Avec ses 62 éoliennes totalisant 496 MW, le parc éolien en mer de Saint-Brieuc sera bientôt pleinement opérationnel. Ce parc a mis 12 ans pour entrer en fonctionnement et a été retardé, notamment, par les pêcheurs et riverains. Un projet qui a peiné à convaincre le tissu local.
➡️ 2ᵉ parc éolien en mer commercial de France
⚡ Puissance installée : 496 MW
🌬️ Nombre d’éoliennes : 62 Siemens-Gamesa SG 8.0-167 DD (8 MW)
🔋 Production annuelle attendue : 1,82 TWh
🗼 Type de fondation : Jacket
⏰ Mise en service complète : décembre 2023
Par temps dégagé depuis les côtes armoricaines, on peut déjà apercevoir ces « ailes marines », hautes de 207 mètres à leur extrémité. 59 des 62 turbines du parc éolien en mer de Saint-Nazaire produisent déjà de l’électricité. Il est d’ailleurs possible de surveiller leur production en temps réel sur cet outil non officiel. Les trois dernières ont été chargées le 6 décembre à bord du Brave Tern, un navire spécialisé dans l’installation d’éoliennes en mer, en vue de leur installation. La mise en service complète doit intervenir avant la fin de l’année.
Situées à une vingtaine de kilomètres des éoliennes, les localités bretonnes de Plouha, Saint-Quay-Portrieux, Tréveneuc ou Bréhat ne pourront pas bénéficier du fonds d’indemnisation – une taxe proportionnelle au mégawatt installé – lié à l’installation du parc. Selon la direction départementale des finances publiques, ce sont plus de 4 millions d’euros que pourront se partager les villes d’Erquy (1,16 M€), Pléneuf-Val-André (1,09 M€), Fréhel (729 708 €), Plurien (674 168 €) et Plévenon (605 812 €) au titre des « dommages visuels ».
Les travaux sont conjointement réalisés par la société Ailes Marines, filiale du groupe espagnol Iberdrola, et Réseau de transport d’électricité (RTE) qui gère le raccordement. Afin de rémunérer les pêcheurs affectés par les zones de restriction d’activité pour le déplacement de blocs rocheux et la pose et protection des câbles, la coentreprise a créé un fonds d’indemnisation. La compensation est calculée par l’organisme indépendant Ricep (Réseau d’informations et de conseil en économie des pêches). Les demandeurs ont dû déclarer les données de fréquentation, que l’organisme a croisé avec le chiffre d’affaires mensuel pour déterminer leur dépendance économique. Ainsi, 60 % du meilleur chiffre d’affaires réalisé entre 2015 et 2020 dans la zone d’exclusion sera versé au titre de la perte d’exploitation.
À lire aussiÉolien en mer : la carte des parcs et projets en FranceLa société espagnole a implanté ses éoliennes à seulement 460 mètres du site Natura 2000 « Cap d’Erquy – Cap Fréhel », par lequel transitent des oiseaux migratoires entre l’Atlantique et la mer du Nord. L’emplacement du parc éolien est aussi au cœur d’une zone de pêche prolifique de coquille Saint-Jacques. L’impact sur la faune est multiple. L’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) note pourtant une « exceptionnelle » augmentation de la pêche de coquilles, en « augmentation de 30 % » par rapport à la saison 2021-2022.
Les pêcheurs rétorquent que les Saint-Jacques mettent 2 ans à atteindre leur taille commercialisable, alors les effets seront visibles l’année à venir. L’impact sur les oiseaux n’est pas négligeable selon l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique, avec au moins 3 espèces qui fuiraient la zone. À l’inverse, un « effet récif » est observé et des moules, entre autres, viennent se fixer autour des plateformes.
Le parc éolien de Saint-Brieuc sera officiellement lancé après 12 ans de bataille. La multiplication des permis délivrés au large des côtes françaises et leur accélération sera un challenge, pour remplir les objectifs énergétiques que la France s’est fixés.
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