Autoconsommation, injection ou batteries : que choisir pour mes panneaux solaires ?

Avant d’installer des panneaux photovoltaïques chez soi, il faut déterminer comment leur production sera écoulée. De l’autoconsommation à la revente totale en passant par le stockage, il existe plusieurs stratégies. Chacune a ses avantages et inconvénients.

L’autoconsommation avec injection du surplus

Illustrations : Flaticon (monkik / AmethystDesign / Kiranshastry) – Montage : R.E.

Avec cette option, vous consommez directement la production de vos panneaux solaires et injectez l’éventuel surplus sur le réseau public, contre rémunération. Au 1er janvier 2022, le tarif de vente s’élève à 0,10 €/kWh auquel s’ajoute une prime de 76 €/kWc/an sur 5 ans pour les installations de 3 kWc ou moins ou 56 €/kWc/an sur 5 ans pour celles de 3 à 9 kWc. Votre centrale solaire doit impérativement être intégrée au bâti ou en surimposition (intégrée ou posée par dessus la toiture ou la façade) pour bénéficier de ces tarifs.

Si vous consommez majoritairement durant les heures d’ensoleillement, l’autoconsommation avec revente du surplus est la configuration idéale. Pensez à faire tourner vos appareils énergivores en milieu de journée pour maximiser la rentabilité de l’installation (dans la limite de sa puissance maximale). L’électricité consommée lorsqu’il y a du soleil, c’est autant de kilowattheures qui ne se retrouveront pas sur votre facture.

Si vous consommez peu en journée, l’injection totale de votre production dans le réseau public est probablement une meilleure solution. Le tarif d’achat est en effet plus élevé en injection totale qu’en autoconsommation avec injection du surplus.

* à l’exception des installations équipées d’un onduleur hybride

L’autoconsommation totale

Illustrations : Flaticon (monkik / AmethystDesign / Kiranshastry) – Montage : R.E.

Dans cette configuration, vous consommez directement la production de vos panneaux solaires sans vendre le surplus au réseau public. Ainsi, si vous n’utilisez pas l’intégralité de votre production, l’excédent est injecté gracieusement sur le réseau. Cette solution présente l’avantage de vous laisser libre du lieu d’installation et de nécessiter moins de démarches administratives. Sans revente, votre centrale peut aussi bien être placée au sol qu’en toiture. Vous pouvez également réaliser les travaux par vous-même à condition de respecter les normes en vigueur.

Attention : en autoconsommation avec ou sans injection, vous ne pouvez être autonome en cas de coupure que si votre installation est équipée d’un onduleur hybride. Le cas inverse, le système de découplage empêchera l’injection d’électricité. Cela permet d’assurer la sécurité des agents en intervention sur le réseau.

* à l’exception des installations équipées d’un onduleur hybride

La vente totale

Illustrations : Flaticon (monkik / AmethystDesign / Kiranshastry) – Montage : R.E.

Cette solution consiste à vendre au réseau l’intégralité de la production de ses panneaux solaires. Elle est très rentable, le tarif d’achat étant particulièrement élevé : 0,1789 €/kWh pour les installations de 3 kWc ou moins et 0,1521 €/kWh pour les centrales de 3 à 9 kWc, au 1er janvier 2022. Vous consommez exclusivement de l’électricité provenant du réseau, achetée généralement moins chère que l’électricité solaire vendue. La revente totale est donc la solution la plus plébiscitée de nos jours. Elle permet d’amortir rapidement votre centrale (moins d’une dizaine d’années).

Vos panneaux doivent impérativement être intégrés au bâti ou en surimposition pour bénéficier des meilleurs tarifs et bien évidemment respecter les normes en vigueur. Les démarches administratives sont plus longues, car vous devez faire certifier votre installation par le Consuel (Comité national pour la sécurité des usagers de l’électricité) puis établir un contrat auprès d’EDF OA (Obligation d’Achat), qui achètera votre production.

* à l’exception des installations équipées d’un onduleur hybride

Le stockage par batteries

Illustrations : Flaticon (monkik / AmethystDesign / Kiranshastry / Freepik) – Montage : R.E.

Malgré leur coût élevé, de plus en plus de particuliers s’équipent de batteries domestiques. Elles permettent de stocker l’électricité excédentaire produite par vos panneaux photovoltaïques, afin de l’utiliser à la demande de jour comme de nuit. Les batteries sont pertinentes dans le cadre d’une installation en autoconsommation totale ou dans une habitation non reliée au réseau public (aussi appelée « offgrid »).

Selon vos besoins en énergie, atteindre l’autonomie totale grâce aux batteries peut être très compliqué et coûteux. Il faut généralement surdimensionner le parc d’accumulateurs ainsi que l’installation solaire pour gagner l’indépendance sans compromis sur le confort. Une petite batterie peut toutefois couvrir vos consommations réalisées en dehors des heures d’ensoleillement, à condition qu’elles ne soient pas trop élevées (appareils en veille, télévision, réfrigérateur mais pas de gros électroménager, four ni ballon d’eau chaude).

La batterie virtuelle

Certains fournisseurs d’électricité proposent de « stocker » l’énergie excédentaire de vos panneaux dans une « batterie virtuelle ». Ce mécanisme consiste en réalité à racheter à moindre coût la quantité d’électricité que vous avez précédemment injectée dans le réseau. L’opérateur vous propose généralement de souscrire à un abonnement mensuel dont le prix varie en fonction de la capacité de batterie de votre choix ou de la puissance de votre installation solaire. Si vous injectez 1000 kWh dans votre batterie virtuelle, vous avez la possibilité de racheter cette même quantité d’énergie plus tard, comme de nuit ou par mauvais temps, à un prix nettement moins élevé que sur le réseau.