L’Algérie ne parvient pas à réaliser son rêve de « future batterie de l’Europe », dont la promesse est de fournir au Vieux Continent de l’électricité renouvelable. Le pays a lancé plusieurs projets solaires, mais tous ont eu le même sort : l’échec. Actuellement, à peine 1 % de la production locale d’électricité vient de ressources bas-carbone.
Le 2 mars 2023, la société algérienne d’électricité et de gaz Sonelgaz, à travers sa filiale « Sonelgaz – Énergies renouvelables », a lancé un appel d’offres national et international pour la réalisation d’un projet d’implantation de 15 centrales solaires dans plusieurs régions du pays. Le dernier délai pour le dépôt et l’ouverture des plis est prévu pour le 29 mai prochain. Ainsi, l’Algérie devrait franchir une étape importante dans la mise en œuvre de sa stratégie visant à atteindre 15 gigawatts (GW) d’énergie solaire d’ici 2035 et à réduire la dépendance aux hydrocarbures dans la production d’électricité, laquelle vient à 98,5 % du gaz naturel. Est-ce sérieux ?
Selon Sonelgaz, les capacités de chacune des 15 centrales varieront entre 80 et 220 mégawatts (MW). Elles seront basées dans les wilayas du sud et des Hauts-Plateaux, notamment Ghardaïa, Ouargla et Béchar, El-Oued et Laghouat. La mise en marche de ces stations devrait également permettre l’émergence de startups qui seraient impliquées dans la réalisation du projet, avec la création souhaitée de 5 000 postes d’emplois directs.
À lire aussi Ces énormes réserves de gaz de schiste qui tentent l’AlgérieGros potentiel, faible efficacité
L’Algérie dispose d’un énorme potentiel en la matière, avec une superficie de 2,4 millions km², la plus vaste en Afrique, et 3 000 heures d’ensoleillement par an, l’un des taux les plus élevés dans le monde. Selon des experts, la mise en place de panneaux solaires sur 0,5 % de la surface de pays serait susceptible d’éclairer l’Europe. À 2 %, le pays produirait l’équivalent de la consommation mondiale d’électricité.
Conscient de cette chance, le gouvernement s’était engagé en 2022 à lancer un ambitieux projet, Solar 1000, mais rien de concret n’a été réalisé.
Ce projet visait à produire de l’électricité à partir de l’énergie solaire, dans le cadre d’un programme national, pour une puissance installée de 15 GW en fin de projet, en 2035.
Déjà en décembre 2021, l’Algérie avait ouvert la porte aux entreprises nationales et internationales pour retirer les cahiers des charges du projet Solar 1000, en fixant même une date limite de candidature à fin avril 2022. Contre toute attente, le ministère de l’Environnement et des énergies renouvelables avait prolongé le délai des soumissions de 45 jours supplémentaires.
Le 16 juin 2022, la société Shaems, chargée du projet, a de nouveau annoncé une prolongation de la date de soumission pour une durée indéterminée, prétextant une demande des entreprises afin de poursuivre les études techniques et financières.
À lire aussi Pourquoi l’Europe devrait se ruer sur l’hydrogène bleu algérien ?D’un échec à l’autre
Desertec était un projet de dimension internationale qui prévoyait l’exploitation du potentiel énergétique solaire des déserts d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient afin d’approvisionner durablement les régions avoisinantes (en particulier l’Europe) en électricité renouvelable.
Étant partie prenante du projet depuis 2003, l’Algérie a fini par s’en détourner. En août 2020, le ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab, avait déclaré que le projet Desertec était « dépassé », au motif qu’il nécessitait, selon lui, de « gros investissements » et que le pays gagnerait à mieux à opter pour de petites centrales solaires.
À noter enfin que l’Algérie devait commencer à produire la première quantité d’électricité propre au cours de janvier 2023, à partir de la centrale de Béchar. Mais, la centrale risque de prendre des mois avant de mettre ses premiers kilowattheures dans le réseau public.
À lire aussi Du carburant à 0,06 € le litre : la méthode imparable de l’Algérie pour réduire la pollution automobile
L’Algérie, un magnifique pays, qui a aussi un bon potentiel éolien sur certaines crêtes montagneuses et la facilité d’insertion (vu le Gaz consommé).
A quand des interconnexions électriques avec l’Espagne et l’Italie !?
Pour le Solaire, l’Algérie (nettement sous le 45ème parallèle) consomme plus d’électricité en été qu’en hiver, il n’y a pas de besoin de transfert intersaisonnier des productions et vu le nombre de barrages pour stocker de l’eau des STEP y sont possibles.
L’Algérie pourrait avec des interconnexions être réellement 100%ENR (ce qui est moins le cas dans certains pays plus au Nord… Hélas !).
Je suis surpris, comment le photovoltaïque pourrait éclairer l’Europe puisque les panneaux solaires ne produisent pas la nuit?
La magie du stockage. On demande à Mr Elon Musk, il saura faire une offre. Mais il faut sortir la calculette… Pour obtenir 1 GW en permanence y compris en hiver il faut… tenir compte du rapport jour/nuit au solstice d’hiver …disons 1/2,5 (contre 1/3 en France) Je vais me risquer à une estimation « au doigt mouillé » (une expression très en vogue en ce moment). Il faut tenir compte du fait que la luminosité n’est pas constante à l’intérieur d’une même journée, donc la production PV n’est pas du genre « tout ou rien » : on va donc lui affecter un… Lire plus »
le probleme principal reste la corruption. Si vous investissez 1 million pour une eolienne. L etat vous prendra votre eolienne…….c est con mais c est la vie
Tu dis n’importe quoi