La startup française Lancey Energy Storage a développé un radiateur intelligent doté de capteurs. Ceux-ci détectent par exemple si des personnes sont présentes dans la pièce ou si une fenêtre est ouverte. Sa capacité d’apprentissage lui permet de s’adapter automatiquement aux habitudes des occupants, à la météo ainsi qu’aux caractéristiques thermiques du bâtiment. Cerise sur le gâteau, ce radiateur est également équipé d’une batterie de stockage qui se charge pendant les heures creuses ou par l’installation photovoltaïque et restitue l’énergie pour alimenter le radiateur pendant les heures de pointe.
« A l’origine de la création de Lancey, il y a un défi : celui de démocratiser le stockage décentralisé », explique Raphaël Meyer, le CEO de l’entreprise et docteur en ingénierie thermique. « Notre objectif initial, qui est d’ailleurs toujours le même aujourd’hui, était de permettre les retours sur investissement les plus rapides pour les équipements nécessaires à la transition énergétique comme les panneaux solaires, les stockages d’électricité et les systèmes de chauffage performant ». Mais à cause du prix de l’investissement, des coûts d’installation et des pertes d’énergie dans une batterie pendant la charge et la décharge, « la rentabilité des solutions de stockage domestique est souvent difficile à trouver » poursuit le jeune patron.
En embarquant une batterie et un micro-onduleur dans un radiateur électrique, Lancey propose une solution à ces difficultés : l’investissement est réduit grâce à la mutualisation de l’électronique et de la connectivité de la batterie et du radiateur, le coût d’installation de la batterie est dilué dans celui du radiateur et enfin les pertes de chaleur de la batterie sont valorisées par le radiateur.
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Rien de commun avec les « grille-pains » énergivores
« Nous sommes le premier radiateur du marché à être Linky compatible » nous confie fièrement Raphaël Meyer. Une sorte de clé USB installée dans ce compteur intelligent lui permet de communiquer avec le radiateur et de lui envoyer en temps réel les informations sur le prix de l’électricité. Du coup, la batterie peut se charger automatiquement au moment où celui-ci est le plus bas. Cela permet de bénéficier de façon optimale de la différence de prix entre l’électricité fournie pendant les heures creuses ou les heures pleines.
En outre ce radiateur « intelligent » est connecté à des capteurs via le réseau cellulaire ou le Wi-Fi. Les informations qu’ils récoltent dans toutes les pièces sont analysées par un EMS (Energy Management System) pour optimiser la consommation d’énergie et réduire les factures de l’utilisateur. Une application en ligne permet au ménage de contrôler ses radiateurs à distance et la température de chaque pièce. Elle rend également compte de la consommation en temps réel, en kWh et en euros, et elle fournit des synthèses par période.
Sur la face avant du radiateur ou sur l’appli, des voyants lumineux conseillent les habitants : s’ils sont verts, la température demandée correspond à celle que préconise l’Ademe mais de jaune à rouge, vous risquez de surconsommer.
Comme on le comprend, le radiateur Lancey n’a plus grand-chose de commun avec les vieux « grille-pains » énergivores qui chauffent encore de nombreuses habitations en France.
Et pour l’installer, rien de plus facile : il suffit de le brancher sur la prise de l’ancien radiateur.
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Autoconsommation totale
La batterie intégrée au radiateur est composée de cellules lithium-ion fabriquées par Samsung SDI. Associée à un micro-onduleur de 500 W, elle a une capacité de stockage de 800 Wh qui peut évidemment être multipliée en installant plusieurs radiateurs.
« Pour les ménages qui disposent de panneaux photovoltaïques, nous proposons une solution d’autoconsommation totale avec un temps et une simplicité d’installation qui défie toute concurrence » précise Raphaël Meyer. « En déterminant le nombre de radiateurs en fonction de la puissance de l’installation solaire, notre solution offre le retour sur investissement le plus rapide : 5 ans dans le meilleur des cas, pour la totalité de l’installation, panneaux photovoltaïques, radiateurs et pose » prétend le CEO de Lancey.
