AccueilNucléaireSabotage du réseau électrique sur la Côte-d'Azur : quelles sont les revendications ?

Sabotage du réseau électrique sur la Côte-d'Azur : quelles sont les revendications ?

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Par Hugo LARAPublié le 26 mai 2025
Le pylône saboté à Villeneuve-Loubet / Image : X - Eric Ciotti.

Un pylône à très haute tension sérieusement amoché et deux postes électriques incendiés. Dans la nuit du 24 au 25 mai, des actes de sabotage ont privé d’électricité près de 200 000 foyers dans le Var et les Alpes-Maritimes. Deux groupes se réclamant « anarchistes » ont revendiqué l’attaque. Mais que dénoncent-ils ?

Le 24 mai au soir, un poste électrique à très haute tension situé à Tanneron dans le Var a été incendié. Puis, le lendemain matin, trois des quatre pieds d’un pylône d’une ligne à 225 kV traversant Villeneuve-Loubet ont été sciés. Si le support s’est incliné sans s’effondrer, ce sabotage a contraint le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE à couper la ligne. 160 000 foyers ont été privés de courant suite à ces actes de sabotage. Plus tard dans la journée du 25 mai, un transformateur d’Enedis a également été incendié, à Nice cette fois, touchant 45 000 foyers.

Si le lien entre les trois évènements n’a pas encore été confirmé par les autorités, un groupe se décrivant comme un « commande libertaire » composé de « deux bandes d’anarchistes », dit revendiquer le « sabotage contre des installations électriques sur la Côte d’Azur ». Dans un communiqué anonyme publié sur le site Indymedia Nantes, les responsables présumés expliquent avoir visé la cérémonie de remise des prix du festival de Cannes. Sans succès, la soirée ayant pu se dérouler normalement grâce à l’utilisation de groupes électrogènes. Mais le festival n’était pas la seule cible. Selon la publication, l’objectif était aussi de « priver de courant les centres de recherche et les usines de Thales Alenia Space, ses dizaines de sous-traitants, les start-up de la French Tech […], l’aéroport et tous les autres établissements industriels, militaires et technologiques de la zone ».

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Les énergies bas-carbone également visées

Les motivations annoncées sont très variées et s’établissent toutes sur une conception du monde très pessimiste. L’industrie du cinéma est ainsi visée pour des raisons féministes, mais aussi pour ses productions qui souhaiteraient « faire oublier la planète réelle, pourrie d’usines, d’autoroutes, de béton et de mines ». Les industries de Sophia-Antipolis sont simplement touchées pour « leur grande importance militaire ». Le communiqué accuse pêle-mêle diverses activités humaines, des plus élémentaires comme l’éclairage public, les prisons et les télécommunications jusqu’aux plus impactantes comme les « oléoducs et gazoducs ».

Plus surprenant, les énergies bas-carbone sont, elles aussi, visées. Le groupe appelle à couper « les mâts de mesure des éoliennes » et « les câbles des centrales photovoltaïques ». Il s’insurge aussi contre la « relance du nucléaire » et les « lignes de TGV », malgré l’intérêt de ces technologies dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le document est une critique globale contre le monde moderne, qui ne propose cependant aucune alternative.

Le sciage de lignes haute tension n’est pas nouveau. Bien que rare, ce mode de sabotage a déjà été utilisé, comme en mai 2025 dans le Loiret ou en 2021 dans les Alpes-de-Haute-Provence.

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