Plusieurs mois maintenant que l’Europe presque entière est frappée par une sécheresse sans beaucoup de précédents. Résultat, les centrales hydroélectriques sont à la peine. En Italie, tout particulièrement. Le pays annonce un recul de sa production de près de 40 % par rapport à 2021.
En Italie, les installations hydroélectriques fournissent habituellement près d’un cinquième des besoins en électricité du pays. Mais en 2022, selon les chiffres communiqués par Terna, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité italien, la production a chuté de presque 40 %. Pour être très précis, de 37,7 % par rapport à 2021. En cause : une longue période de sécheresse.
Pour produire, les centrales hydroélectriques ont besoin d’eau. C’est une évidence. Elles ont besoin de débit dans les rivières (centrales au fil de l’eau) ou de retenues pleines (centrales de lac). Or au début de l’été 2022 déjà, les experts notaient que le Pô — qui constitue le plus grand réservoir d’eau douce de l’Italie — connaissait sa pire sécheresse depuis 70 ans. Le lac Majeur et le lac de Garde étaient, eux aussi, à des niveaux beaucoup plus bas que d’habitude. Des appels à la sobriété avaient été lancés et des mesures de rationnement avaient même été prises dans plusieurs centaines de communes. De nombreuses installations de production hydroélectriques avaient dû être fermées.
Résultat, une production sur l’ensemble de l’année qui a drastiquement diminué. Un déficit que la production solaire photovoltaïque — en hausse de près de 12 % par rapport à 2021 — n’a pas suffi à compenser. En Italie aussi, la production au charbon a été relancée — +6 % en 2022. Une mauvaise opération pour le climat.
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D’autant que l’Italie n’a pas été la seule à diminuer sa production hydroélectrique. EDF annonçait il y a quelques jours que la France a connu un recul de plus de 22 % en 2022. La Norvège et la Suisse ont été contraintes à prendre des mesures exceptionnelles. Dans le contexte de réchauffement climatique, doit-on s’attendre à une aggravation ?
La réponse est fonction des pays. Si certains — dans le sud des Alpes notamment — pourraient subir des périodes de manque d’eau plus nombreuses et plus longues, d’autres pourraient simplement connaître un changement dans le régime de leurs précipitations. La Suisse, par exemple, pourrait produire 10 % de plus en hiver d’ici 2050, mais 5 % de moins en été. Une plutôt bonne nouvelle pour « le château d’eau de l’Europe ».
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Plus globalement, les analystes de l’énergie estiment que c’est surtout la valeur de l’eau que l’on doit s’attendre à voir changer. La raréfaction de la ressource incitera à prioriser d’autres usages et créera une pression économique qui fera monter les prix de l’hydroélectricité. Ce point de vue est partagé par les experts à l’origine du dernier rapport sur l’état des Alpes publié fin 2022.
« L’approvisionnement en eau potable, la production industrielle, la productivité agricole, l’hydroélectricité et d’autres utilisations nécessitent tous une disponibilité constante de l’eau alpine. Le changement climatique met ces fonctions sous pression, car les glaciers reculent et les régimes de précipitations changent. La réduction des quantités d’eau et la fiabilité limitée de l’approvisionnement seront un problème majeur dans les décennies à venir. » déplorent-ils.
Pour éviter des problèmes trop importants, nous devons, bien sûr, limiter drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre. Mais aussi, commencer dès à présent à nous adapter aux changements annoncés du cycle de l’eau. L’une des pistes, c’est la modernisation des barrages. Avec un élargissement de leur gamme de fonctionnement à des débits plus faibles. Les ingénieurs y travaillent. L’autre piste, c’est celle que nous évoquons dans notre sujet « Peut-on construire de nouvelles centrales hydroélectriques en France ? » à l’avenir, les installations de ce type pourraient ainsi plus spécifiquement servir au stockage de l’électricité par pompage.
Comment est ce qu’on peut être assez bête pour croire que le nucléaire n’est pas responsable des problèmes d’eau dans le monde ? Comme si celui ci pouvait fonctionner sans eau ? Eau que le nucléaire transforme en vapeur – premier gaz à effet de serre – qui lui participe au réchauffement en accélérant la fonte de la glace des sommets en toutes saison ! Ce qui fait qu’en allongeant les étés tout en réduisant les hivers, on se prive d’une partie du volume de glace que la neige va produire en se tassant. Hors sans glace pour produire de… Lire plus »
Les Italiens achètent l’électricité à la France, ils refusent le nucléaire, c’est leur problème.
Attendons la suite, les rivières ne sont pas magiques non plus. Si en amont la neige ne se forme plus alors l’aval se videra.
Et qu’avons nous en dehors de l’hydroélectrique qui nécessite un cours d’eau ?