Mais qu’est devenue cette drôle d’éolienne qui trônait jusqu’à récemment sur le port de Fos-sur-Mer, et dont il ne reste presque plus rien ? Conçue par une startup française et promise à un avenir radieux, elle n’ira finalement jamais jusqu’à l’exploitation commerciale. Explications.
Il y a bientôt 10 ans, la startup Nenuphar faisait sensation avec son Twinfloat, un concept d’éolienne verticale à deux turbines censée conquérir le marché naissant de l’éolien offshore. Malgré ses nombreuses promesses, le concept finit par tomber dans l’oubli et la startup est placée en liquidation judiciaire en 2018.
Pourtant, tout avait bien commencé. Créée en 2006, la startup française met d’abord en service son premier prototype à Ferques, dans le Pas-de-Calais. Celui-ci, de taille et de puissance modeste (35 kW pour 6 mètres de haut) permettra de préparer le terrain pour la mise en œuvre d’un second prototype, cette fois-ci à Fos-sur-Mer (voir l’endroit). Beaucoup plus imposante, cette nouvelle éolienne, installée à terre en 2014, mesure 40 mètres de haut pour 50 mètres de diamètre et affiche une puissance de 600 kW. D’abord équipée de trois pales vrillées et inclinées, elle verra son design modifié et sera équipée de deux pales droites, avec un pitch réglable (orientation des pales). Cette nouvelle configuration est censée limiter les coûts de fabrication, et permettre la mise en « drapeau » de l’éolienne en cas de vents forts.
Le site d’essais à terre de l’éolienne Nenuphar à Fos-sur-Mer, en 2016, 2019 et 2023 / Images satellite Google Earth.
Le prototype séduit à tel point qu’EDF Énergies Nouvelles (l’ancêtre d’EDF Renouvelables) envisage de l’utiliser pour son projet Provence Grand Large (PGL). À l’époque, on parle de 13 éoliennes verticales d’une puissance de 2,6 MW chacune. Malheureusement pour Nenuphar, la phase de R&D se prolonge, à tel point que le prototype devient incompatible avec le planning de mise en service du projet PGL, à l’époque estimée à 2019.
Trop en avance sur son temps ?
Malgré une importante levée de fonds de 15 millions d’euros en 2014, Nenuphar subira à la fois le retard de la France dans le domaine de l’éolien offshore, ainsi que des désaccords avec des investisseurs qui entraîneront le gel des projets à partir de 2015. La situation de Nenuphar n’est pas sans rappeler celle de Sabella spécialiste français de l’hydrolien, qui a également été placée en liquidation judiciaire, en partie par faute de projets concrets.
Pourtant, si aucune éolienne verticale offshore n’est actuellement en service commercial, de nombreuses entreprises croient en leurs avantages potentiels comme un déploiement plus rapide, un rendement plus important et une maintenance plus aisée. Plusieurs projets semblent d’ailleurs se concrétiser. C’est le cas de la startup SeaTwirl, dont le concept ressemble fortement à l’éolienne de Nenuphar. Celle-ci vient de signer un partenariat avec la société Kontiki Winds pour la fourniture d’éoliennes de petite taille destinées à alimenter les sites hors réseau tels que les plateformes pétrolières offshore, les fermes piscicoles ou encore les usines de désalinisation. Grâce à ce design vertical, les éoliennes de SeaTwirl pourraient se montrer moins chères et plus résistantes aux conditions climatiques parfois extrêmes de la haute-mer. Dans la famille des éoliennes à axe vertical, on peut également citer la startup norvégienne World Wide Wind qui devrait prochainement mettre à l’eau un prototype de 19 mètres de haut.
À lire aussi Arbre à vent, route solaire… voici les 5 technologies vertes les plus foireuses
L’éolienne à 3 pales est le modèle le plus efficace pour faire de l’électricité. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est la physique. Peut être que ce modèle a d’autres avantages (maintenance? vibration?) mais cela reste insuffisant pour faire autre chose que du marché de niche. On n’est pas en avance sur son temps quand on cherche à faire des grands parc avec ce modèle. Et je rappel que la meilleur éolienne ne peut extraire que 59% de l’énergie du vent (limite de Betz), ce qui est mieux mais dans le même ordre de grandeur que pour une centrale… Lire plus »
C’est bien dommage. Je les aime bien, moi, ces éoliennes à axe vertical.
Ces éoliennes ne peuvent pas être efficaces puisque les pales de gauche doivent remonter le vent pendant que les pales de droite sont poussées.
Le profil des pales permet de limiter la perte lorsqu’elle « remonte au vent ». Par ailleurs une gestion dynamique en temps réel de l’orientation de la pale lorsqu’elle « remonte au vent » permet de diminuer encore davantage la perte.
Ce type d’éoliennes a un rendement environ 2x moindre que les « moulins à vent » (de mémoire). Mais leur conception-fabrication-maintenance peut être moins chère (ex: alternateur situé en position basse) et mon peut les resserrer au sein d’un champ d’éoliennes, ce qui compense la perte individuelle de rendement.
Et le voilier qui remonte au vent de face ?…réfléchissez !
J’ai dit « les pales doivent remonter le vent », je n’ai pas dit qu’elles ne peuvent pas remonter le vent. Sur une éolienne classique toutes les pales participent à l’entraînement du générateur de manière constante ce qui les rend nettement plus efficaces (si l’on fait abstraction de l’intermittence du vent bien sûr).