L’immense majorité des installations photovoltaïques d’Europe sont aujourd’hui fabriquées en Chine. Pour inverser la tendance, une nouvelle entité vient d’être lancée par les industriels du secteur. L’European Solar Initiative souhaite créer tout un écosystème du photovoltaïque sur le vieux-continent.
Les fermes photovoltaïques fleurissent, les toits se parent de panneaux : l’Europe rêve de se brancher à l’énergie solaire. Pourtant, le continent importe la quasi-totalité de son matériel. 80 % des panneaux photovoltaïques commercialisés en Europe venaient de Chine en 2012, une part qui atteint même 93 % sur certains composants, comme les wafers (feuilles de silicium). En achetant ses panneaux à prix cassés à l’étranger, l’Europe empêche l’émergence de sa propre industrie solaire et se rend quasi-totalement dépendante.
Ce n’est pas une fatalité pour l’association européenne du photovoltaïque Solar Power Europe, qui s’est associée à l’institut européen de l’innovation et de la technologie EIT InnoEnergy. Ensemble, ils viennent de lancer l’European Solar Initiative avec l’objectif de créer une puissante industrie du photovoltaïque en Europe.
Des matières premières à la production de panneaux, cellules et modules mais aussi au recyclage : tout un écosystème local doit éclore. La mission est rude et les objectifs ambitieux : l’initiative vise à satisfaire la demande européenne, estimée à environ 20 GW/an d’ici 2030. Elle pourrait créer 400 000 emplois directs et indirects pour 40 milliards de PIB annuels à terme.
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Avec la baisse de coût continue qu’on observe dans le PV depuis des années et qui selon beaucoup d’analystes à de forte chances de continuer encore un moment, le coût du transport de millions de panneaux solaires va devenir de moins en moins négligeable. Par ailleurs les usines de PV sont maintenant très largement automatisées donc le coût de main d’oeuvre n’est plus aussi prépondérant qu’avant. Fabriquer en Europe les panneaux posés en Europe pourrait donc être moins coûteux… à condition de redévelopper les savoir-faire industriels qui ont été perdus depuis qu’on achète tout en Chine.
Cela va même plus loin : Il faut ajouter la main d’œuvre qui va produire localement, dépenser son argent dans les commerces du pays et payer des impôts, au lieu de couter des indemnités de chômage. Et toujours aussi bon pour la planète, indépendamment de leurs coûts que vous avez déjà listé,, limiter également leurs émissions de GES car ils flottent au mazout lourd.
C’est bien de le vouloir. Mais la dure réalité économique est là. Si ils ne peuvent pas produire au même tarif que les chinois, qui va acheter? Les administrations… Ou alors il y aura de lourdes subventions européennes financées par nous, et tôt ou tard XiJinPing va faire son trump et imposer des droits de douane sur les importations de vin français… Ou de voitures allemandes. Merkel a choisi depuis longtemps entre protéger l’industrie PV ou l’industrie auto allemande….
Méfions-nous des a priori et des idées reçues. J’ai été témoin d’un projet dans le cadre d’une coopérative solaire citoyenne où le devis le moins cher n’étais pas pour des panneaux photovoltaïques chinois mais bien français (Photowatt en l’occurrence). Alors, oui, je crois qu’il est possible d’avoir une industrie européenne compétitive.