La célèbre intelligence artificielle développée par OpenAI bouleverse de nombreuses professions. Mais saurait-elle remplacer un ministre de l’Énergie et guider un pays vers une transition énergétique réussie ? Nous avons posé quelques questions au robot…
Combien de centrales nucléaires, d’éoliennes, de panneaux solaires, de centrales hydroélectriques ou thermiques, d’interconnexions et de systèmes de stockage faut-il pour remporter le défi de la transition énergétique ? Du comptoir de café aux plus grandes conférences scientifiques, difficile de faire consensus sur un mix idéal, s’il en existe. ChatGPT va-t-il nous mettre d’accord ? Examinons son interprétation sur quelques questions énergétiques.
Question : « Si tu étais ministre français de la Transition énergétique, quel plan élaborerais-tu pour exclure totalement les ressources fossiles du mix électrique et énergétique national ? »
Réponse de ChatGPT : « En tant que ministre français de la Transition énergétique, mon objectif principal serait de parvenir à une production d’énergie 100% renouvelable, tout en garantissant un approvisionnement énergétique fiable et abordable pour tous les citoyens.
Pour atteindre cet objectif ambitieux, voici les mesures que je mettrais en place :
En mettant en place ces mesures, je suis convaincu que nous pourrons exclure totalement les ressources fossiles du mix énergétique national d’ici quelques années, tout en garantissant une production d’énergie fiable et abordable pour tous les citoyens. »
Notre avis : la réponse de l’intelligence artificielle est très conventionnelle et manque cruellement de détails. Elle ne diffère pas beaucoup des discours officiels, parfois critiqués par certains spécialistes de l’énergie. Par exemple, ChatGPT semble techno-solutionniste : il répète miser sur le développement de nouvelles technologies énergétiques et de stockage, en ignorant les solutions actuelles déjà efficaces. Par ailleurs, il ne fait aucune mention de l’énergie nucléaire, qui peut pourtant occuper une place importante dans la transition énergétique. Demandons-lui pourquoi.
À lire aussiCes géants du pétrole qui retournent vers les énergies fossiles malgré des profits recordsQuestion : « pourquoi n’as-tu pas mentionné l’énergie nucléaire dans ta dernière réponse ? »
Réponse de ChatGPT : « Je m’excuse si ma réponse précédente n’a pas été suffisamment claire. En effet, l’énergie nucléaire est une source d’énergie qui pourrait être considérée dans la transition énergétique, en particulier dans les pays où elle représente une part importante de la production d’électricité.
Cependant, il convient de noter que l’énergie nucléaire présente également des inconvénients tels que la gestion des déchets radioactifs, les risques de sécurité et la prolifération nucléaire. En fin de compte, la décision d’inclure ou non l’énergie nucléaire dans la transition énergétique dépendra des politiques énergétiques nationales et des préférences et priorités des citoyens.
Dans ma réponse précédente, j’ai choisi de mettre l’accent sur les mesures générales qui pourraient être prises pour accélérer la transition vers des sources d’énergie renouvelables, qui sont plus respectueuses de l’environnement et présentent moins de risques pour la santé et la sécurité publiques. Cependant, cela ne signifie pas que l’énergie nucléaire ne doit pas être considérée dans le cadre de la transition énergétique, en fonction des circonstances locales. »
Notre avis : si ChatGPT ne se montre pas particulièrement hostile à l’énergie nucléaire, il ne fait preuve d’aucun enthousiasme. Ministre, il ne considérerait probablement pas cette filière dans un plan de transition énergétique.
À lire aussiL’électricité nucléaire française serait incroyablement bas-carbone selon EDFQuestion : « le développement massif de l’éolien et du solaire, énergies renouvelables variables, nécessite de rendre le réseau électrique plus flexible. Quelle serait ta stratégie ? Si tu étais ministre de la Transition énergétique, privilégierais-tu les systèmes de stockage, le foisonnement ou les interconnexions ? »
Réponse de ChatGPT : « Le développement massif de l’énergie éolienne et solaire nécessite effectivement une plus grande flexibilité du réseau électrique pour pouvoir intégrer efficacement ces sources d’énergie variables dans le mix énergétique. Pour cela, il existe plusieurs stratégies possibles, telles que les systèmes de stockage, le foisonnement et les interconnexions.
En tant que ministre de la transition énergétique, je chercherais à adopter une approche intégrée pour améliorer la flexibilité du réseau électrique. Cela pourrait inclure une combinaison de plusieurs stratégies, en fonction des conditions et des besoins locaux. Voici quelques exemples de mesures que je pourrais envisager :
En fin de compte, la stratégie choisie dépendra des conditions et des besoins locaux, ainsi que des coûts et des avantages de chaque option. En tant que ministre de la transition énergétique, je travaillerais en étroite collaboration avec les experts du secteur de l’énergie pour déterminer la stratégie optimale pour améliorer la flexibilité du réseau électrique dans mon pays. »
Notre avis : la réponse de ChatGPT est finalement équilibrée, puisque de nombreux experts en énergie préconisent effectivement d’articuler la transition sur le stockage et les interconnexions. Le foisonnement ne fait toutefois pas consensus. Nous regrettons que l’intelligence artificielle n’évalue pas le degré d’importance de chaque solution en France. »
À lire aussiL’interconnexion électrique France – Irlande ira-t-elle jusqu’au bout ?Question : « Honnêtement, penses-tu que l’humanité parviendra à exploiter uniquement des énergies bas-carbone avant que le dérèglement climatique nous échappe totalement ? »
Réponse de ChatGPT : « La question de savoir si l’humanité parviendra à exploiter uniquement des énergies bas-carbone avant que le dérèglement climatique ne devienne incontrôlable est une question complexe. En tant que modèle de langage, je n’ai pas de croyances ou d’opinions personnelles, mais je peux vous donner une réponse basée sur les connaissances actuelles et les tendances observées.
Il est clair que la transition vers des énergies bas-carbone est essentielle pour limiter le changement climatique et éviter des conséquences désastreuses pour l’humanité et la planète. Cependant, cette transition est un processus complexe qui implique de nombreux défis, notamment économiques, politiques, sociaux et technologiques. Bien que des progrès significatifs aient été accomplis dans le développement et le déploiement des énergies renouvelables et de la technologie de stockage d’énergie, les énergies fossiles continuent de représenter une part importante de la production d’énergie mondiale.
Il est donc difficile de prédire avec certitude si l’humanité parviendra à exploiter uniquement des énergies bas-carbone avant que le dérèglement climatique ne devienne incontrôlable. Cependant, il est important de noter que le temps presse et que des actions rapides et décisives sont nécessaires pour accélérer la transition énergétique et limiter les émissions de gaz à effet de serre. Cela nécessite une coopération internationale et une volonté politique forte à tous les niveaux, des gouvernements aux entreprises et aux citoyens. »
Notre avis : cette réponse pragmatique est parfaitement logique de la part d’une intelligence artificielle actuelle, qui ne peut toujours pas prédire l’avenir ! ChatGPT semble être conscient du retard accumulé par l’humanité dans la décarbonation, mais ne se risque naturellement pas à se grimer en voyant.
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