Le 1ᵉʳ février 2025, les tarifs réglementés de l’électricité baisseront de 15 %, en France, annonce la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Mais si certains en ressortiront gagnants, d’autres risquent d’être pénalisés, notamment en raison d’une hausse concomitante des taxes. Alors, à qui profite réellement cette baisse ?
Sujet sensible puisque touchant au portefeuille des Français, les prix de l’électricité ont participé à la chute du gouvernement Barnier. En cause, une remontée des taxes, mais une baisse des prix de marche, conduisant à une baisse des tarifs réglementés de 15 % au premier février 2025. Mais suivant le contrat, l’évolution des prix sera différente.
Les principaux gagnants seront les ménages souscrivant au tarif bleu réglementé d’EDF, qui concerne environ 60 % des foyers français, ainsi que ceux dont les contrats de marché sont indexés sur ce tarif (10 % supplémentaires). Pour eux, la baisse de 15 % ramène les prix à leur niveau de février 2023, offrant un répit après des années de hausse vertigineuse des factures énergétiques. Les très petites entreprises (TPE) peuvent également se réjouir : elles auront désormais un accès élargi au tarif réglementé.
À lire aussi Baisse des prix de l’électricité : voici le futur tarif du kilowattheure en 2025La CRE a estimé l’économie pour les foyers bénéficiant des tarifs réglementés (qui utilisent l’électricité pour la cuisson, l’eau chaude et le chauffage) : la réduction serait de 651 euros par an pour une famille de quatre personnes vivant en maison, de 389 euros pour un foyer de trois personnes en appartement, et de 107 euros pour un foyer de deux personnes.
EDF, en situation de quasi-monopole sur ce segment, entend capitaliser sur cette évolution. L’énergéticien propose déjà des offres de marché jusqu’à 30 % moins chères que le tarif réglementé actuel à certaines conditions, tentant d’anticipant une mobilité accrue des consommateurs. Ses offres classiques (base et heures pleines / heures creuses) restent cependant plus coûteuses que la concurrence.
Les perdants : clients aux offres de marché
En revanche, les consommateurs ayant opté pour des offres à prix non indexé, souvent proposées par des fournisseurs alternatifs, risquent de subir un effet inverse. Ces contrats, historiquement compétitifs, vont voir leur avantage diminuer sous l’effet combiné de la hausse de l’accise sur l’électricité et du tarif d’acheminement (TURPE), qui augmentera de 7,7 %. Cette majoration, couplée à la fin du « bouclier tarifaire », pourrait représenter autour de 9 % de hausse, estime Céline Regnault, directrice grand public d’Engie auprès des Échos.
Face à cette situation, plusieurs fournisseurs alternatifs, tels qu’Ohm Énergie ou Alpiq France, ont annoncé des gestes commerciaux pour maintenir leur compétitivité. Ils prévoient de compresser leurs marges ou d’absorber certaines hausses pour fidéliser leurs clients. Cependant, ces initiatives demeurent limitées et ne suffiront pas à compenser l’érosion générale des avantages de ces offres.
À lire aussi Cette taxe sur l’électricité va augmenter pour financer le développement du réseauVers une plus grande volatilité des prix en 2026
À plus long terme, l’ensemble des acteurs du marché pourrait être touché par un nouveau bouleversement : la fin annoncée de l’Accès régulé à l’énergie nucléaire historique (ARENH) fin 2025. Ce mécanisme, garantissant un prix compétitif pour une large part de l’électricité aux fournisseurs, ils vont désormais se retrouver à une volatilité accrue des prix de gros si aucun système de remplacement n’est trouvé. Cette incertitude pourrait se traduire par une nouvelle hausse des tarifs, quel que soit le type de contrat souscrit.
Super, mes factures vont baisser !!
il faudrait dereguler encore plus le marche et terminer avec le monopole d EDF. Simplement , mettre en place une agence de regulation minimaliste. Cela liberera les investissements dans des moyens de production moins cheres et aujourd hui accessibles au consomateur final. EDF a eu son moment de gloire dans la reconstruction post-guerre avec les grands barrages hydroelectriques et le programme nucleaire messmer. Le temps s est ecoule. Aujourd hui, la technologie permets au consomateur une pseudo autonomie pour certains. Il faut favoriser ces iniciatives. Si 20% des gens deviennetn autonomes, c est autant de reseau electrique et de moyens… Lire plus »
Déréguler le marché risque surtout de faire exploser les prix pour la majorité des gens, c’est ce qui s’est passé en 2022 pour les particuliers et entreprises qui avaient des contrats au prix du marché et qui ont été sauvé grâce au bouclier tarifaire. https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/bilan-energetique-2022/8-17-nette-hausse-du-prix On verra dans 30 ans, mais pour l’instant heureusement que EDF est toujours là. Sans l’Arenh, il y a beaucoup de fournisseurs alternatifs (même vert) qui n’existeraient plus aujourd’hui. Il n’y a rien qui bloque les investissements dans le renouvelable aujourd’hui, on garantit même un revenu minimum ou une obligation d’achat. Il y a ici… Lire plus »
Volatilité = nécessité de stockage.
Il a toujours un gap entre le moment ou on fait le diagnostic et le moment ou on réagit
Je pense que quelques Step vont refleurir dans les prochaines années (Lac Noir / Lac Blanc, création de micro-step, etc…).
Bref, surement des opportunités à venir.