C’est le troisième grand plan d’électrification de la France, après celui d’après-guerre et le plan Messmer, consacré à la mise en place d’un parc nucléaire dans les années 1970. Le gestionnaire du réseau électrique, RTE, sort les grands moyens pour moderniser le réseau électrique de la France, et ainsi permettre une réindustrialisation décarbonée.
RTE vient de dévoiler son plan de développement du réseau électrique français à haute tension. Ce schéma directeur de développement des réseaux (SDDR) est censé permettre à la France de faire face aux enjeux de décarbonation et de réindustrialisation du pays d’ici 2050. Le président du directoire de RTE, Xavier Piechaczyk, indique que ce plan va se reposer sur les atouts actuels du réseau, comme un niveau de congestion relativement faible, et une bonne résistance aux aléas climatiques. Celui-ci avait été largement renforcé après la tempête de 1999.
D’ici 2040, RTE compte renouveler près de 23 500 km de lignes à haute tension, et plus de 85 000 pylônes. Selon le gestionnaire de réseau, ce renouvellement devra être accompagné d’un renforcement des lignes, pour prendre en compte l’utilisation accrue d’électricité dans les décennies à venir et anticiper les futurs risques de congestion, notamment sur l’axe nord/sud. RTE rappelle d’ailleurs qu’en 2050, l’électricité devrait correspondre à la moitié des besoins énergétiques du pays, contre un peu plus de 25 % aujourd’hui.
Le SDDR confirme également les investissements prévus pour les laboratoires de la décarbonation industrielle que sont Dunkerque, le Havre ou Fos-sur-Mer. D’autres zones pourraient être concernées à partir de 2029, comme Saint-Avold, la Vallée de la Chimie à Lyon ou encore l’estuaire de la Loire.
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Le réseau électrique se trouve au cœur d’enjeux très importants pour l’avenir du pays. Il devra permettre une intégration des futurs EPR, mais également des 18 GW d’éolien offshore qui devraient être déployés d’ici 2035. La mise en place d’un réseau en toile d’araignée devrait permettre de distribuer cette production concentrée à l’ouest du pays vers les secteurs industriels plutôt situés à l’est, ainsi que vers le reste de l’Europe. En parallèle, le réseau devra être adapté au changement climatique, notamment pour résister aux fortes chaleurs ou aux crues centennales.
Au total, ces 100 milliards d’euros répartis sur 16 ans correspondent à environ 6,25 milliards d’euros par an. C’est 4 fois plus élevé que ce qui avait été prévu lors du plan d’investissement décennal de 2014 ! Néanmoins, RTE précise que le montant reste bien inférieur à ses homologues européens. L’Allemagne a, en effet, prévu 250 milliards d’euros d’ici 2037 pour mettre à niveau son réseau électrique, tandis que le Royaume-Uni a fléché 150 milliards d’euros. Pour réduire l’enveloppe, RTE compte privilégier l’économie circulaire, et maintenir le maximum de lignes aériennes existantes tout en minimisant l’ajout de nouvelles lignes.
Il y a une incohérence profonde dans ce plan !
Les réseaux électriques ont un facteur d’utilisation particulièrement médiocre et l’on pense à les renforcer plutôt que d’améliorer leur utilisation ! Des batteries judicieusement placées permettent de placer beaucoup plus d’énergie dans le réseau actuel en lissant les pics de production comme les pics de consommation.
On persiste dans un modèle qui à plus de 100 ans conçu sur les limitations de l’époque
Avez-vous imaginé la capacités de batteries et le coût ? Ce sont des GWh ou dizaines de GWh qu’il faudrait pour lisser cette adéquation de la production à la consommation !
Les pointes qui stressent notre réseau de transport sont brèves et finalement peu fréquentes. Vous pouvez vous poser la question du « pourquoi cet emplacement » pour la batterie en projet à Porcheville. Partout dans le monde un des multiples usages simultanés des batteries est l’augmentation des capacité de transport du réseau. Les investissement dans le réseau ont quand même pour principal but d’augmenter la capacité et la fiabilité du réseau. Tout ce que l’on demande aux batteries dans ce cadre ci (réseau) est de lisser un peu des pics souvent inférieurs à 1 heure. Il est cependant évident qu’elles vont rendre… Lire plus »
Rappelons que ces sommes astronomiques ne sont pas comptées dans le coût officiel des parcs enr. Rappelons aussi que les enr sont intermittentes et qu’elles ne permettront donc pas de reindustrialiser l’europe, puisque l’industrie a besoin d’une électricité stable et bon marché.
L’article évoque également l’intégration des nouveaux EPR (dont les coûts directs ont explosé).
Rappelons surtout que ces sommes astronomiques ne sont pas comptées dans le coût officiel des EPR, que personne ne veux financer et qui arriveront bien trop tard pour servir à décarboner la production ou à augmenter l’usage de l’électricité. Rappelons aussi que la première ENR c’est l’hydraulique et qu’elle convient parfaitement à complémenter les autres ENR, surtout si on y ajoute la biomasse et qu’on investit dans le réseau. Rappelons aussi que l’ère de l’énergie abondante à pas cher est révolue, qu’on préfère le fioul lourd, le charbon de bois ou le gazogène et que quand les sources intermittentes prévisibles… Lire plus »
Mais alors pourquoi l’usine du monde, la chine donc, développe tant les renouvelables alors?
Et ça a même l’air de marcher puisqu’ils me semble qu’il nous inondent de plus en plus avec leur produits manufacturés…
Cela marche un peu, mais reste encore très dépendante du charbon pour son électricité.
Malgré ses engagements, la Chine a repris la construction de centrales au charbon l’an passé | Les Echos
Pourquoi? Mais vous l’avez mis dans votre question, ils fabriquent tout, y compris des renouvelables et du nucléaire.
Ce qui au passage est exactement ce qu’il faut faire (même si la Chine n’est globalement pas forcément un exemple)
Avec encore plus de 60% de charbon dans le mix, c’est en effet pas modèle à suivre à mon avis…