Des réacteurs nucléaires pour transporter nos marchandises par la mer. Fincantieri, un géant de la construction navale, y pense de plus en plus sérieusement.
Des navires propulsés à l’énergie nucléaire. Nous avions déjà évoqué l’idée il y a quelque temps. Et les choses semblent aujourd’hui vouloir se préciser. Un groupe industriel italien spécialisé dans la construction navale, Fincantieri, vient d’annoncer la signature d’un accord avec Newcleo, la start-up britannique — avec un centre de recherche en Italie et une filiale à Lyon — qui développe un petit réacteur nucléaire (SMR) de 4ᵉ génération à neutrons rapides refroidis au plomb — ou LFR pour Lead-cooled Fast Reactor. L’idée : lancer, en partenariat avec RINA, l’organisation italienne de classification et d’ingénierie des navires, une étude de faisabilité pour l’équipement du transport maritime de systèmes nucléaires.
Ce que Newcleo propose, c’est de placer à bord des navires de Fincantieri, un petit réacteur nucléaire fermé. Une sorte de batterie nucléaire de 30 MW qui n’aurait besoin d’être rechargée qu’une fois tous les 10 à 15 ans. Le tout avec un entretien limité et un remplacement facilité une fois la fin de vie du SMR atteinte.
Il n’est pas responsable de plus de 3 % des émissions de gaz à effet de serre, mais compter sur l’énergie nucléaire pour alimenter le transport par la mer pourrait aider à sa décarbonation. Alors même que l’Organisation maritime internationale ambitionne d’atteindre le « zéro émission nette » autour de 2050. Et que les carburants bas-carbone imaginés par l’industrie pour remplacer le mazout lourd — comme l’hydrogène, l’ammoniac ou le méthanol — ne sont pas encore disponibles à grande échelle et que la maturité des technologies de propulsion laisse encore à désirer.
Côté sécurité, Newcleo assure qu’opter pour des LFR pour l’alimentation des navires de demain permettrait de protéger les écosystèmes marins. Car en cas d’accident ou de naufrage, le plomb, liquide à l’intérieur du réacteur nucléaire, se solidifierait au contact de l’eau de mer, formant une coque de protection qui retiendrait les rayonnements
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