Après cinq ans de travaux pharaoniques et un investissement de 150 millions d’euros, le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, a inauguré, le 14 octobre dernier, l’extension de la centrale de La Coche, une centrale hydroélectrique située au Grand-Aigueblanche, près de Moûtiers (Savoie).
La centrale de la Coche a fait peau neuve. Elle voit aujourd’hui sa production augmentée de 20%, passant de 550 à 650 GWh par an.
Tout remonte à 1976, lorsque quatre turbines réversibles de type « Francis » ont été mises en service au barrage d’Aigueblanche pour produire de l’électricité grâce à la fonte des neige, mais également pour stocker l’énergie. Les quatre turbines permettaient de pomper l’eau d’Aigueblanche pour la renvoyer dans une cuvette à 1400 m d’altitude. Idéalement située à proximité d’un réservoir de 2 millions de m³ en aval de la station de ski Valmorel, la centrale de La Coche est l’une des 7 stations hydroélectriques françaises de type STEP (Station de Transfert d’Energie par Pompage) qui produit et stocke l’énergie par pompage-turbinage.
La nouvelle usine hydroélectrique inaugurée le 14 octobre est abritée dans un bâtiment extérieur. Elle est équipée d’une roue Pelton de 240 MW, la plus puissante de France, et s’ajoute à la centrale souterraine déjà existante. Alimentée par une conduite de 250 mètres creusée à même la roche, elle produira par turbinage uniquement et jouera un rôle stratégique dans l’équilibre du réseau électrique. Elle permettra en effet de compenser la variabilité des énergies renouvelables, en développement constant. Sa production couvrira la consommation de 40.000 personnes supplémentaires, soit 270.000 au total, l’équivalent d’une ville comme Strasbourg.
Un chantier hors norme
Pour la réalisation de ce chantier d’exception, la construction d’un pont roulant avec une charge nominale de deux fois 200 tonnes et une portée de 18 mètres a été nécessaire, de même que le placement de 200 pieux tubés de 28 mètres de profondeur.
Au bout de la conduite de 250 mètres trône la roue Pelton, d’un diamètre de 3,6 mètres et pesant 16 tonnes. Elle est composée de 21 augets, sortes d’écopes métalliques, recouvertes de carbure de tungstène, un matériau très dur pour résister à l’abrasion de l’eau. Celle-ci est en effet très riche en silice dans la région, ce qui nécessite de renouveler le revêtement tous les trois à quatre ans.
Avec de l’eau projetée à 500 km/h par cinq injecteurs, la roue entraîne l’alternateur à une vitesse de 430 tours par minute. Elle est insérée dans une enceinte blindée de 80 cm d’épaisseur.
Des retombées économiques locales positives
L’extension de la centrale de La Coche entraîne dans son sillage un ensemble de retombées positives pour la région, tant au niveau de l’emploi, que du commerce et de l’activité économique locale : des 150 millions d’euros investis, plus de 80 millions ont bénéficié à des entreprises de la région, dont près de 30 millions pour la Savoie. 500 emplois locaux ont pu être créés ou ont été préservés grâce au chantier.
Des centrales hydroélectriques bientôt ouvertes à la concurrence ?
Aujourd’hui, la centrale est exploitée par un consortium de trois opérateurs : la Compagnie Nationale du Rhône (CNR), EDF et Shem Hydro. Mais la Commission Européenne a lancé une procédure contre Paris, car, actuellement, la France ne met pas en concurrence l’exploitation de ses centrales hydroélectriques. Dans un souci de respect du principe de libre concurrence, l’Union Européenne souhaite que l’exploitation des barrages hydroélectriques soit confiée à des opérateurs sélectionnés suivant une procédure d’appel d’offres.
La France n’est pas la seule concernée ; d’autres pays font également l’objet d’une procédure d’infraction. Problème : dans les trois années à venir, 150 concessions hydrauliques arrivent à échéance dans l’Hexagone et vont être concernées par l’application du principe de la concurrence. D’autres énergéticiens tels Vattenfall pourraient ainsi participer à la gestion du patrimoine hydroélectrique français. Une perspective qui fait déjà grincer des dents, car la mise en concurrence de l’exploitation des barrages pourrait amener des hausses de tarif pour les consommateurs.
Une filière qui contribue efficacement aux objectifs EnR
En 2018, avec une production de 68 TWh, l’hydraulique, en France, a représenté plus de 50% de la production d’électricité renouvelable. L’hydro est ainsi la deuxième source d’électricité du pays après le nucléaire, et la deuxième source d’énergie renouvelable, après la biomasse mais loin devant l’éolien et le solaire.
