majeurs : le réseau y est peu performant et les interconnexions avec d’autres pays quasi inexistantes, malgré des projets en cours.
Ainsi, le pays ne peut compter que sur lui-même pour développer des moyens de production d’énergie renouvelable sans déstabiliser le réseau. En Nouvelle-Galles du Sud, État où se trouve Sydney, la déconnexion des centrales à charbon se fait à mesure que des systèmes de stockage de l’énergie sont mis en place. La nouvelle batterie Waratah Super Battery est ainsi qualifiée de Shock Absorber (absorbeur de choc), et aura pour rôle de protéger le réseau d’aléas comme les incendies ou les orages. Le développeur du projet, Akaysha Energy, a d’ailleurs signé un contrat de « système de protection de l’intégrité du réseau » (SIPS) avec le gestionnaire de réseau local Transgrid.
Commentaires
Tout le monde sait que la production du solaire est comprise entre 8h et 18h (cela ne coupe pas tout à fait la journée en 2 périodes égales, la "nuit" est plus longue).
Il se trouve que sur cette période (8h-18h), c'est la moitié de la consommation électrique de la journée (le temps de "nuit" est plus long mais avec une consommation plus faible, donc au final cela s'équilibre).
En hivers on a des valeurs de consommation plus élevées et de production plus faible mais globalement le même ratio.
Quel est le rapport avec cette batterie me direz-vous?
Si on utilise cette batterie avec des panneaux solaires, il faut que la moitié des panneaux soient utilisés la journée pour recharger les batteries pendant que l'autre moitié envoie sur le réseau, on a ainsi une injection constante sur le réseau pendant 24h.
Si on installe cette batterie avec la centrale de Cestas, qui produit 1000MWh par jour, alors la moitié (500MWh) est stockée en journée, cad 1/3 de la batterie. Le reste de la capacité peut être utilisé pour couvrir les jour moins productifs, mais il faut ensuite attendre un jour de consommation moins importante pour la recharger (ex : le dimanche) ; certainement cette taille de batterie est trop grosse pour cette centrale seule.
Et même si cela peut marcher comme dans cet exemple, rien ne dis que ce soit possible à l'échelle d'un grand pays.
NB : ces calculs sont des ordres de grandeurs et des moyennes, donc qui ne prennent pas en compte de nombreux facteurs (différence de consommation suivant les jours ou les saison, rendement des batteries...).
NB2 : ce scénario est surtout valable dans les réseaux avec très forte proportion de solaire.
Le secteur du stockage est à suivre de près et on en rate une bonne part en France faute comme souvent d'anticipation
Il y a environ 70 types de stockage sur quelques 300 répertoriés, en cours de déploiement dans le monde.
Le stockage mondial d'énergie devrait augmenter de 636 % d'ici 2033 pour ajouter près de 2 789 GWh (926 GW de capacité) (total 1 085 GW soit 3 147 GWh) - WoodMac Global Market Outlook Update Q2 2024
Le déploiement mondial en 2023 a atteint une croissance de 162 % par rapport à 2022, installant 45 GW
Bien qu’impressionnante, la croissance du stockage ne représente que le début d’un marché multi-TW
Le coût du stockage a chuté de 99 % au cours des 30 dernières années.
1) Pas mal aussi le stockage d'hydrogène en Allemagne pour environ 756.000 MWh :
Allemagne : conversion d’une caverne de gaz naturel en stockage d’hydrogène dans la région de la Saale par VNG Gasspeicher GmbH
Avec une capacité de 46 millions de mètres cubes (Nm³) d’hydrogène, c'est la première caverne de cette taille en Allemagne
Le pays vise à produire 33 à 50% de ses besoins en hydrogène sur son territoire.
Cela pourrait réduire les importations d’énergie fossile de 70 à 30 %.
Il s’agit également de créer de la valeur dans la région.
Un réseau central d’hydrogène planifié reliera les points focaux de la production, de la consommation et du stockage d’hydrogène et sera achevé d’ici 2032.
L’Allemagne a également adopté une stratégie d’importation d’hydrogène vert, le ministère de l’Économie (BMWK) s’attendant à ce qu’environ 50 à 70 % de la demande soit satisfaite par les importations d’ici 2030.
