L’électricité produite par 600 m² de panneaux solaires installés sur le toit d’une résidence de logements sociaux à Alès, dans le Gard, est consommée directement par les locataires sans passer par le réseau public. Il s’agit de la plus grande installation d’autoconsommation collective en France.
La résidence Rochebelle compte une centaine d’appartements, répartis dans deux bâtiments. Sur les toits, 300 panneaux photovoltaïques d’une puissance totale de 100 kWc permettent de couvrir 20 % des besoins en électricité des locataires et des parties communes de l’immeuble.
Utilisés comme stockage lorsque la production excède la consommation, les ballons d’eau chaude des différents logements sont dotés d’un pilotage optimisé qui permet d’assurer l’équité dans la répartition de l’électricité collective produite.
En partenariat avec EDF ENR, le Logis cévenol, propriétaire du bâtiment, avait proposé ce projet aux locataires. 90% d’entre eux ont répondu favorablement. Un accord obtenu malgré une augmentation des charges de 3 € par mois et par logement pour la maintenance de l’installation et d’un renchérissement du loyer de 3 autres € pour son financement. Au final les résidents sont toutefois gagnants puisque l’installation permet de réduire leur facture d’électricité d’environ 100€ par an. Il y a quelques années, l’isolation extérieure des murs avait déjà permis de diviser la consommation d’énergie par deux.
Le projet a bénéficié d’une aide de la région Occitanie et de l’Ademe s’élevant à 40% du budget total de 200.000 €. Bien que l’installation n’utilise pas le réseau public puisque l’électricité produite est autoconsommée à 100%, elle est toutefois soumise au Turpe (Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité). Selon Philippe Curtil, directeur général du Logis Cévenol, c’est une absurdité !
Pour EDF, le projet de Rochebelle entre dans le cadre du Plan Solaire, mis en place en 2017. L’énergéticien souhaite l’utiliser comme vitrine pour séduire d’autres collectivités, et d’autres bailleurs sociaux. Dans cette optique EDF propose aux locataires bénéficiant d’un système d’autoconsommation des ateliers pour les sensibiliser aux économies d’énergie.
Commentaires
Nouveau stockage redox de batteries au sulfate de fer, moitié moins cher , pour groupe d'immeubles et entrepôts ou usines ?
https://www.eurekalert.org/pub_releases/2020-04/uosc-usd040920.php
Bonjour,
Je découvre votre article et les nombreuses remarques qui s'en suivent.
Je suis à l'origine du projet de ROCHEBELLE, je vous confirme que le courant produit transite par les colonnes montantes, ( ouvrages publics de distribution, exploités par ENEDIS) .
Rappelons que la résidence de Rochebelle est un ensemble de 100 logements sociaux ( HLM ) des années 70, récemment réhabilité par une isolation extérieure. Les appartements sont tout électrique.
Ce projet d'autoconsommation collective ( le plus important de France je crois encore aujourd'hui ) , a été guidé par une volonté d'autoconsommation de 100% de l'énergie produite, en mettant à profit la capacité de stockage des ballons ECS ( 150l unitaire )
La puissance de 100 kWc a été retenue, pour son caractère symbolique => 100 kWc/100 logements/ 100% d'autoconsommation, mais aussi en raison des conditions réglementaires du moment, et aussi et surtout au regard d'une analyse des besoins de la résidence et des possibilités de stockage par les ballons.
Le pilotage se veut vertueux en partageant équitablement l'énergie produite entre les différents appartements. A ce titre chaque appartement dispose d'un automate, qui observe les besoins, dialogue avec le superviseur, et le cas échéant sollicite les ballons.
Aucun risque de légionnelle, les ballons sont simplement sollicités au fil du soleil, si le superviseur constate un risque d'excédent de production, nous sommes alors en consommation choisie, cette recharge anticipée viendra simplement se soustraire à un enclenchement de nuit ( contact HC).
