Poussés par la transition énergétique, les projets d’usines d’hydrogène renouvelable fleurissent. Un puissant électrolyseur doit voir le jour au nord de Bordeaux. Il produira jusqu’à 14 000 tonnes du précieux gaz chaque année.
Comme un symbole de la transition, l’usine d’hydrogène vert d’Ambès prendra place au cœur d’une vaste zone pétrochimique. Le projet à 250 millions d’euros a été approuvé par le Grand port maritime de Bordeaux fin avril 2021. Il est porté par GH2, une jeune société qui signera sa toute première réalisation. La start-up va ériger un électrolyseur alcalin d’une puissance de 100 MW et deux parcs solaires dont les caractéristiques n’ont pas été dévoilées. Le site sera mis en service en 2025.
Elle ambitionne de produire jusqu’à 14 000 tonnes d’hydrogène renouvelable chaque année, dont une partie sera utilisée par les entreprises implantées à proximité et l’autre exportée. Un projet qui permettra d’éviter le rejet de 130 000 tonnes de CO2 annuels selon la startup. Le procédé doit également générer de l’ammoniac, un autre composé très utilisé dans l’industrie.
Crée en 2018, GH2 revendique plusieurs petits projets de production d’hydrogène vert en France, en Tunisie et au Chili. Elle espère atteindre un portefeuille d’électrolyseurs totalisant 1 GW de puissance d’ici 2025.
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Il ne me semble pas que la production d’hydrogène à partir d’électricité solaire soit très pertinente. Dans le cycle diurne on constate que le client le plus gourmand en électricité soit l’activité économique. On constate en particulier le matin de chaque jour travaillé en France, que le nucléaire est incapable de fournir l’énergie nécessaire à l’activité économique et ce besoin important s’étale sur environ 8 à 9 heures avant de redescendre après 16 heures. Et cela ne va faire que s’accentuer dans l’avenir puisqu’il va falloir décarboner l’industrie de cette activité économique. Pourquoi détourner la fourniture de l’énergie solaire vers… Lire plus »
Vous avez raison, mais dans le cas présent, je pense qu’il s’agit de remplacer l’hydrogène obtenu par vaporeformage par de l’hydrogène vert. L’entreprise GH2 précise en effet que sa production d’hydrogène permettra d’éviter le rejet de 130 000 tonnes de CO2 annuel.
Pour le réseau électrique, il y a ce cher nucléaire… 😉
Oui j’ai bien compris mais cela va mettre cet hydrogène hors de prix
Et tant qu’à faire puisque ce cher nucléaire est là et qu’il ne sait pas quoi faire de son électricité la nuit, il peut tout aussi bien faire cet hydrogène la nuit et réserver la production diurne des PPV à l’activité économique qui en a grand besoin puisque le nucléaire est poussif en journée. L’aberration c’est même que si on augmentait la capacité nucléaire pour satisfaire les besoin de l’activité économique en journée, il produirait encore plus la nuit alors qu’on ne sait déjà pas quoi, faire avec ce qu’il y a aujourd’hui en production nocturne. EDF attend avec impatience… Lire plus »
Jusqu’à présent EDF était plutôt anti-VE, car ceux-ci sont les meilleurs alliés des EnR, davantage que des centrales nucléaires! Ceci dit, par le jeu des modulations tarifaires on peut inciter à la recharge des VE sur les excédents, aussi bien de jour (solaire) que de nuit (nucléaire). Rien n’est gravé dans le marbre. Le terme « heures creuses » devrait être corrigé en « heures de surproduction par rapport à la demande ». Ce serait plus clair.
Mais c’est déjà le cas avec le nucléaire qui ne sait pas vraiment réduire la voilure pour la nuit et cherche des débouchées sachant que plus de la moitié du parc n’est pas pilotable et que l’autre moitié n’en n’est pas non plus forcément capable quand on en a besoin. De plus les exploitants répugnent à réduire la puissance car cette opération consomme les capacités d’absorption des barres de commande nécessaires pour le maintien du régime de base de fonctionnement, au point que dans la derniere phase du cycle du combustible ils s’interdisent les baisses de puissance.
Exactement. Et les panneaux PV qu’ils installeront ne produiront qu’une infime part de l’énergie électrique nécessaire à l’électrolyse. C’est avant tout de la comm. Ceci dit il n’y a rien de mal à faire de l’H² la nuit à partir de l’énergie nucléaire. C’est toujours bien mieux que de consommer du méthane émetteur de CO².
Il n’y a rien de mal à vouloir remplacer de l’H2 obtenu par vaporeformage par de l’H2 propre.
Quant à comparer nucléaire et émetteur de CO2, ça se discute. Risques et déchets radioactifs d’un côté, émissions de GES de l’autre… personnellement je préfère ni l’un ni l’autre
Sur une production de 14 000 tonnes, je m’étonne qu’elle projette d’en exporter. La France utilise environ 900 000 tonnes pour ses besoins industriels.