EDF vient de finaliser la pose de trois colliers de serrage particulièrement robustes sur l’EPR de Flamanville. L’objectif est de renforcer trois piquages sur le circuit primaire principal du réacteur pour éviter une brèche trop importante en cas d’accident.
Depuis le début des travaux en 2007, le chantier de Flamanville 3 s’est transformé en véritable fiasco, accumulant un retard de plus de dix ans. Aux dernières nouvelles, la mise en service du premier réacteur nucléaire de type EPR sur le sol français serait prévue pour le premier trimestre 2024. Mais EDF avance malgré tout. L’énergéticien vient d’annoncer une bonne nouvelle : l’installation finalisée de trois colliers de serrage permettant de renforcer trois piquages sur le circuit primaire principal du réacteur.
De quoi s’agit-il ? Le circuit primaire est celui qui puise l’énergie directement au cœur du réacteur, dans la cuve, pour la distribuer au circuit secondaire via les générateurs de vapeur. L’eau qui y circule est radioactive. Au contact des gaines de combustible nucléaire, elle est portée à une température de 320 °C sous une pression de plus de 150 bars, une contrainte colossale. Son étanchéité et sa robustesse doivent donc être infaillibles, d’autant que circuit primaire constitue la seconde des trois barrières de sûreté empêchant la dispersion des matières radioactives en cas d’accident majeur.
À lire aussi Où seront situés les six nouveaux réacteurs nucléaires en France ?S’agissant du piquage, c’est une partie de la tuyauterie qui est reliée à une autre. Une jonction soudée en somme. En mars 2021, l’ASN (autorité de sûreté nucléaire) a fait état d’un écart de conception sur trois piquages du circuit primaire principal du réacteur qu’EDF lui avait signalé. La sécurité du dispositif était compromise et EDF devait agir. Pour consolider les piquages concernés, plusieurs solutions avaient alors été envisagées. Il était possible de réparer les soudures, de remplacer les tronçons défaillants ou alors de consolider les piquages avec des colliers de maintien. C’est cette dernière solution qui a été choisie, notamment parce qu’elle permettait de limiter le retard du chantier.
Des colliers pour limiter les dégâts en cas d’incident
Le 20 février 2023, EDF a annoncé sur Twitter que la pose des trois colliers de maintien autour des trois piquages concernés avait été réalisée avec succès. Le groupe indique que le travail a été effectué avec « un très haut niveau de sécurité, de sûreté et de qualité ». Et on parle ici d’un collier très grand format puisqu’il pèse 2 tonnes et sa fabrication a nécessité le concours de plus de 50 personnes. Avant de procéder à la mise en place du dispositif, une maquette grandeur nature a été réalisée pour vérifier les conditions de montage. Indispensable, au regard de l’environnement exigu autour des piquages, explique EDF.
À lire aussi L’EPR 1 de la centrale nucléaire de Taishan a redémarréLe rôle de chaque collier sera ainsi de limiter la taille de la brèche en cas de rupture de la soudure sur le piquage. La situation qui en résulterait serait alors « couverte par les études de sûreté actuelles du réacteur », selon les termes de l’ASN en 2021. Comprenez que l’incident resterait sous contrôle. Si elle reste gravissime à l’échelle du réacteur, une rupture du circuit primaire n’implique pas forcément un rejet radioactif dans l’environnement. L’enceinte du réacteur peut normalement contenir les radioéléments jusqu’à un certain de niveau de pression interne.
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Comme dit dans l’article, il ne s’agit pas d’un défaut, mais d’un écart aux règles de conception. Corrigé par des dispositifs de renforcement, comme il en existe partout dans les installations nucléaires, ainsi que ceux qui connaissent le sujet le savent.
Faire un article anxiogène sur ce point précis relève soit de l’ignorance, soit d’un goût morbide pour le « buzz ».
Bonjour Studer, Moi qui ne connais pas le sujet, mais qui suis néanmoins intéressé par les aspects techniques -donc souvent liés à la sureté- du nucléaire, j’ai trouvé cet article très intéressant. Le titre est accrocheur, OK, mais pas racoleur, et l’article répond bien à la question posée dans le titre. Je fais partie des citoyens lambda qui ont bien compris que Flamanville est un peu plus compliqué que prévu, et je trouve intéressant de recevoir de temps en temps des nouvelles sur les raisons des nouveaux retards et les solutions apportées. Je trouverais plus anxiogène de ne jamais avoir… Lire plus »