L’hydrogène produit à partir d’électricité renouvelable est considéré comme essentiel pour décarboner certains processus industriels et pour le stockage d’énergie renouvelable à grande échelle, contribuant ainsi à rendre l’économie neutre pour le climat.
https://www.cleanenergywire.org/news/german-govt-co-funds-conversion-natural-gas-cavern-hydrogen-storage
2) Et pour rappel, intéressant aussi le stockage sodium-ion de la Chine qui va encore en faire dégringoler les prix captant une part du marché des parcs solaires, éoliens et autres
Et c'est également le chinois CATL qui détient 80% du marché des batteries sodium-ion (et autres), le français Tiamat va devoir s'accrocher !
https://www.pv-magazine.fr/2024/07/05/la-plus-grande-batterie-sodium-ion-au-monde-entre-en-service/
Merci pour ces informations chiffrées et détaillées.
Vous devriez proposer d'écrire des articles sur Révolution Énergétique, on en apprend plus avec vos commentaires que la plupart des articles...
Après, vous n'avez peut-être pas envie de subir les commentaires ineptes de karim et bouboul ? on peut comprendre...
C'est bien ces photos, on peut constater le vrai visage des enr: des éoliennes qui saturent l'horizon, des champs couverts de panneaux, et d'autres champs couverts de conteneurs de batteries hautement inflammables qu'il faut refroidir avec des gros ventilateurs. Mais ça ne suffira même pas, cette giga-batterie n'a que 2h de stock, il en faudrait au moins 100x plus.
Et contrairement à ce que vous écrivez la fermeture des centrales charbon n'est possible que par leur remplacement par des centrales gaz ou bois.
Le ministre travailliste de l'environnement a d'ailleurs annoncé il y y a qurlques semaines le lancement d'un programme de construction de nouvelles centrales gaz.
Vous ne devez pas être le neutron le plus rapide du réacteur, vous semblez ne rien comprendre au rôles d'une batterie !
Une batterie réseau telle que celle qui est présentée ici ne prend absolument pas en compte l'origine de l'électricité qu'elle stocke et fait souvent 2 cycles par jour, une charge "solaire" la journée pour injecter en début de soirée, et un charge nocturne (lors du creux de consommation ) pour injecter en début de matinée. L'implantation de ces batteries sur le site d'anciennes centrales, ou même de centrales en fonctionnement permet des frais de connexion particulièrement faibles.
La croissance de ce marché est actuellement extrêmement rapide, de l'ordre de 60 % par an et 1 TWh de stockage est attendu vers 2028
Chatgpt raconte n'importe quoi comme toujours.
Les enr ne sont absolument pas rentables (la preuve elles ont besoin de subventions et de coûteuses batteries), et en aucun cas une batterie ne peut vous affranchir de l'abonnement au réseau.
Toujours pas compris que les 2h sont juste le rapport entre ce qui est stocké et le flux possible? On peut très bien l'utiliser moins fortement mais sur 8h ou 2 jours.
Sauf que pour compenser l'intermittence des enr il faut vider le stock à grande puissance puisque la production des enr tombe régulièrement à zéro...
nope. solaire et éolien à 0 c'est très rare. Sans hydro, biomasse ou intercos en plus vous cherchez une aiguille dans des milliers de bottes de foin
Hier à 7h l'éolien allemand était à 5% de sa capacité théorique et le solaire à 3%.
Donc absolument pas 0. Il y avait aussi de l'hydro, de la biomasse, du biogaz, des imports grâce aux intercos.
Je vais demander à votre patron qu'il ne vous verse que 5% de votre salaire, pas sûr que ce soit absolument différent de 0.
L'hydro je n'y suis pas opposé, par contre la biomasse est une aberration puisque ça dégage autant de co2 que le charbon et qu'il faut des années pour reconstituer ce qui a été brûlé en 1 journée.
Et en effet heureusement que l'Allemagne peut importer des GW de nucléaire français et de charbon polonais grace aux interconnexions :)
Donc vous ne comprenez pas ce qu'est de la biomasse bien gérée.
Quant aux interconnexions, ce serait bien de savoir que l'Allemagne importe majoritairement des EnR.
Source?
elle importe ce qu'elle peut, donc la plupart du temps pas des enr.
En arrière plan dans l’image la centrale à gaz ”Colongra power station” avec ses 4 tranches pour un total de 667MW.
https://en.wikipedia.org/wiki/Colongra_Power_Station