À moins d’y associer une batterie, une centrale solaire domestique ne permet pas de prendre le relais en cas de coupure de courant du réseau. Lors d’un blackout, vous serez donc privés d’électricité, que vous ayez ou non des panneaux photovoltaïques sur votre toit. Si la situation paraît absurde, elle s’explique par des règles techniques et de sécurité finalement logiques. Explications.
La crainte d’un blackout l’hiver prochain peut inciter certaines personnes à s’équiper d’une centrale solaire. Les particuliers qui en possèdent déjà une, peuvent également penser être à l’abri des coupures générales d’électricité. Pourtant, les panneaux photovoltaïques ne sont capables de se substituer au réseau que lorsqu’ils sont associés à une batterie. Une configuration encore rare en France, car très coûteuse.
À lire aussiVers un blackout électrique en France l’hiver prochain ?L’immense majorité des centrales photovoltaïques installées chez des particuliers sont en autoconsommation : elles injectent leur production sur le réseau domestique, puis public en cas d’excédent. Les deux réseaux ne sont finalement pas si distincts : les fils électriques d’une maison constituent l’extrémité du grand réseau public.
Ainsi, lors d’une coupure générale, la production des panneaux solaires qui y sont installés est interrompue au même que titre que les autres centrales électriques situées dans la zone touchée. C’est une obligation légale. L’arrêt s’effectue automatiquement grâce au relais de découplage intégré à l’onduleur.
À lire aussiAutoconsommation, injection ou batteries : que choisir pour mes panneaux solaires ?Il s’agit avant tout d’une mesure de sécurité. Cela permet d’éviter la présence de courant sur les lignes, où des agents sont susceptibles d’intervenir. L’interruption de la production prévient également des risques liés à un déséquilibre des charges sur le réseau.
Lors d’une coupure, des panneaux photovoltaïques qui continueraient à injecter leur production délivreraient une tension et intensité irrégulières, car non synchronisées à la demande. Il y a donc un risque de détérioration des appareils, d’échauffement des conducteurs et donc d’incendie.
De plus, les « onduleurs réseau », qui convertissent le courant continu produit par les panneaux en courant alternatif uniquement destiné à être injecté dans le réseau (public ou domestique), ne peuvent fonctionner que lorsqu’ils détectent une tension sur ce dernier. Ils sont conçus pour délivrer un courant parfaitement conforme aux spécifications du réseau public et s’arrêtent ainsi lorsqu’il est inopérant ou désynchronisé.
Pour être autonome en cas de coupure avec des panneaux photovoltaïques, la seule solution est d’installer une batterie et un onduleur « hybride » ou « hors-réseau ». Le système prendra automatiquement le relais lors de l’interruption et injectera seulement la puissance nécessaire au fonctionnement de vos appareils électriques, sans envoyer de courant dans le réseau public.
L’ensemble est souvent commercialisé sous le nom de « kit solaire anti-coupure » sur les boutiques en ligne spécialisées dans le matériel photovoltaïque. Il comprend généralement un onduleur hybride, une ou plusieurs batteries (plomb ou lithium), les câbles et appareils nécessaires au raccordement et inclus parfois les panneaux.
À lire aussiUn taux d’autoconsommation proche de 100% grâce à une batterie à stockage thermiqueCes kits sont commercialisés entre 1 3000 et près de 10 000 € selon la capacité de batterie et la puissance délivrée. Attention, il est indispensable de posséder d’irréprochables compétences d’électricien ou de faire appel à un professionnel pour en installer à son domicile. Ces kits ne doivent pas être confondus avec les « kits autoconsommation prêts-à-brancher ».
Achetée seule, une batterie capable d’assurer l’alimentation d’un réfrigérateur-congélateur, d’un ordinateur et d’un chauffe-eau de 150 litres sur 24 heures sans aucune autre source d’alimentation, coûte environ 5 000 € (10 kWh).
À lire aussiLes systèmes de stockage domestique d’électricité se démocratisentLes installations photovoltaïques capables d’être autonomes lors d’une coupure du réseau sont donc particulièrement chères. Cela peut toutefois être intéressant si vous résidez dans un secteur sujet à des interruptions régulières où si vous ne pouvez absolument pas vous passer d’électricité, même quelques heures dans l’année.
L’investissement n’est pas seulement utile pour palier les coupures d’électricité. Le reste du temps, la batterie vous permettra de maximiser votre taux d’autoconsommation et d’éviter d’injecter de l’électricité gratuitement ou à très bas prix (seulement 100 €/MWh actuellement) sur le réseau public.
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