Le barrage Burdekin dans le Queensland en Australie / Image : Wikimedia - CSIRO, modifiée par RE.
Le projet de stockage d’énergie hydroélectrique par pompage de Pioneer-Burdekin, en Australie, aurait été le plus grand projet de ce type au monde. Mais le gouvernement vient d’y mettre un terme.
En 2022, le gouvernement du Queensland, un état du nord-est de l’Australie, voyait la Pioneer Valley et ses montagnes comme l’endroit rêvé pour installer le plus grand projet de stockage d’énergie hydroélectrique par pompage (STEP) au monde. Une topographie adaptée et un énorme potentiel de production d’énergies renouvelables solaire et éolienne. Le projet Pioneer-Burdekin était lancé. Faisabilité technique, impact environnemental. La société Queensland Hydro s’est alors mise à réaliser toutes sortes d’études. Et tout semblait sur de bons rails. Elle avait même commencé à racheter des terres.
Un projet jugé trop cher de tous les points de vue
Mais il y a quelques jours, le gouvernement – du Parti libéral national (LNP) – nouvellement élu du Queensland, conformément à une promesse de campagne, a mis un terme à ce projet finalement jugé « pas viable financièrement et pas approprié sur le plan environnemental ». Le premier ministre évoque des coûts qui auraient explosé. Passant de l’ordre de 12 milliards de dollars australiens à près de 37 milliards. Les populations locales, elles, se seraient montrées réticentes. Et il faudra désormais trouver une solution pour ceux qui ont « perdu » leurs terrains dans l’opération.
Rappelons que le projet Pioneer-Burdekin devait offrir à l’Australie une solution de stockage d’électricité renouvelable de longue durée. Le principe : pomper de l’eau d’un bassin inférieur lorsque la demande en électricité est faible – ou lorsque la production, renouvelable surtout, est excédentaire – et restituer l’électricité par turbinage depuis un bassin supérieur lorsque la demande augmente – ou que la production diminue. Plusieurs options avaient été proposées. Allant jusqu’à une puissance de 5 gigawatts (GW) et une capacité de stockage de 120 gigawattheures (GWh) pour une durée de décharge de 24 heures.
À lire aussi Cet énorme projet de stockage d’électricité qu’EDF rêve de lancerVers des systèmes de stockages d’énergie hydroélectrique par pompage plus modestes ?
Dans un rapport remis récemment au gouvernement, les experts de Queensland Hydro reconnaissaient que l’option la plus puissante peinerait à trouver sa rentabilité. Mais ils se montraient plus optimistes pour les deux autres options envisagées – 2,5 GW/48 heures ou 3,75 GW/32 heures. Toutes étant estimées compatibles – à condition de quelques aménagements – avec les contraintes environnementales locales.
Le gouvernement du Queensland se déclare désormais plus disposé à soutenir le déploiement de stockages d’énergie hydroélectrique par pompage à plus petite échelle. Ils seraient plus viables économiquement et plus faciles à gérer. Leur impact cumulé et leur coût s’avèreront-ils réellement plus intéressants ? La question reste en suspens.
Mais une chose est à peu près sûre. Pour atteindre les objectifs de l’État en matière de production renouvelable – 50% d’ici 2030 et 80% d’ici 2035 -, le gouvernement aura besoin de tels systèmes de stockage de longue durée. D’ailleurs, un autre projet du genre, le projet Borumba de 2 GW, est, lui, toujours en cours. Il devrait entrer en activité d’ici 2030. Lui aussi semble connaître des difficultés à respecter son budget. Son coût total avait été d’abord estimé à 6 milliards de dollars. Il serait désormais de l’ordre de 14 milliards.
Commentaires
Premièrement, il n’existe aucun système de production d’énergie« pilotable »sans stockage préalable !
« le gouvernement préfère augmenter la flexibilité de la demande. Cela consiste à réduire ou augmenter la consommation d’électricité d’un site pour répondre aux besoins du système. »
Réponse : Qui peut prétendre qu’un tel système serait plus efficace et plus économique qu’un moyen de stockage avec l’air comprimé, qu’on pourrait piloter à la demande ?
En réalité, il s’agit là d’une mesure protectionniste à destination du nucléaire, dont le prix de revient supporterait mal, la concurrence du stockage des énergies renouvelables. Notamment en période de prix négatifs !
