Le groupe maritime Maersk développe un système de bornes de recharge flottantes baptisé Stillstrom qui permettra aux navires de s’alimenter en électricité verte produite par des parcs éoliens offshore ou des installations basées sur le continent. Le projet a pour objectif de réduire l’utilisation de groupes électrogènes polluants par les navires qui sont au mouillage devant les ports ou par les bateaux assurant des navettes et des services dans les fermes éoliennes en mer.
Le groupe Maersk est un géant opérant partout dans le monde, actif notamment dans le transport maritime, la construction navale, la prospection pétrolière et gazière ou les services portuaires.
C’est la plus grande entreprise danoise. Si elle s’est lancée dans le développement d’un système de bornes flottantes pour l’alimentation électrique des navires, on peut penser qu’elle ne l’a pas fait sur un « coup de tête » et qu’elle a probablement étudié le marché potentiel.
Résoudre le problème des émissions polluantes des navires
« Stillstrom apporte une solution naturelle et pratique au problème des émissions polluantes par les navires qui sont au mouillage et consomment de l’électricité pour les besoins du bord » explique Sebastian Klasterer Toft, le responsable de ce projet. « C’est un souci que nous avons dans notre propre flotte » ajoute-t-il.
Le système comprend une série de bouées qui peuvent servir de points d’ancrage pour les bateaux et les alimenter en même temps en courant électrique. Elles seront reliées par des câbles aux parcs éoliens offshore situés à proximité ou à des sites de production d’énergie verte installés sur la terre ferme.
Une borne pilote testée dans un parc offshore
Le projet est en développement depuis 2019. Une première borne « pilote » sera mise en service cette année à quelques encablures de la côte est du Royaume-Uni, dans un parc offshore exploité par dans un parc éolien exploité par l’électricien danois Ørsted, partenaire du projet Stillstrom. Le diamètre de cette bouée de recharge sera d’environ 10 mètres. Elle sera conçue de telle façon qu’elle pourra enregistrer différents paramètres et que certains composants pourront facilement être remplacés s’ils ne donnent pas satisfaction. Elle sera notamment utilisées par bateaux assurant des services dans le parc éolien pour le compte d’Ørsted.
Selon Sebastian Toft, l’objectif de ce test sera de prouver la validité du concept. S’il est concluant, Stillstrom pourrait être installé au large d’une centaine de ports au cours des 5 prochaines années. Elles seront déployées dans la zone de mouillage située devant les ports, explique-t-il, là où les cargos doivent attendre leur tour avant de pouvoir accoster. Elles leur fourniront ce qu’il appelle la « charge hôtelière », c’est-à-dire l’électricité nécessaire à la satisfaction des besoins domestiques de l’équipage. Toft précise aussi que les systèmes Stillstrom peuvent être installés à quelques kilomètres de la source d’électricité.
Maersk prétend que la même technologie pourrait être utilisée pour la recharge de bateaux électriques ou hybrides.
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Le groupe n’a pas révélé les coûts de son système mais déclare qu’il a investi « massivement » dans le projet. Il se concentrera d’abord sur des ports et des sites qui ont une volonté d’investir dans les technologies propres, comme par exemple ceux qui proposent déjà des bornes de recharge électrique pour les navires à quai. En France, c’est déjà le cas des ports de Marseille, Toulon, Nice, Dunkerque et Sète, notamment. Ces branchements électriques permettent d’éviter les panaches de fumée noire planant au-dessus des zones portuaires et de réduire drastiquement les émissions de CO2, d’oxydes d’azote et de particules fines engendrées par les navires à l’arrêt.
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On pourrait tout à fait penser, plutôt que de développer des bornes de recharge, que les navires vu leurs surfaces libres pourrait accueillir suffisamment de panneaux pv qui leurs permettraient de faire du stockage les libérant ainsi des contraintes des réapprovisionnements.