Avec la hausse des prix de gros sur le marché de l’électricité, les fournisseurs alternatifs ne parviennent plus à proposer à leurs clients des tarifs intéressants. Et nombreux sont les consommateurs qui retournent chez le fournisseur historique pour bénéficier du tarif réglementé de vente (TV) de l’électricité, plus protecteur en ces temps de crise.
Depuis que le prix de l’électricité flambe, de nombreux clients abandonnent les fournisseurs alternatifs pour retrouver la protection du tarif réglementé de vente (TRV) proposé par le fournisseur historique EDF. En effet, l’électricité se négocie à des prix exorbitants sur le marché de gros de l’électricité. De 50 €/MWh début 2021, il est dépassé la barre des 1 000 €/MWh l’été dernier.
Pour s’approvisionner, les fournisseurs alternatifs peuvent se tourner vers l’électricité peu chère, issue des centrales nucléaires gérées par leur concurrent EDF, grâce au mécanisme de l’ARENH. D’ailleurs, la part qu’EDF est tenue de revendre à ses concurrents est passée de 100 à 120 TWh en début d’année à cause de la crise.
À lire aussiPourquoi Enercoop va acheter de l’électricité nucléaire à EDF ?Toutefois, l’électricité obtenue grâce à l’ARENH ne suffit pas toujours pour couvrir les contrats des clients des opérateurs alternatifs. Ainsi, ces derniers sont obligés de se tourner vers le marché de gros et ne parviennent pas toujours à suivre financièrement. La plupart refusent d’ailleurs d’accueillir de nouveaux clients en ce moment.
Certains opérateurs ont même jeté l’éponge et conseillé à leurs clients de retourner vers le tarif réglementé proposé par EDF. C’est le cas par exemple de Leclerc Énergie ou de Cdiscount. Pour les autres, lorsque leurs clients parviennent à l’échéance de leur contrat à prix de marché, le nouveau tarif qui leur est proposé est souvent trop cher et peu intéressant.
Les clients repartent donc en masse vers le fournisseur historique. Ils peuvent ainsi bénéficier d’un prix bloqué grâce au bouclier tarifaire mis en place par l’État et que seul EDF propose en électricité.
À lire aussiPourquoi EDF entretient ce tunnel inachevé depuis 40 ans ?L’entreprise a communiqué les chiffres de ce mouvement massif qui lui bénéficie. 100 000 nouveaux clients reviendraient chaque mois vers l’énergéticien depuis août 2022. Le groupe va donc logiquement finir l’année avec une part de marché en hausse. Et cela ne risque pas de s’arrêter de sitôt.
D’un côté, les consommateurs peuvent bénéficier de la protection du tarif réglementé. Mais d’un autre côté, cet événement est le signe que la concurrence n’existe plus vraiment sur le marché de l’énergie en raison de la crise. EDF est plus que jamais de fait en situation de quasi-monopole.
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