Alors que l’industrie française de fabrication de panneaux photovoltaïques est au bord de l’effondrement, le fabricant français Reden a investi des millions d’euros pour augmenter sa production. Cependant, la société ne commercialise pas ses produits, mais les réserve exclusivement pour ses propres projets.

Présente en France ainsi que dans plusieurs pays d’Europe et d’Amérique, l’entreprise Reden, spécialisée dans le développement de fermes solaires, mais également dans la production de modules photovoltaïques, a récemment investi dans une nouvelle ligne de production. Dans le cadre de son activité, la société s’efforce de contrôler l’ensemble de la chaîne de valeur, du développement à l’exploitation de parcs solaires, en passant par la fabrication de ses propres modules. L’entreprise dispose ainsi d’une usine à Roquefort (Lot-et-Garonne), en France. Grâce à un investissement de 4 millions d’euros, sa capacité de production annuelle est prévue de passer de 60 MW à 200 MW.

Ce projet de développement positionnera l’entreprise à la pointe de la technologie et lui permettra de mieux répondre aux besoins actuels en matière de technologie solaire. La production annuelle est estimée à environ 300 000 panneaux qui seront majoritairement utilisés dans des projets de serres agrivoltaïques gérés par l’entreprise.

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Des panneaux 6 à 8 % plus chers que les modèles chinois

L’acquisition de la nouvelle ligne réduira également la dépendance de la société vis-à-vis des grands fabricants, dont ceux en Chine qui dominent actuellement le marché mondial du photovoltaïque. Même si 60 à 65 % des composants des panneaux proviennent toujours de fournisseurs implantés hors d’Europe. Cet investissement tombe à un moment où l’industrie de la fabrication de modules solaires en France est au plus mal. Plusieurs entreprises françaises ont été contraintes de fermer leurs portes, incapables de rivaliser avec la féroce concurrence asiatique.

Toutefois, le contexte n’a pas semblé affecter Reden qui, l’année dernière, avait annoncé que ses produits seraient entre 6 à 8 % plus chers que les modèles chinois. Selon l’entreprise, cet écart de prix ne devrait pas dissuader les clients qui, valorisant la qualité, préféreraient investir dans des panneaux français. Fournie par l’Espagnol Mondragon, la nouvelle machine sera inaugurée en septembre. Une partie de la ligne a été réceptionnée en décembre dernier, et une autre, il y a quelques mois.

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