Après l’éolien, c’est le solaire qui s’apprête à conquérir la mer. De premières fermes photovoltaïques offshore sont en cours de construction. L’une d’elles sera installée dans le port de Sète-Frontignan.
La toute première ferme solaire flottante au monde a été installée en 2007. C’était au Japon. Un galop d’essai rapidement suivi d’un premier parc commercial de 175 kilowatts (kW). Du côté de la Californie (États-Unis), cette fois. Et en 2022, ce ne sont pas moins de 5,7 gigawatts (GW) de solaire flottant qui sont en fonctionnement dans le monde. Le tout, essentiellement sur des lacs ou des retenues artificielles.
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Pourquoi cet engouement ? Parce que les surfaces sont disponibles, sans trop de concurrence. Et parce que le solaire flottant produit plus que le solaire au sol. Entre 4 et 7 % plus selon une étude. Une question de refroidissement des panneaux par l’eau située juste en dessous. Des chercheurs estiment par ailleurs que le potentiel du solaire en mer est colossal. Installé seulement sur les océans les plus calmes, il pourrait permettre de produire 220 000 térawattheures (TWh) ! Pour comparaison, la production totale d’électricité dans le monde en 2023 était de l’ordre de 30 000 TWh. De quoi encourager désormais des projets de solaire offshore. Au point que, malgré les défis technologiques à relever — l’environnement salé, les vagues, les risques de tempêtes, etc. —, les experts estiment que leur développement à l’échelle industriel pourrait intervenir avant la fin de notre décennie.
La China National Nuclear Corporation (CNNC) a déjà commencé la construction de la plus grande ferme solaire offshore du pays dans un port de la province du Jiangsu. D’une capacité de 2 GW pour un investissement de 1,25 milliard d’euros environ. Et pour optimiser la production, mutualiser les infrastructures et les investissements et limiter ainsi un peu plus les impacts, le pays prévoit déjà de construire à l’avenir, ses fermes solaires offshore sur les mêmes sites que ses parcs éoliens en mer.
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L’Europe a également commencé à y réfléchir. En attendant, la France, elle, pointe déjà en deuxième position — derrière les Pays-Bas — des pays les mieux dotés en matière de solaire flottant avec 80 MW installés. Et SolarinBlue, notre spécialiste du photovoltaïque offshore, lance aujourd’hui, en Méditerranée, un projet de démonstrateur précommercial de parc solaire offshore. Baptisé Méga Sète, le projet est financé à hauteur de 6 millions d’euros dans le cadre du plan France 2030.
Le projet Méga Sète, c’est celui qu’une ferme photovoltaïque offshore de 1 mégawatt-crête (MWc) destiné à alimenter le port de Sète-Frontignan grâce à un câble sous-marin. Elle sera installée sur une surface de 1 hectare à 2 kilomètres des côtes. À l’endroit même de l’ancien poste de déchargement des hydrocarbures en mer. Tout un symbole. La mise en service est attendue pour fin 2025. Et SolarinBlue table sur une production annuelle de plus de 1 300 mégawattheures (MWh).
Grâce à une technologie qu’il promet capable de supporter des vagues de plus de 10 mètres, le spécialiste français du photovoltaïque offshore — et ceux qui l’ont rejoint au sein d’un consortium riche notamment de l’expertise offshore de Technip Energies, du soutien scientifique de l’Université de Montpellier et de Sorbonne Université et des connaissances de l’Observatoire océanologique de Banyuls-Sur-Mer pour l’étude des impacts environnementaux — compte bien faire de ce projet celui qui aidera ensuite rapidement à décarboner les zones portuaires et les régions insulaires. Son objectif : lancer de premiers projets de 1 GW d’éolien et de solaire offshore combinés dès 2030.
6 millions d’euros pour seulement 1MWc, soit 6€/Wc, je trouve cela très bien payé…
Les promoteurs pourront s’accorder de généreux salaires 😉