Dernier point les surplus, cas d'une belle journée d'été avec des ballons pleins , 2 possibilités : une injection de ces quelques kWh sur le réseau, ils seront alors consommés par les voisins de la résidence, ou,... un bridage des onduleurs, pour éviter toute injection non choisie dans le réseau.
C'est là un choix ,... simplement.
Au vue des modélisations réalisées, un surplus de production reste possible mais totalement marginal. A noter ces surplus auraient été réduits à leurs simples expressions si les appartements avaient pu bénéficier de ballons plus importants ( 200-250l).
100 kWh 300 panneaux --> panneau 333 Wc,
600 m2 300 panneaux --> 2 m2 le panneau. Quel panneau ?
120 à 130 MWh avec 100 kWh installé --> 1200 à 1300 kWh/kWc, pour Alès c'est faible, mais cela s'explique par aucune orientation plein sud. On a des panneaux à plat, des panneaux orientés au sud-est d'autre au sud-ouest, avec une inclinaison fonction de l'orientation, ce qui est plutôt pas mal dans le cadre de l'autoconsommation. Au passage on aurait pu obtenir le même résultat avec moins de panneaux sur des traceurs 2 axes.
La consommation des communs foit être faible (pas de chaufferie commune (le chauffage semble individuel électrique), pas d'ascenseur, pas de parking), elle se résume donc à la ventilation (récente semble-t-il) et à l'éclairage.
Quel est le volume des chauffe-eaux ?
Dommage de ne pas avoir le volume des cumulus. Comme je serai curieux de connaître le régime de fonctionnement des cumulus notamment vis-à-vis du risque légionelle.
Comme je serai curieux d'avoir une analyse comparative entre cette solution et une solution avec des cumulus bien plus petits multi-cuves (ce qui permet de réduire le risque de légionelle) et qui sont bien moins consommateur d'énergie (il est en effet beaucoup moins énergivore de maintenir 30 l à 60 °C que 200 avec beaucoup plus de facilité à avoir la totalité du volume à une température supérieure à 55 °C).
Le problème avec des cumulus individuels, petits et nombreux comme les appartements, c'est que s'ils sont "usine à gaz", il prendront trop de place dans l'appart et coûteront un bras impossible à rentabiliser. La solution retenue, si elle n'est pas "technologiquement idéale", a le mérite de fonctionner simplement et de façon rentable. c'est pas si mal.
@hubert
"Utilisés comme stockage lorsque la production excède la consommation, les ballons d’eau chaude des différents logements", on a bien un cumulus dans chaque logement, dont on ne connaît pas la taille.
Mais pour pouvoir stocker la surproduction solaire tout en garantissant le maintien à une température suffisante pour éviter la prolifération de légionelles, on est à plusieurs centaines de litres même dans un T2.
Il existe des systèmes multicuves ou les cuves sont regroupées dans un appareil qui ressemble à une chaudière. Cela correspond bien à ce que j'ai décrit mais pas du coup à ce que vous avez compris.
Oui ils coûtent plus chers qu'un cumulus lambda, mais là avec l'injection d'une partie on n'est pas sur du lambda.
On nous présente cela comme une bonne solution, cependant vouloir à tout prix consommer l'énergie produite localement s'avère souvent plus cher que de faire appel au réseau et plus émetteur de CO2.
300 panneaux de 330 Wc pour 100 logement avec une répartition équitable de la production, c'est comme si chaque logement avait 3 panneaux de 330 Wc en autoconsommation.
La non répartition plein sud fait que l'on n'a jamais les 990 W de puissance. Par contre la production journalière en été dépasse largement les 7 kWh (plus de 8 pour des panneaux sur traceur 2 axes).
Quand on sait qu'un cumulus 2 cuves 66 litres au total présente une consommation en moyenne annuelle de moins de 2 kWh / j, pour stocker une grosse partie de ces 7 kWh, il faut largement plus de volume et potentiellement une température de consigne à plus de 70 °C. Reste qu'en hiver, il est plus consommateur de maintenir plusieurs centaines de litres à au moins 55 °C que 66 litres.