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Une seconde vie pour les batteries de vélo électrique
Dans un souci de privilégier l’économie circulaire et de préserver au mieux les ressources de la planète, Lancey a opté pour l’utilisation de batteries usagées. La start-up grenobloise a noué un partenariat avec Véligo, le consortium formé par La Poste, Transdev, Velogik et Cyclez qui a été choisi par Île-de-France Mobilité pour mettre en place et exploiter un nouveau service de location longue durée de 10.000 vélos électriques.
Après 3 ans d’utilisation, les batteries de ces bicyclettes ont perdu 20% de capacité de charge, ce qui réduit d’autant leur autonomie. Elles sont donc remplacées … et trouveront une seconde vie dans les radiateurs intelligents des chaumières.
« L’innovation et l’intérêt de cette solution vient du fait que nous utilisons la batterie de vélo telle quelle, sans aucun remanufacturing, ce qui est quasiment impossible dans d’autres réutilisations comme les batteries de véhicules électriques » précise Raphaël Meyer. « Un partenariat 100% durable » ajoute Adeline Goge Lefaivre, directrice du développement de Véligo location.
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35% d’économies
Qu’en est-il de la commercialisation du radiateur Lancey ? « Nous avons démarré notre aventure en équipant des logements sociaux avec notre solution de chauffage électrique. A l’époque, sans installation photovoltaïque couplée, ces logements ont fait en moyenne 35 % d’économies sur leur facture chauffage », répond la startup. « C’est une fierté pour nous que les premiers bénéficiaires de ce radiateur aient été des ménages précaires ».
En novembre 2017, soit une année après sa création, Lancey a été récompensé par un prix de l’Innovation durant le Consumer Eletronic Show Unveiled de Paris. Un premier honneur avant de participer au très médiatique CES de Las Vegas où la société a remporté le prix de la meilleure innovation dans la catégorie Home Appliances. Forte de cette reconnaissance elle s’est aujourd’hui lancée dans le marché grand public. En 2019 elle a installé 800 radiateurs. Pour 2020, l’objectif était d’en livrer 5.000.
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Commentaires
Je doute qu'avec un radiateur Lancey à 1000 € et une installation PPV à 15000 pour 3 KWc avec onduleur, on fasse des économies par rapport à un radiateur rayonnant classique à 150 € et un KWh du réseau à 0.15 €/KWh. Et l'hiver, une installation de 3 KWc, avec son si faible rendement, ne va pouvoir alimenter un radiateur de 1 KW bien longtemps. La connexion au réseau électrique sera nécessaire. Qu'on fournisse des preuves de ce qui et avancé plus haut !
Des que vous aurez fourni la preuve de ce chapelet d'allegations.
35% d'économies par rapport à quoi? A un radiateur "grille-pain" qui fonctionne toujours à fond? dans ce cas, le simple fait de régler le thermostat mécanique du grille-pain sur une valeur raisonnable limite déjà la conso!
Quant au stockage électrique d'une capacité de moins de 1kWh, vu la faible différence de prix entre les HC et les HP, l'économie qui en découle est tout simplement négligeable. Désolé de faire les rabat-joie, mais économiser 2 centimes par jour, c'est pas ça qui va faire une fortune. Surtout s'il faut payer l'achat de ce radiateur...
La capacité de 1 kWh c'est pour 1 radiateur. Et en général il y a plus qu'un seul radiateur dans 1 logement, me semble-t-il.
Quant aux 35% d'économies, l'article explique bien que c'est une moyenne sur les factures de toute une série de logements sociaux. Et on peut quand même penser que tous les locataires de ces nombreux logements ne laissaient pas en permanence leurs anciens radiateurs chauffer au maximum sans régler le thermostat.
Tout le monde peut critiquer, mais il faut rester objectif.
