Si l’efficacité de la STEP n’est plus à prouver, rares sont les études qui se penchent sur ses émissions carbone. Mais des scientifiques ont récemment mené des recherches pour lever le voile sur l’empreinte environnementale de cette technologie.
En tant que technologie de stockage parmi les plus anciennes, la STEP, ou station de transfert d’énergie par pompage-turbinage, domine le marché mondial en termes de capacité. Son mécanisme repose sur un concept ingénieux, mais simple : deux vastes réservoirs d’eau, l’un situé en hauteur et l’autre en contrebas, et reliés par des canalisations. Lorsque la demande d’électricité est modeste, l’eau est acheminée du bassin inférieur vers le bassin supérieur. En revanche, aux heures de forte demande, cette eau est libérée du réservoir élevé, activant des turbines et générant de l’électricité.
Ce processus permet d’ajuster la production d’électricité aux besoins fluctuants en stockant l’énergie excédentaire pendant les périodes calmes pour la redistribuer lors des pics de demande. Au-delà de son efficacité reconnue, une question demeure : quelle est l’empreinte carbone de la STEP ? Dans un monde de plus en plus conscient des enjeux climatiques, il est essentiel de comprendre l’impact environnemental des technologies que nous utilisons.
À lire aussiOù se trouvent les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) en France ?Ce sont des chercheurs du NREL (National Renewable Energy Laboratory) qui ont entrepris cette étude concernant l’impact environnemental de la STEP pour le cas des USA. Dans ce cadre, la technologie a été mise en comparaison avec plusieurs autres systèmes de stockage : le stockage d’énergie à air comprimé (CAES), les batteries lithium-ion, les batteries plomb-acide, et les batteries à flux redox au vanadium.
Les résultats de cette recherche ont été révélateurs. La STEP s’est distinguée en affichant un PRG (potentiel de réchauffement global) nettement inférieur à ses concurrents. À titre informatif, le PRG est une échelle qui évalue l’impact d’un gaz à effet de serre sur le climat en le comparant à celui du dioxyde de carbone sur une durée déterminée. C’est cette mesure qui est couramment utilisée pour peser les conséquences des différents gaz sur le changement climatique.
Suite aux analyses menées pour différents scénarios, la STEP a affiché un PRG oscillant entre 58 et 530 g-CO2eq pour chaque kilowattheure d’électricité restituée. Dans un modèle où le bouquet énergétique était exclusivement composé d’énergies renouvelables, la valeur était de 86 g-CO2eq. Le PRG d’autres systèmes est systématiquement supérieur, quel que soit le scénario envisagé, le maximum étant atteint à environ 500 g-CO2eq/kWh en moyenne des scénarios pour les systèmes à air comprimé CAES.
Lorsqu’il s’agit d’évaluer l’empreinte carbone de la STEP, plusieurs éléments entrent en jeu :
En somme, l’empreinte carbone d’une STEP est fortement influencée par les choix opérationnels effectués avant même sa phase de construction. Ces décisions prises en amont déterminent en grande partie l’impact environnemental de l’installation sur le long terme.
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