La centrale de La Coche constitue une nouvelle unité d’EDF qui s’inscrit dans sa stratégie « Cap 2030 ». Celle-ci a pour objectif de doubler les capacités renouvelables du groupe EDF à travers le monde d’ici 2030. Elle contribue aussi à l’objectif d’EDF d’atteindre une capacité de stockage de 10 GW supplémentaires à l’horizon 2035 à travers le monde.
Commentaires
Autre chose : l'investissement pour construire une installation hydro-électrique est extrêmement coûteux. C'est beaucoup de capital investi et peu de frais d'exploitation ensuite. Il se rembourse sur le long terme.
Dans le cas de l'équipement hydraulique de la France, ce sont les clients d'EDF qui ont remboursé les crédits, et si il y a eu marginalement des subventions de l'état ce sont dns tous les cas le français qui les ont payés : les barrages sont la propriété collective des français !
Mettre en concurrence, confier leur exploitation à des entreprises privées à but lucratif revient à leur fournir gratuitement 'usage du capital accumulé collectivement par les français.
Ce patrimoine doit être géré dans le cadre de la péréquation nationale des moyens de production par l'opérateur historique. Pas de mise en concurrence-privatisation de l'hydro-électricité !
Pour être honnête il faudrait quand même expliquer que si des entreprises privées emportent la concession de certains barrages elles devront payer des redevances à l'Etat. Elles ne les "reçoivent" donc pas gratuitement et ces redevances sont sensées couvrir au moins une partie de l'investissement. Quant à EDF, le capital investi au départ a été totalement amorti au cours de la période pendant laquelle la société a reçu la concession exclusive de ces barrages.
Capital amorti par les factures des usagers !
c'est donc un patrimoine de ces usagers. Ce serait domage de le mettre à disposition d'entreprises à but lucratif. Quand au prix de la concession et à la redevance : voyez les profits monstre que font les actionaires des concessionnaires d'autoroutes sur le dos des usagers.
Privatisation et atomisation des centrales hydrauliques :
Ce sont ces centrales qui "tiennent le réseau en cas de variation de production. Actuellement gérées par EDF, elles sont mises en service, diminuées , augmentées en fonction des besoins et pour le bien commun.
Leur valorisation est sociale, collective, et non lucrative.
Avec la mise en concurence idéologiquement pronée par les libéraux de l'UE, différents concessionnaires dont l'activité est à but lucratif pourront monnayer au prix fort le service d'injecter du courant quand le réseau national en a besoin. Pire, il pouront faire de la spéculation : refuser de turbiner pour garder leur réserve d'eau pour le moment où ils pourront la vendre encore plus cher.
Non à la concurence - privatisation des centrales Hydrauliques !
Magnifique centrale hydraulique. On en veut d'avantage !
Alors ça, c'est uniquement en rêve. Toutes les centrales hydro nécessitent de faire un barrage donc de "noyer" une vallée, et parfois des villages. Autrefois c'était possible. Aujourd'hui tous les projets d'utilité publique (même une simple éolienne) font l'objet d'une résistance acharnée par divers groupes activistes pseudo-écolos souvent formés de retraités désoeuvrés manipulés par ceux qui ont intérêt à ce que rien ne change.
L'article et le schéma de la centrale sont ambiguës. Dans le schéma depuis le point de raccordement sur la galerie existante toutes les flèches indiquent une direction vers le bas, mais au dessus de ce point le sens est indiqué bidirectionnel…. d'où vient l'eau qui remonte, par quel canal ?
Dans le texte il est précisé que "la nouvelle centrale produira uniquement par turbinage".
En fin d'article il est écrit "Elle contribue aussi à l’objectif d’EDF d’atteindre une capacité de stockage de 10 GW supplémentaires"
Cette phrase est doublement ambiguë car cet additif ne travaillant que par turbinage (production d'électricité) n'accroit pas les capacité de stockage qui ne s'acquièrent que par rétroturbinage. Par ailleurs, parlant de stockage l'unité n'est pas le GW mais le GWh en l'occurrence.
Bien cordialement,
Serge Rochain
La nouvelle usine ne fonctionnera en effet qu'en turbinage. Sauf erreur, une turbine Pelton n'est pas capable de faire du pompage. Mais elle fonctionnera en parallèle avec l'ancienne centrale qui, elle, est bien une STEP et qui elle, fonctionnera en turbinage ET en pompage. C'est pourquoi, sur le schéma, les flèches vont dans les 2 sens au-dessus du point de raccordement sur l'ancienne galerie.
