Le réseau électrique européen peut intégrer sans difficulté 50 millions de pompes à chaleur. C’est ce qu’affirment le PDG d’EDF, Jean-Bernard Levy, et ses collègues européens. En outre, grâce à la gestion de la demande, elles constitueront un outil de flexibilité pour favoriser la montée en puissance des énergies renouvelables variables.
Dans une lettre adressée le 5 juillet 2021 à la commission européenne, une coalition de PDG du secteur de l’énergie affirme que l’électrification du chauffage est « une solution fiable vers le zéro émission en Europe ».
Passer des chaudières à combustibles fossiles aux pompes a chaleur conduira à réduire de plus de 66% la consommation d’énergie finale des bâtiments. Parallèlement, les émissions de CO2 baisseront de 60%. Il sera même possible de les ramener à zéro.
Point fondamental : les dirigeants soulignent qu’une telle quantité de pompes à chaleur ne conduira pas à déstabiliser le réseau électrique. « Les lumières resteront allumées avec 50 millions de pompes à chaleur » écrivent les PDG. « Nous encourageons la Commission européenne à promouvoir l’électrification efficiente du chauffage comme part de la transition énergétique ».
La lettre a été signée par les dirigeants de 13 groupes énergétiques dont Jean-Bernard Levy (EDF), Miguel Stilwell (EDP Group), Francesco Starace (Enel), Stefan Håkansson (E.ON SE), Ignacio Galán (Iberdrola), Christian Rynning-Tønnesen (Statkraft), et Martin Forsén (Association Européenne des Pompes à Chaleur).
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« Dans les bâtiments, l’électrification devrait jouer un rôle central », estime la Commission, « en particulier à travers le déploiement de pompes à chaleur pour le chauffage et le refroidissement des locaux ». Elles pourraient représenter 40% des solutions de chauffage dans tous les logements résidentiels et 65 % dans les bâtiments commerciaux d’ici 2030.
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La coalition des PDG appelle à abattre ces barrières et affirme que l’électrification du chauffage devrait être favorisée au lieu des solutions qui utilisent les combustibles fossiles.
« Les pompes à chaleur électriques sont trois fois plus efficaces que les chaudières à gaz et seront donc un contributeur majeur à l’efficacité énergétique, tout en étant une source importante de chauffage et de refroidissement renouvelables sans émissions de gaz d’échappement », déclarent les dirigeants.
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La gestion intelligente des pompes à chaleur et de la charge des véhicules électriques constituera un levier de flexibilité qui contribuera à l’intégration de hauts niveaux d’énergies renouvelables variables en Europe.
« Les opérateurs travaillent ensemble depuis des décennies pour assurer un niveau constant et élevé de stabilité du réseau et ont réussi à relever des défis similaires en traitant les millions d’appareils électriques qui ont été déployés dans tous les foyers de l’UE ces dernières années » selon Jean-Bernard Levy et ses collègues.
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