Comme la plupart des constructeurs de voitures électrifiées, Toyota cherche à verdir son image concernant la fin de vie des batteries. La marque japonaise annonce la mise en service d’un système de stockage stationnaire d’électricité à partir de batteries usées extraites de ses véhicules. Principale originalité : différentes chimies sont mélangées, du bon vieil accumulateur au plomb à la moderne batterie lithium-ion.
De nos jours, la quasi-totalité des batteries de voitures électriques, hybrides et hybrides rechargeables sont recyclées dans des usines spécialisées. Entièrement démantelées, leurs éléments sont triés et expédiés vers des sociétés de traitement adaptées. 98 % des matériaux contenus dans une batterie sont recyclés en matières brutes, qui servent ensuite à fabriquer des objets et appareils neufs.
Seule une infime partie des batteries usagées est dirigée vers la filière du réemploi, plus écologique. Aussi appelée « seconde vie », elle consiste à réutiliser une vieille batterie sans passer par l’énergivore recyclage. Les accumulateurs sont simplement ouverts pour récupérer les cellules. Celles-ci sont testées individuellement pour ne conserver que les moins dégradées.
À lire aussi Notre visite au cœur d'une usine de recyclage de batteries en FranceCar, même usées, la plupart des batteries peuvent continuer à stocker suffisamment d’énergie pour alimenter une maison, une entreprise, voire contribuer à stabiliser un réseau électrique lorsqu’elles sont associées à grande échelle. Ces batteries de seconde vie sont considérablement moins couteuses que des batteries neuves, tant sur le plan financier qu’environnemental.
Une batterie de 1 260 kWh pour 485 kW de puissance
Et en ce sens, Toyota vient d’annoncer la réalisation d’une première batterie stationnaire fabriquée à partir de vieux accumulateurs, notamment récupérées sur des Prius et Rav4 hybrides. La capacité du système s’élève à 1 260 kWh, soit l’équivalent de 24 batteries de Renault Zoé dernière génération.
La méga-batterie peut délivrer 485 kW de puissance, ce qui est très faible à l’échelle d’un réseau électrique, mais particulièrement pertinent si associé à une station de recharge ultra-rapide pour véhicules électriques, par exemple. Dans cet usage, le système permet de réduire la sollicitation brutale du réseau lorsqu’un véhicule se branche, voire d’accumuler une production solaire ou éolienne adjacente.
À lire aussi Les 3 plus grands sites de stockage d’électricité du mondeL’équivalent de la consommation annuelle de 13 foyers japonais
La principale originalité de la batterie seconde vie dévoilée par Toyota reste le mélange d’accumulateurs de différentes chimies dont le niveau de dégradation n’est pas égal. On y retrouve des batteries lithium-ion, Nickel-Métal-Hydrure (NiMH) et même des modèles au plomb, très certainement des batteries auxiliaires 12 V.
Le constructeur automobile, qui s’est associé au fournisseur d’électricité japonais Jera, promet également un système de conversion DC-AC à faibles pertes. Installée dans la centrale à cycle combiné gaz de Yokkaichi (585 MW) près de Nagasaki, la batterie déstockera un total de 100 MWh chaque année, selon Toyota. C’est l’équivalent de la consommation annuelle moyenne d’électricité de 13 foyers japonais.
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Article intéressant, mais comment s’équilibre le tout? On pourrait l’envisager sur un site de recharge publique, comme un parking de collectivité?