Donc, en fait, la nouvelle usine participe à l'équilibre du réseau en apportant une puissance de turbinage (donc de production d'électricité) supplémentaire à partir des GWh stockés en pompage par l'ancienne centrale dans le bassin supérieur pendant les heures creuses (ou les heures de fort ensoleillement ou fort vent). Puissance supplémentaire qui est bienvenue pendant les pointes de la demande en électricité (typiquement entre 18 et 20 heures) ou pour prendre rapidement le relais en cas d'arrêt inopiné d'une centrale classique. Comme on parle de puissance, elle est bien exprimée en MW ou GW et pas GWh. D'ailleurs, dans ses communiqués EDF utilise aussi le GW quand il évoque son plan de capacité de stockage supplémentaire d'ici 2035. Il faut voir cela comme un objectif de puissance disponible grâce au stockage : https://www.edf.fr/groupe-edf/espaces-dedies/journalistes/tous-les-communiques-de-presse/le-groupe-edf-annonce-le-plan-stockage-electrique-avec-pour-objectif-de-devenir-le-leader-europeen-du-secteur-d-ici-a-2035
bonjour lors de la lecture de cette dépêche j'ai constaté un consortium avec SHEM-hydro pouvez vous m'en dire plus. Merci
Merci de ces précisions Monsieur Deboyser, je reste néanmoins perplexe quant à l'emploi d'une unité de puissance pour caractériser une quantité stockée qui est une quantité de puissance accumulée.
Bien cordialement,
Non, je répète : on n'utilise évidemment pas des GW pour caractériser une quantité d'énergie stockée mais bien la puissance que peut délivrer l'installation de stockage. Une caractéristique importante pour une installation de stockage d'électricité (particulièrement lorsqu'elle est utilisée pour équilibrer le réseau) n'est pas seulement la quantité d'électricité qu'elle peut stocker, mais surtout la puissance avec laquelle elle peut injecter cette électricité dans le réseau. Imaginez que vous ayez une centrale thermique (gaz ou charbon) de par exemple 450 MW qui déclenche comme ça arrive parfois. Pour équilibrer rapidement le réseau et éviter le black-out, il faut rapidement remplacer cette puissance perdue. Les centrales hydro sont intéressantes car elles peuvent très rapidement atteindre leur pleine puissance, ce qui n'est par le cas des centrales au gaz (à qui il faut +/- 30 minutes). Mais la puissance de l'ancienne centrale de La Coche n'est que de 320 MW, pas assez pour remplacer la centrale de 450 MW qui a déclenché. Par contre avec la turbine Pelton de 240 MW de la nouvelle usine qui peut venir en appui, on a une puissance dispo totale de 560 MW, donc c'est bon. La nouvelle usine n'a apporté aucune capacité (en terme de quantité d'énergie stockée) supplémentaire (puisque le volume de stockage d'eau dans la cuvette supérieure n'a pas changé), mais bien une puissance supérieure, et pour l’équilibrage du réseau c'est important. Evidemment, avec cette puissance supplémentaire, la durée du turbinage sera réduite (le bassin supérieur sera vidé plus rapidement) .... mais ce n'est pas très grave puisque entre-temps une autre centrale gaz aura pu être lancée et après une trentaine de minutes elle aura atteint sa pleine puissance et pourra prendre le relais.
Il me semble que cette nouvelle turbine va aussi permettre de faire varier rapidement la puissance de sortie, sans perdre de rendement.
En effet une turbine Francis a un bon rendement à sa puissance nominale, mais ce rendement baisse de façon assez importante quand on s'en écarte. Une turbine Pelton sur une centrale de haute chute a une rendement encore meilleur que la turbine Francis, et peut le conserver presque aussi bon sur toute sa plage de fonctionnement. De plus il est beaucoup plus rapide et facile de faire varier sa puissance ce qui permet de mieux l'utiliser comme réserve primaire. L'augmentation du productible annuel de 20% est surement due en bonne partie à cette augmentation du rendement au turbinage.
Compris, même sans l'exemple, .....Evidemment, mais c'est....... bien sûr.
Vous ne parliez pas de l'accroissement de la capacité de stockage mais de l'accroissement de la puissance de régulation permettant de faire la compensation à la perte de puissance d'une source plus importante tombée en rideau comme on dit ici. Le quiproquo est levé, merci de ce message éclairant.
merci l europe pour ses privatisations....et augmentation de tarif ....
Ce n'est pas l'Europe qu'il faut remercier, mais la majorité des citoyens européens qui élisent des parlementaires et des gouvernements de droite favorables aux intérêts capitalistes privés et donc aux privatisations et au démantèlement des services publics. J'espère que vous y penserez lors des prochaines élections.
Mon vote a toujours été contre cette europe.
Faudrait il encore que le peuple qui vote ai connaissance de tous ce qui se passe...car on explique RIEN
Quel débat sur les GOPEs et ses conséquences sur la france? quel presse en parle ?
débat sur le brexit sur chaîne publique avec des vrai opposants ? radio ?
explication de l euro ? de l Europe ? avec des opposants ?