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Pour éviter la concurrence avec le nucléaire, la France préfère assurer ses pertes de production renouvelable, pour prétendre ensuite que la vente de l’électricité nucléaire, « le pays étant largement exportateur presque toute l’année »rapporterait des devises ?
Sauf que si on exporte effectivement de l’énergie nucléaire souvent à des prix inférieurs au coût de fabrication, ça n’empêche pas le pays à devoir se fournir en charbon, pétrole et gaz, dont la totalité des coûts dépasse largement ce qu’on récupère quand on exporte de l’électricité nucléaire !
« La vente des 50,1 TWh d’électricité excédentaires aux autres pays européens a ainsi rapporté l’an passé pas moins de 4 milliards d’euros à l’Hexagone, bilan de 6,8 milliards d’euros d’exportations et de 2,8 milliards d’euros d’importations sur l’année
Notez que dans cette présentation, personne ne parle des déchets ? Personne ne parle non plus des importations d’uranium (7 à 8000 tonnes /an) qui ne sont que des coûts qui réduiraient d’autant les bénéfices ?
https://www.connaissancedesenergies.org/questions-et-reponses-energies/pourquoi-la-france-importe-t-elle-de-lelectricite-alors-que-sa-production-est-excedentaire
Coûts des importations fossiles en France en 2024
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-energie-2024/pdf/Chiffres-cles-energie-2024.pdf
Pétrole 46,9 milliards
Gaz 26,1 milliards
Charbon 2,2 milliards
Total : 75,2 milliards
Questions :
– Est-ce que face à une telle dépense la France n’aurait pas intérêt à consacrer une partie de cette somme en stockage ?
– Quel serait l’intérêt de la France et des Français à long terme dans cette configuration ?
– Est ce qu’avec des stocks d’énergies renouvelables on pourrait réduire la facture des fossiles ?
– Est que développer le stockage renouvelable nous rendrait plus dépendant des importations ?
– Est-ce que développer le stockage renouvelable avec l’air comprimé n’est pas la meilleure méthode pour se prémunir du réchauffement et de la dépendance ?
" Le premier ministre évoque des coûts qui auraient explosé. Passant de l’ordre de 12 milliards de dollars australiens à près de 37 milliards. Les populations locales, elles, se seraient montrées réticentes."
Faire dans la démesure n'aide pas à faire émerger des projets de stockage vraiment écologiques ! Commençons par le commencement , c'est à dire démontrons qu'un système de stockage peut assurer la permanence électrique pour un besoin particulier, un groupe de particuliers, une localité , une île ,etc .et le reste se fera sans problème !.
Pour ça l'air comprimé est bien mieux que l'hydraulique parce que sans impact sur le climat local, bien plus économique en infrstructures et beaucoup plus acceptable, notamment quand les stocks sont sous terrain, est l'agent idéal pour ça !
Ha ouais 14 milliards juste pour 2GW sur 24h
Mais alors en fait les enr c'est super cher... On nous aurait menti ?
Vous avez compris qu'on pourrait l'utiliser plus de 100 fois par an pendant une centaine d'années voire plus?
Je suppose que vous n'avez toujours pas compris que pour compenser l'intermittence il faut une autonomie de plusieurs centaines d'heures à pleine puissance... Exemple parfait, l'Allemagne en ce moment, 10 jours sans vent ni soleil.
Si le solaire avec quelques batteries peut suffir pour certains pays sur l'équateur, c'est très bien. Mais en europe les enr sont de l'argent dilapidé.
Toujours aussi à la masse sur l'Europe mais au moins il admet que le couple solaire batterie est utile pour certains pays. On avance pas à pas...
Peut être est ce simplement parceque ce type de stockage est actuellement inadapté.
A l'heure actuelle le volume des "surproductions renouvelables est encore modeste et quand il est stocké il peut être utilisé en totalité dans les heures qui suivent.
Tant que la production diurne du photovoltaïque n'est pas régulièrement supérieure à la consommation journalière les batteries de longue durée n'ont que peu d'utilité
En fait c'est déjà le cas dans la majeure partie de l'Australie et le solaire et l'éolien se développent encore. Le temps que ce STEP soit mis en place, il aurait pu être très très utile.
Mais c'est juste que la droite australienne veut flinguer la transition énergétique en Australie. Ils l'ont promis et ils le font... Heureusement ça avance en Australie Occidentale et en Australié Méridionale pour montrer l'exemple de transitions réussies.
Cependant il y a un choix à faire entre divers investissements, si il n'y avait pas de problèmes de moyen ....