Bernard, j'ai beaucoup de respect et d'admiration pour votre travail, aussi je fais très attention à ne pas tomber dans la critique facile comme certains commentateurs. Pour moi un radiateur électrique reste un truc simpliste qui dégrade une énergie noble en une énergie bas de gamme, la chaleur. Et donc tous les radiateurs ont le même "rendement" de 100% forcément. Dès lors que le radiateur est doté d'un thermostat qui régule (certes plus ou moins bien) une certaine température, il n'y aura pas vraiment de différence de conso entre un grille-pain et un radiateur "à accumulation de chaleur". Contrairement à ce qu'insinuent les nombreuses pubs que l'on voit dans les magazines destinés aux séniors.
Ici on a un radiateur à "accumulation électrique", qui ne peut rien faire de plus que jouer sur les différences tarifaires de l'électricité. Et je voulais juste souligner que l'avantage financier est très faible compte tenu de la capacité de la batterie et des différentiels de tarif (certes différents suivant les pays).
D'une certaine façon il serait plus logique de regrouper les batteries "second life" dans une sorte de "power wall" destiné au logement et pas seulement au chauffage. Surtout qu'un radiateur qui chauffe n'est pas le meilleur endroit pour installer une batterie lithium qui se dégrade plus vite sous l'effet de la chaleur!
cordialement
Hubert, c'est vrai que l'électricité a été considérée comme une énergie plus "noble" que la chaleur produite principalement par les combustibles fossiles jusqu'ici. Mais dans l'optique d'une transition vers 100 % d'énergies renouvelables, il faut bien constater que la plupart des énergies renouvelables produisent de l'électricité. Le potentiel de la géothermie est limité à quelques rares régions et le potentiel de la combustion de biomasse est lui aussi limité par la nécessité de préserver la biodiversité et par la compétition avec les usages alimentaires. Donc dans le futur je ne pense pas que l'on pourra faire l'impasse complète de l'électricité pour les chauffage des bâtiments. Mais c'est vrai qu'il aurait été plus judicieux d'intégrer une batterie dans une pompe à chaleur qui consomme en moyenne 3 fois moins d'électricité qu'un radiateur pour la même chaleur fournie.
Je crois même que pour toutes les activités qui nécessitent de la chaleur c'est au terme de l'évolution par l'électricité qu'elle sera fournie des lors que la chaleur ne pourra pas être fourni directement en l'état comme avec la géothermie, ou le solaire thermique, car les autres façons de faire de la chaleur toutes produise des GES. L'électricité étant à ce jour la seule source pouvant produire de la chaleur sans en produire
...... Oublions le nucléaire qui est bien pire que quelques GES.
Je rejoins bernard ici. Ce n'est peut-être pas la solution ideale mais cela permet un retrofit pas trop cher à effectuer. Mais pour que cela devienne vraiment intéressant, il faudrait une plus grande libéralisation du marché de l'électricité pour pouvoir acheter directement l'électricité sur le marché de gros (spot) par exemple lorsque le prix est negatif lors de surabondance de renouvelables. Actuellement, le prix de gros n'est pas transmis aux particuliers,donc ils ne peuvent pas vraiment profiter de la variation du prix de gros.
C'est effectivement trompeur de vendre des radiateurs à accumulation de chaleur comme étant plus économe: la chaleur emmagasiné dans la plaque de fonte ou de céramique, c'est autant de chaleur qui n'est pas restitué initialement dans l'air par la résistance électrique. Un radiateur à accumulation va donc effectivement diffuser sa chaleur sur une plus longue période après interruption de la résistance, MAIS il va aussi mettre plus de temps à chauffer la pièce dans laquelle il se trouve. Peu importe la technologie, on ne peut toujours pas violer les principes de la thermodynamique.
Par contre je chipote un peu, mais le rendement d'un chauffage électrique n'est pas de 100%, outre la chaleur, il y a également production d'un champ électromagnétique, d'un rayonnement lumineux, et de vibrations.
Le rayonnement lumineux est un rayonnement électromagnétique... Pléonasme.
Il n'y a pas que les lois de la physique qui soient en cause il y a aussi celles de l'économie.
Il n'est pas question ici de radiateurs à accumulation de chaleur. Hubert a parlé de radiateurs à "accumulation électrique" en faisant référence à la batterie intégrée.