Cet article ne fait que confirmer mon analyse.
Pour la TURPE, les colonnes montantes appartenant au gestionnaire du réseau, l'électricité PV produite transite bien par le réseau public.
Le meilleur moyen de stocker de l'électricité en masse c'est de pomper de l'eau d'Amon en aval des barrages selon moi. Les hydrauliciens sont les mieux placés pour garder un parfait equilibre écologique.
Certes, mais ce pont de vue est HS. Les STEP nécessitent des sites géographiques adaptés et disponibles, trouvez-en!
L'on n'entend plus parler du stockage solaire moléculaire sur ... 18 ans !
https://trustmyscience.com/fluide-moleculaire-capable-stocker-energie-solaire-pendant-18-ans/
Dans le cas d'Alès, quand il fait très chaud l'été et que les ballons d'eau chaude n'ont pas besoin d'être chauffé des masses, où va l'électricité produite ? Au réseau, certainement, donc EDF gagnant.
Et alors, combien de centrales à l'arrêt si on étendait cette solution à la France entière, avec un équilibrage entre le sud plus ensoleillé, les autres énergies renouvelables, les STEP ?
C'est là qu'on attend un changement permettant de supprimer un maximum de nucléaire, si dangereux en cas d'incident majeur !
D'ailleurs, pour capter le solaire, ce sont les capteurs thermiques qui ont le meilleur rendement (de 70 à 85% !), alors que ceux photovoltaïques ne peuvent dépasser un rendement théorique de 30 % ! On est loin du compte, avec seulement des capteurs photovoltaïques, d'optimiser cette filière renouvelable !
Certes, un chauffe-eau solaire est plus logique que du PV avec cumulus électrique. Mais cela nécessite une installation bien plus complexe (tuyauteries partout). A envisager en construction neuve. Ici c'est plutôt de la "rénovation" appliquée à un immeuble existant.
Le stockage par chauffage de l'eau des ballons d'eau sanitaire n'a rien d'originale, car EDF qui ne sait pas quoi faire de son électricité nucléaire produite de nuit fait la même chose dans les millions de m3 des ballons des appartements et maisons des Français depuis qu'ils ont inventé les réacteurs nucléaires. Ce qui est original, en l'occurrence, c'est de chauffer cette eau lorsqu'on en a besoin, car, pour ma part je n'ai jamais pris de bain à 3h du matin. Par ailleurs, l'assujettissement au TURPE est bien un racket organisé au profit d'ENEDIS et RTE et je me demande si lorsque j'achète une pile pour la mettre dans ma lampe de poche, je ne paie pas quelque part, caché dans le prix de la pile, la TURPE reversée à ces organisme par Saft Leclanché ?
En effet, le stockage dans les ballons d'eau chaude n'a rien d'original. Ce qui est surtout original c'est le système de pilotage de cette autoconsommation collective qui s'assure que sur une période donnée, chaque appartement reçoive la même quantité d'énergie produite par les panneaux photovoltaïques, sous forme d'électricité directe ou sous forme de chaleur emmagasinée dans le ballon. Si bien que la réduction de la facture d'électricité soit la même pour tous les résidents.
En effet, ça c'est vraiment original et de bonne pratique, merci l'informatique au service de l'équité.
Il ne peut pas y avoir de Turpe si il n y a pas de compteur pour la centrale....
S'il y a un système de comptage pour répartir équitablement la production, il y a forcément un compteur et le circuit doit être fait de telle sorte qu'ENEDIS puisse en télécharger le contenu puis que le système n'est pas d'autoconsommation exclusive, donc connecté au réseau. Et si P. Curtil dit être soumis au TURPE, il doit certainement savoir ce qu'il paye, et à qui il paie.