RIEN .....mais c 'est normal puisque nos médias en france sont soit politisé, soit par des millionnaires qui en cas de sortie de la France de l UE ne pourrons pu faire d évasion fiscal....ha non optimisation désoler... :-p
Pour la hausse EDF je remets ma video
voir une video ici avec explication:
https://youtu.be/jiRLz4MQk7Y
Dans la chronique éco, Henri Sterdyniak dévoile les dessous d’une hausse injustifiable qui va coûter 600 millions d’euros aux français.
Pour l'instent, je me suis adressé au privé pour mon alimentation électrique et cela me coute moins cher que par l'opérateur publique.
Bien sur puisque les tarifs EDF on subit deux vague d augmentation imposé par l UE et une troisième qui arrive.
Sans compter que les privés ont abusé des prix bas d 'achat obligé par EDF ( qui est inférieur au coût de production) qui eux on fait des reventes et spéculation. Tandis que EDF biaisé va répercuter chez ses clients...
Au final certain (peu) vont faire des économies mais toujours sur le dos des autres...
Sans compter que 60 millions consommateur a épinglé plusieurs tarif qui une fois décortiqué n'étais pas vraiment la promesse de certain ...(edf et privé inclus)...
bref a suivre de prés ...
Vous dites vraiment n'importe quoi du moment qu'il s'agit de dédouaner l'EDF… C'est l'UE qui décide à quel prix l'EDF doit vendre son électricité aux français ???!!??!! En fait EDF demande en permanence à pouvoir augmenter ses tarifs mais l'état qui est toujours propriétaire de cette entrepris à hauteur de plus de 80% s'y oppose car le gouvernement doit ménager ses électeurs. Je suis abonné à 60 millions de consommateurs et je n'ai pas vu passer cet "épinglage" de tarifs truqués.
Je crois que l'EDF finira tout simplement par disparaitre avec son nucléaire de plus en plus couteux et les contribuables français devront payer la casse à travers l'impôt. Il restera une EDF-énergie-nouvelle exploitant des solutions ENR et à qui l'hydro sera transférée et qui sera concurrentielle aux entreprises privées, et dans laquelle l'état sera un actionnaire beaucoup plus modéré qu'il ne l'est aujourd'hui car son apport dans le berceau de cette nouvelle entreprise aura été limité à la dotation d'origine que vous payez aujourd'hui dans la CSPE plus les ressources actuelles de l'EDF sauf le nucléaire qui finiront par lui être transférées.
Demande dans les GOPE 2017 :
« Les tarifs réglementés restent d’application pour les ménages et, en ce qui concerne l’électricité, ils sont fixés en dessous des niveaux de coûts et l’accès pour les autres fournisseurs est limité »
Traduction : la hausse des tarifs et la privatisation d’EDF sont au programme.
2019:
Le coût de l’électricité va augmenter de 5,9 % dès juin pour le tarif réglementé
La hausse du prix et des taxes va avoir pour conséquence une hausse de presque 6 % du prix de l’électricité dès juin. Les 25,3 millions de foyers qui paient le tarif réglementé seront concernés.
Source : BFM TV (14 mai)
Conséquence directe de la libéralisation à marche forcée du marché de l’électricité pour satisfaire aux exigences bruxelloises de la concurrence libre et non faussée. L’UE demande la cession prochaine des barrages d’EDF, très rentables, à des concurrents. Ce n’est donc certainement pas la dernière hausse des tarifs.
voir une video ici avec explication:
https://youtu.be/jiRLz4MQk7Y
Dans la chronique éco, Henri Sterdyniak dévoile les dessous d'une hausse injustifiable qui va coûter 600 millions d'euros aux français.
En effet, seuls les particuliers qui n'utilisent donc que de petites surfaces qui sont en dessous d'un seuil de rentabilité raisonnable sont encore aidés, et je trouve cela normal. Je suis même un fervent partisan de l'autoconsommation bien que j'ai préféré mettre cet argent dans des parts d'une ferme solaire dont la surface garantie une rentabilité mettant le prix du MWh inférieur à celui du nucléaire, pour une raison toute personnelle, lié au fait que je ne vais pas rester longtemps dans la maison que j'occupe.
Mais soyez tranquille le prix de l'électricité réglementée très lié au nucléaire ne peut qu'augmenter et disparaitra rapidement au profit des ENR de EDF EN et ses concurrents directes, comme la ferme dans laquelle j'ai mis des billes. Pour votre info :
https://www.revolution-energetique.com/nouvelle-etude-scientifique-le-100-renouvelable-nest-pas-une-utopie/
Bien sur j 'espère aussi que le nucléaire sera a la fin de la liste des énergies utilisé.
Malheureusement leur démentellement va coûter très chère et sur de nombreuse année..(voir déjà en Allemagne et même en France..)
Nous serons contraints d'assumer le prix des choix du passé, et plus vite nous changerons de direction moins cela nous coutera cher, et ceux qui trainent les pieds oublieront l'avoir fait, c'est la vie.